Aujourd’hui, c’est la fête de Claire, Gilberte et Suzanne.
Parallèlement à cette curieuse information, j’ai appris la fin annoncée de Desperate Housewives.
Comme tout bon concept, il finit un jour par s’épuiser.
En voyant les prénoms de trois saintes d’aujourd’hui sur mon écran d’ordinateur ce matin, je me suis tout de suite imaginée trois ménagères de moins de 50 ans. Réunies devant l’entrée de l’un de leur foyer aussi propre qu’un sou neuf, elles jacasseraient sur leurs voisins.
Un réel remake de la célèbre série s’est immédiatement mis en place dans ma tête.
Claire, Gilberte, et Suzanne, seraient les Desperate Housewives des années 50’s. Coiffées comme Ma sorcière bien-aimée, elles arboreraient toutes un visage expressif et surexcité à l’idée de lancer des spéculations sur la voisine divorcée, les voisins dépassés par leurs enfants, ou le voisin qui reçoit la visite d’un homme toutes les nuits à 3h.
Dans mon rêve toute éveillée, Claire est rousse, avec un brushing en carton, et une robe rose foncée. Gilberte est brune, les cheveux courts, elle porte un col roulé blanc, un médaillon religieux, et un gilet vert qui lui couvre à peine les épaules. Suzanne, quand à elle, est la plus jeune. Tout récemment mariée, elle s’est très vite rapprochée de Claire et Gilberte, qui vivent dans le quartier depuis 10 ans. Il lui fallait des âmes aux foyer comme elle, prêtes à servir leur mari. Il lui fallait des copines de jeu qui ont bien du mal à arrêter leur imagination débordante, leur voyeurisme, et surtout leur langue. Elle est blonde, les yeux clairs, et porte une robe en coton vert amande.
Alors, elles vous plaisent les nouvelles Desperate Housewives, sorties tout droit de mon esprit ? Je crois que je tiens un concept, car si on y réfléchit, on est nombreuses à leur ressembler. Aujourd’hui, les piailleries de voisines au foyer ont laissé place à une indifférence générale, chacune préférant être à l’abri dans son cocon personnel, loin de tout regard et de toute discussion inutile. Aujourd’hui, les femmes travaillent, et n’ont plus le temps d’observer ce qui se passe chez leur voisins. Et pourtant, les cancans n’ont pas disparu. Ils se retrouvent échangés au travail. Aujourd’hui Claire, Gilberte, et Suzanne, ont changé de prénom, et se sont glissées au sein de toutes les entreprises. Elles prennent un grand plaisir à observer, analyser, et noter les mauvais pas de leurs voisins de bureaux. Le plaisir de se sentir soutenue face à l’adversité en partageant une information entre elles, et en trouvant des avis identiques au leur.
Les cancans du travail peuvent être difficiles pour toute personne qui considèrent que les quatre murs de son entreprise constituent les limites de sa vie. Comment surmonter d’être jugé par des personnes que l’on peut parfois considérer comme des individus faisant partie intégrante de nous ? Pour toute personne qui n’a que son travail qui lui offre un lien et un échange social, les piailleries sont un vrai gaz toxique. En plus de la solitude, l’impression de ne pas être acceptable en société est lourde.
Pour éviter cela, il est très important de ne pas se rapprocher trop de Claire, Gilberte et Suzanne. La vie n’est pas uniquement le travail. Il permet de vivre, il fait vivre, mais la vie n’est pas le « travail ». Une fois la porte du bureau franchie, fermez vos cases professionnelles, et ouvrez-vous à vos passions, vos plaisirs, votre vraie vie. Ouvrez-vous à vous-même… Car il est certain qu’au travail, très peu de personnes sont naturelles. Personne ne s’offre entièrement à son entreprise sans jouer un rôle propre à sa place au sein de l’organisation…
Il faut prendre le temps de vivre, et ne pas se laisser polluer par les cancaneries de gens qui n’ont rien à faire d’autres que jalouser, ou juger ses voisins de bureaux…
Claire, Gilberte et Suzanne vivent de ce qu’elles racontent. C’est en partageant qu’elles se renforcent, et se croient elles-mêmes éloignées du jugement alors que… N’est-on pas davantage que çà ? N’y a-t-il pas bien d’autres choses à dire, à faire, ou à partager pour se sentir exister ?
Blablatine says
Tu as bien raison ! Pour le concept desperate housewives, des créatifs avaient adapté la série en Allemagne fût un temps ! Il y a un ou deux ans… et pour le coup on se rapprochait plutôt des Gilberte et Claire que des nymphettes de la version américaine :p Pour le reste entièrement d’accord avec toi, « il faut travailler pour vivre et non vivre pour travailler » comme dit l’adage !