Avoir 12 ans et aller à l’école le coeur léger, le sac à dos chargé de notre jeu de société favori, parce que ce mardi c’est détente intellectuelle comme le dit la professeur de français.
Avoir 12 ans, découvrir le Trivial Pursuit, et mesurer ses quelques connaissances à celles inconnues des camarades de classe. Le défi est moins impressionnant que celui de la remises des contrôles, notés, et classés par ordre décroissant. Les mardis de juin, c’est soi-même que l’on expose aux professeurs en levant le voile sur ces qualités qui nous seront bien utiles plus tard : la logique, la gymnastique d’esprit, la mémoire…
Avoir 12 ans et courir à l’école l’esprit léger, le sac à dos chargé d’une tenue de sport, parce que ce jeudi de fin d’année, c’est le jour du tournoi interclasses. En plein Euro, l’excitation liée à la compétition sportive est à son comble.
Avoir 12 ans, et rire de joie simplement parce que la journée va être entièrement consacrée au football, et avec les copains de classe, en plus.
Avoir 12 ans, et avoir peur de ne pas être à la hauteur de cette Emilie qui pourrait être si facilement impressionnée si la réussite était à la clé… Peut-être même qu’elle osera un baiser ?
Avoir 12 ans, et le sourire jusqu’aux oreilles car ce jeudi est le seul jour où le sport le plus inconnu de tous sera ouvert à tout le monde. L’école propose un tournoi de baseball, et rêver l’espace d’un instant de courir entre les bases, d’attraper ces balles vues uniquement à la télévision, ça provoque comme des coups d’électricité dans les jambes…
Avoir 12 ans, et se grandir sur ses orteils, pour se sentir encore plus grand à l’approche de l’été. Avoir 12 ans et voir les élèves de la classe supérieure et se dire que dans un an, on sera à leur hauteur, on aura leur largeur, on aura leurs formes.
Avoir 12 ans et enfourcher son vélo pour aller chevaucher des bosses de cross.
Avoir 12 ans et s’essayer au maquillage, pour se donner de l’âge.
Avoir 12 ans et se ruer sur le skate board, partir à la recherche de la vitesse et ne pas penser au danger.
Avoir 12 ans et apprendre les rouages du rire sans raison, juste pour se sentir libre.
Avoir 12 ans, et voir passer les jours comme nos parents voient passer les mois.
Avoir 12 ans, et commencer à choisir les bêtises qui nous donneront cette impression d’être adulte.
Avoir 12 ans, et voir dans le miroir une personnalité qui se développe, qui s’assume ou qui se rejette.
Avoir 12 ans et se détester plus que de raison, se faire du mal, souffrir du regard des autres.
Avoir 12 ans, mais pas pour longtemps.
Avoir 12 ans et espérer atteindre vite les 13, qui nous rapprocheront toujours plus vite des 15, chiffre magique, fatidique,signe de l’entrée au lycée.
Avoir 12 ans, et goûter, vivre, grandir, et s’épanouir.
Avoir 12 ans, et penser à cet adulte que l’on aimerait devenir.
Avoir 25 ans, et repenser à cet enfant de 12 ans, revoir ses rêves, ses envies, ses espoirs.
Avoir 25 ans, et se recentrer sur ce que l’on voulait vraiment, à l’époque de l’innocence.
Trier, reprendre, jeter, et avancer avec ces cartes oubliées en route…
Blanche De Castille says
Très bel article, un peu nostalgique quand même! mes 12 ans n’étaient pas une belle année pour moi, on m’avait déjà fait devenir grande pour plein de choses de la vie de tous les jours, mais c’est la petite fille de 9 ans que j’aimerais parfois redevenir, celle d’avant la perte des illusions… mais toutes ces années font grandir, avancer avec les cartes oubliées comme tu dis!
FleurDeMenthe says
Ça faisait un moment que j’avais mis cet article de côté. Nostalgique, oui, mais pas tant que ça. Je regarde ces enfants de 12 ans et j’imagine qu’ils voient la vie comme on la voyait à l’époque… 12 ans cet l’âge charnier entre enfance et adolescence.
DarkGally says
Très bel article et qui donne envie d’avoir 12 ans. Enfin ces 12 ans là (hélas je n’ai pas connu ça, j’essayais de survivre à la maison)
FleurDeMenthe says
Oui, je me dis parfois qu’avoir 12ans ça doit être bien. Pas revenir en arrière mais avoir 12 ans la maintenant juste quelques temps…
My Little Discoveries says
Tu devrais aller voir le film de Jean-Paul Rouve « Quand je serai petit »! Je ne l’ai pas vu pour ma part mais j’aimerais bien ;o)
FleurDeMenthe says
Oui !! J’ai prévu d’y aller vendredi ! Il me tente trop …
Val1603 says
Un très bel article, tout plein d’émotions…
FleurDeMenthe says
Merci ! À bientôt 😉
chanone says
superbe article j’adore ! l’innocence de cet âge nous pousse à vouloir grandir vite et quand on grandit on aimerait parfois retrouver cette innocence et ces petits problèmes qui paraissaient si importants à l’époque 😉
bises
FleurDeMenthe says
Tel est le paradoxe de la vie… Juste quelques minutes, être un enfant, pour se recentrer, pourquoi pas ?
Laeti says
J’aime énormément ta perspective : revenir dans nos souvenirs pour se rappeler la vie que l’on s’imaginait! C’est fort et en même temps, ça peut soit décevoir, soit au contraire réjouir. En tout cas, un super billet 🙂
FleurDeMenthe says
Personnellement j’ai constaté que notre vision de la vie changeait indéniablement en grandissant et cela nous change nous aussi. Parfois on trahit nos idéaux d’adolescent et lorsqu’on s’en aperçoit, le choc est rude certes. Mais il est jamais trop tard pour retrouver le chemin de la fidélité (à ce que nous sommes, et pas forcément à ce que nous étions…)
Marinouaustralie says
Avoir 12 ans et penser à ce que l’on sera quand on aura 30 ans …
Avoir presque 30 ans et se rendre compte que tout ce que l’on avait prévu, est loin d’être réalisé ou alors autrement ;))
FleurDeMenthe says
Et aujourd’hui on pense à la vie qu’on aura à quel âge ?…
Marinouaustralie says
Aujourd’hui, on essaie de vivre au jour le jour, en allant toujours de l’avant … et parfois j’imagine ce que sera ma vie dans 5 ans. On en reparlera !