Avec un mal de dents supportable, je me disais que la phobie du dentiste pouvait bien provoquer l’hypocondrie. Par peur de devoir retourner plusieurs heures chez le dentiste pour avoir trop attendu, on peut préférer y retourner à la première petite douleur…
La phobie du dentiste est plutôt clichée, et pourtant je la connais de très près. Je parle ici au nom des tous les phobiques de la roulette (comme j’aime nous appeler), car cette état de tétanie touche une partie bien précise de la population… Avant mes 14 ans je n’avais pas peur d’aller voir mon dentiste familial : gentil, rapide, et rassurant. Même la pose de mes plombages, bien que désagréable, n’a pas marqué mon enfance.
Un jour, malheureux et maudit, bien que bienheureux et nécessaire, je suis entrée dans le cabinet du maniaque de la roulette : l’orthodontiste… Et là, tout s’est écroulé. J’ai découvert rendez-vous après rendez-vous la douleur de porter un appareil dentaire.
« C’est pour la bonne cause »
« Tu me remercieras adulte »
« Tu va avoir un sourire incroyable »
Toutes ces bonnes paroles étaient vraies. J’ai les dents bien alignées, et mon sourire m’aide pas mal dans la vie (boulot, négociation, …). Il reste que mon cher orthodontiste m’a laissé un souvenir indélébile de ces heures passées sous ses pinces « re-serrantes de bagues ». Sur le coup, je comptais simplement les jours qui me séparaient de la délivrance… Une croix rouge sur mon calendrier pour chaque jour passé avec les bagues, les élastiques, et la brosse à dents spéciale « bagues ». Je souffrais tous les deux mois après la remise en place des fils de fers, d’ailleurs en rentrant je n’avais qu’une envie : mordre du bois pour me soulager du mal de dents… Il faut dire que pour déplacer des racines dentaires, il faut employer les grands moyens quitte à s’en souvenir toute sa vie…
Quelques années après, je suis retournée de moins en moins sur le fauteuil du dentiste. Inconsciemment, je pensais sûrement que porter un appareil et subir toutes ses contraintes pendant 36 mois me libérait à jamais de la roulette…
Redécouvrir le fauteuil du dentiste, son appui-tête en plastique, et tous ses instruments de torture m’a bien vite ramenée à la réalité. Je n’avais pas rêvé : l’appréhension du rendez-vous, la transpiration sur le trajet étaient tous autant de symptômes d’un nouveau mal psychologique : la phobie du dentiste… J’ai d’ailleurs bien eu le temps de la comprendre avec le diagnostic d’une carie et la pose d’une couronne…
J’ai bien failli m’enfuir en courant à chaque rendez-vous :
– devant la porte d’entrée
– dans la salle d’attente
– et même une fois sur le fauteuil
Finalement, je n’ai juste pas réussi à retenir mes larmes de peur, ma transpiration, je l’ai mordu, je l’ai supplié, et bien d’autres choses encore. C’est fou ce que la peur peut nous faire faire.Je crois bien qu’à un moment, il aurait bien voulu me remettre les idées en place par une baffe.
Après plusieurs séances qui n’ont fait qu’accentuer ma « peur de la roulette », je préfère courir chez le dentiste à la première douleur, histoire de n’y passer que 20 minutes, au lieu de 2 heures.
Pourtant je transpire toujours, je tremble toujours, et je me fais toujours violence pour laisser le dentiste accéder à sa matière de travail, …
Une chose est sûre : jamais je ne verrai ces films :
Eve says
C’est bizarre cette phobie du dentiste … surtout de voir combien de gens en sont atteints 🙁
DarkGally says
J’adore aller chez le dentiste !!! En revanche, pour avoir longtemps souffert de mon appareil dentaire, je comprends ton angoisse de l’orthodontiste !
Julie says
@dark gelly : je ne peux pas imaginer qu’il soit possible d’adorer aller chez le dentiste !!! Mon cerveau refuse d’y croire !
Mél says
Je suis exactement comme toi,à chaque rendez vous, le stresse montent de plus en plus.
Je n’ai pas reussi a retenir mes larmes je pense que j’ai aussi la phobie :S