L’adaptation. Un nouveau contexte quotidien. Les journalistes au regard toujours sérieux et au sourire toujours absent. On s’adapte. L’air sidéré, les yeux hallucinés, la mâchoire décrochée, l’oreille aux aguets, on se noie dans cette nouvelle vague d’horreur. Encore des vies coupées nettes, ici et partout dans le monde. On s’émeut pour nos amis belges, ces citoyens de notre beau continent, des gens exactement comme nous. L’identification. Le parallèle. L’inquiétude. L’angoisse.
Le soleil revient pourtant haut dans le ciel. La vie continue. Ma première réaction, comme beaucoup, a été de m’inquiéter pour mon enfant : quel monde lui offrons-nous ? Et puis, non. Nous ne lui offrons pas un monde, nous lui offrons la vie. Des rires, de l’amour et des rêves. Car les rêves font de nous des êtres sensibles. Ils nous poussent à avancer. Et l’espoir. L’espoir qui nous porte vers la lumière, le meilleur. La vie n’a jamais été d’une grande sagesse, et d’une plate tranquillité. Elle ne s’est jamais annoncée à nous comme un long fleuve tranquille. Tous les jours, le pire nous guette. Nous ne savons pas quand arrivera cette fin, ce coup de ciseau dans notre vie. Ce contexte terroriste, qui veut par définition, nous plonger ans la terreur et l’obscurité, ajoute un risque de plus. Un risque de plus de perdre un proche, un risque de plus de perdre la vie. Demain n’existe pas. La vie, c’est aujourd’hui. Et si nous vivions en nous souvenant que rien n’est éternel. Mettons plus de passion, plus de sourire, offrons la vie, jour après jour.
Embrasser ses parents. Leur dire qu’on les aime. Serrer ses frères et sœurs dans ses bras. Jouer à la bagarre comme des enfants. Appeler ses amis. Se rouler dans l’herbe. Respirer l’odeur de son enfant. Le faire rire aux éclats. Manger de la glace au chocolat. Et du saucisson. Sourire à un passant dans la rue. A cette femme qui attend une pièce, un geste, assise contre un arbre. Donner son sang. Cuisiner. Aimer. Lui dire qu’on l’aime, et tant pis si c’est dix fois par jour. Caresser. Rire aux éclats à une blague Carambar. Ecouter de la musique. Ecouter un cœur battre. Lire. Dessiner. Griffonner. Enfiler des chaussettes de ski, juste parce qu’on aime çà. Arrêter les prises de têtes. Prendre l’avion. Prendre le métro, et écouter cette appréhension qui nous habite. La faire sienne, en faire son alliée. Respirer. Nager. Courir. Voyager. Regarder la lune et les étoiles. Boire un verre de vin blanc frais. Se réveiller en remerciant le matin d’être arrivé, et le soleil de s’être levé.
(… liste non exhaustive évidemment ! Vos mots sont les bienvenus en commentaires…)
Corinne (Couleur Café) says
Super bel article ! Bravo !!!!
marie kléber says
Si nous ne devions retenir qu’une chose, vivre maintenant. Et dire « je t’aime », à nos proches, à tout le beau autour de nous, aux coups de blues comme aux coups de cœur, donner des sourires, rire et sauter dans les flaques, rêver et espérer.
Garance Eyes says
Bravo pour cette article… Et oui en effet profitons, vivons le moment présent !!
Sarah says
Juste merci pour ce très joli texte…