Il y a des soirs où les idées ne viennent pas. Elles traversent mon esprit mais aucune réaction, aucun effet boule de neige n’anime mes neurones. Rien : le néant. Je suis parfois comme immobile au milieu de la foule, à voir passer les articles de la journée, à observer de nouvelles idées, à tenter de me creuser un peu la tête pour un article bien réfléchi, mais au bout du compte : rien.
Il s’avère que j’ai un problème : ma plume ne fonctionne que sur l’instant, lorsque je suis traversée par un éclair, et que toute une série de réflexions m’envahit l’esprit. Dans ces moments, il faut écrire vite, tout de suite, peu importe où je me trouve, les brouillons d’articles se retrouvent sur un journal, dans ma boîte mail professionnelle, sur mon Iphone, ou encore sur mon agenda. C’est une délivrance de libérer tous ces mots qui se battent dans ma tête, et un vrai plaisir de leur donner leur chance sur ce blog. Mais voilà : ils ne viennent pas à la demande, et parfois les brouillons finissent accidentellement au recyclage. Quand on est quelqu’un à tendance perfectionniste comme je le suis, on peut se demander comment arriver à mener de front tout ce qui nous passionne. Dix heures d’investissement journalier dans le travail, une grosse part du temps libre occupée par la famille, du temps pour un loisir parfois difficilement intégrable dans un emploi du temps comme les activités sportives, et il faut encore garder son esprit ouvert et réactif pour alimenter un espace d’écriture que l’on chérit. Tenir un blog n’est pas pour moi un étalage de ma vie, loin de là. Il s’agit d’une fenêtre ouverte sur l’intimité de mes neurones, et leur grand étonnement de découvrir parfois le monde tel qu’il est. Pour éviter de faire de cet espace d’expression un registre des atrocités du monde, je préfère en faire un repaire de légèreté.
On peut ne pas fermer les yeux sur ce qui nous entoure mais décider de n’en partager que le meilleur, n’est-ce pas ?