Qui auraient cru que les huit années qui suivraient l’obtention du bac défileraient aussi vite ? Je parle de huit années, mais certains d’entre vous se retournent peut-être sur 10, 15, ou plus encore sur les années passées depuis la lecture de son nom sur le tableau d’affichage des bacheliers.
Le bac… une fois en poche, j’ai fuit les marronniers des journalistes sur cet évènement annuel de la société française. Quel intérêt finalement, de savoir qui sera le plus jeune candidat, et le plus âgé ? Que faire de ces prédispositions chaque année identiques sur les moyens de contrer le stress des exams, ou renforcer la mémoire ?
J’ai fui, mais voilà que huit ans après, je peux jeter un regard serein sur ces jeunes bacheliers. C’est d’un tout autre environnement que j’observe ces visages avides d’avenir et de choix, et ce sans ce malaise nostalgique propre aux années passées.
Que reste-t-il aujourd’hui de ces années de labeur intense sans savoir quel but donner à ce travail ? Que reste-t-il de ces biographies connues sur le bout des doigts, de ces guerres de colonies qui ont secoué notre Histoire, de ces thèses philosophiques débattues des heures en cours, de cette autre langue à laquelle nous avions fait une place, de ces dépassements physiques sur le stade d’athlétisme, de ces fiches écrites, coloriées, pliées, tenus, respirées… ?
Le choix de la filière bac en elle-même ne me paraît pas être vital aujourd’hui. Je regrette que l’on pousse toujours autant les bons élèves à suivre la voie dite royale de la science.
En quoi choisir une filière technologique ou littéraire serait-il préjudiciable ? A 15 ou 16 ans, peut-on déjà savoir quelle voie professionnelle on souhaite donner à sa vie ?
La France sans aucune considération sur le développement personnel et la connaissance de soi, a laissé l’opinion publique décider de juger les bons et les mauvais élèves en fonction de leurs appétences culturelles.
Pourtant le choix de la filière bac n’a jamais empêché un élève de faire les études qu’il voulait. Quelle chance aura une élève douée en littérature d’apprendre dans ce domaine si ce n’est dans ces années encore indéterminées de préparation au bac ? Et si on laissait les envies des adolescents parler plutôt que de choisir à leur place ?
Les années bac sont marquantes. Elles sont le contexte d’une réelle évolution de soi, d’une transformation physique, d’une ouverture d’esprit De ces années bac, il m’est resté ce goût pour l’Histoire et cette soif d’apprendre encore et toujours plus. Le reste s’est finalement envolé en fumée, laissant des papiers jaunis derrière lui. Des instants fugaces, sceaux d’une force qui ne m’a pas quitté depuis mon étonnement devant cette mention devant mon nom.
Qu’imaginais-je alors de ma vie, huit ans après ? Rien, je ne voyais alors qu’une porte ouverte sur un monde infini, des possibilités multiples, et l’indépendance…
Depuis, j’ai grandi.
Marinouaustralie says
Hier soir, je me disais que 12 ans auparavant, j’obtenais mon bac ! Et oui, je faisais partie des bacheliers de l’an 2000.
On fait tout un foin du bac mais bon, au fond avoir le bac ne fait pas tout. J’ai un ami qui n’a pas passé son bac en terminale et a abandonné l’école pour des raisons familiales sans redoubler sa terminale … Quelques mois plus tard, il s’est inscrit à la fac, en Capacité en droit … Aujourd’hui il est avocat !
C’est bien la preuve que le bac ne fait pas tout ; c’est certes un tremplin mais on peut aussi réussir sans et ça, c’est tout aussi louable !
FleurDeMenthe says
Ah oui je suis bien d’accord !! Mon frère, qui n’a pas eu son bac, a un CDI dans le métier qui lui plaît aujourd’hui. J’ai beaucoup d’admiration pour lui, il brave toutes les idées reçues, comme ton ami d’ailleurs…
DarkGally says
je n’ai jamais vu le bac autrement que comme la clé de la fac d’Histoire, même toute petite, et j’ai toujours affirmé que je l’aurais sans bosser car je n’allais pas me fatiguer pour un diplôme de si piètre valeur (et je me réservais pour la fac). Ce qui s’est passé.
Avant ou après le bac, ce n’était pour moi qu’un passage obligé sans le moindre intérêt, mais qui devait changer ma vie vers les rêves que je m’étais fixés.
FleurDeMenthe says
Comme quoi le bac çà nous marque tout de même… même si c’est à l’inverse de ce que j’ai écrit…
L'épice says
J’en garde un souvenir bizarre, de mon bac… C’était pour moi plus la fin d’une période que le début d’une autre. J’avais peur, je ne voulais pas avancer, je voulais rester là où je me sentais enfin bien.
Finalement, heureusement que mes parents étaient là pour me forcer à faire le minimum syndical qui m’a permis d’avancer!
Mlle Toutouille says
Ouais, j’aimerais bien retourner une journée seulement en arrière, savoir ce que je pensais a ce moment la, je ne m’en rappelle plus, la vie a prit le dessus et la réaliste remplacé les rêves 😉
FleurDeMenthe says
Moi je me souviens encore du moment comme si c’était hier… Mais mon esprit n’était pas à mes idées d’avenir mais plutôt à l’accomplissement de ma scolarité
MarieHarmony says
14 ans deja, ca me parait une eternite. Pour moi le Bac c’etait la porte ouverte a quelque chose de beaucoup plus grand. C’etait la liberte, pouvoir voler de mes propres ailes. De ces annees la j’ai retenu la soif d’apprendre et ca ne m’a jamais quittee depuis.
FleurDeMenthe says
Exactement pareil… Cette soif d’apprendre ne m’a pas quittée
Minyu says
En ce qui me concerne… Le bac, c’est dans deux ans. Eh oui. J’entre en première. L, je précise. Et par choix. J’aurais pu aller en S, et je me souviendrai toujours du dépit de ma prof’ principale (de maths) lorsque je lui ai dit que, l’an prochain, j’entends choisir de faire de l’anglais et pas de maths.
Aujourd’hui dans les lycées on nous met tellement de pression qu’il n’est pas rare de voir des Seconde, en septembre, déjà anxieux à l’idée du bac, de ne pas aller en S notamment…
Lea says
J’ai passé mon bac il y a maintenant 11 ans. Ce que je retiens c’est surtout les pleurs de ma mère au téléphone quand j’ai vu mon nom sur la liste des 10 premiers. Finalement c’est les parents qui stressent bien plus que le bachelier en lui-même.