Depuis plusieurs mois, je rêve de revenir sur les terres de Basse Normandie, témoins indélébiles de notre Histoire, l’Histoire de notre pays, l’Histoire de notre monde, l’Histoire de nos aïeux de part et d’autre de la Manche, de part et d’autre de l’Atlantique. La Seconde Guerre Mondiale remonte déjà à 70 ans, et pourtant le souvenir qu’elle a laissé dans la mémoire collective est toujours aussi intense. La France a été prise dans les griffes de monstres de pouvoir, fascistes, tortionnaires, avides de puissance. Le monde entier pris dans les filets de l’horreur, la violence, la propagande, l’extermination de millions d’êtres humains…
Les plages de Normandie sont des miroirs de l’Histoire. On se promène pas innocemment sur son sable. On ne contourne pas indifféremment les reste de blockhaus. On ne regarde pas l’horizon avec l’esprit léger. Partout, le devoir de mémoire s’impose à nous, avec ces indices qui n’ont l’air de rien, et pourtant…
Si vous souhaitez vous rendre sur les plages de Normandie, ne vous y trompez pas : il y a énormément de choses à voir… Il faut sélectionner ce qui vous touche le plus, ce que vous souhaitez approfondir.
Pour cela, le site Normandie Mémoire est assez bien fait, je vous le conseille.
Les offices de tourisme de la région distribuent également un guide 1944 des différents musées à voir, et de leurs particularités.
On pourrait croire qu’ils sont tous semblables, mais il n’en est rien. Reconstitution de blockaus allemand à Ouistreham, reconstitution d’un village français sous l’occupation à Quineville, les batteries d’artillerie côtière à St Marcouf de l’Ile, le mémorial de Caen, véritable centre névralgique des musées de toute la Basse-Normandie…
Je vous livre notre sélection au cours de nos deux jours sur les lieux.
Ouistreham
La plage de Ouistreham a revêtu le nom de Sword Beach pour le débarquement des anglais et du commando n°4 de Kieffer.
Je ne connaissais pas l’histoire des bérets verts, ou peut-être l’avais-je oublié. Pourtant, sous ces bérets se cachaient des français volontaires exilés de France depuis 1940, et surentraînés pour revenir sur leurs terres et rendre la liberté à la France. Ils étaient moins de 180, 37 ont été tués au cours du 6 juin ou plus tard au cours des batailles, 24 se sont battus jusqu’à la libération sans être touchés.
Un monument leur est dédié, et un musée, assez rudimentaire, mais intéressant pour les passionnés d’histoire.
Le musée du mur de l’Atlantique retrace l’histoire allemande, et est exceptionnelle. La tour est celle utilisée par les allemands pour dominer toute la plage de Ouistreham, appelée Riva-Bella. Haute de 17 mètres, elle a été entièrement réaménagée pour la rendre la plus conforme possible à l’époque. Elle comporte 5 niveaux, tous nous donnent des frissons dans le dos. Munitions, radios, postes d’observation, tout nous emmène dans les années de la grande Guerre. Avec le poids intense de l’histoire, il n’est pas chose aisée de faire tous les musées. Après le musée du commando N°4, et les monuments érigés sur la plage, nous avons choisi de faire l’impasse sur celui-ci. Cependant, nous prévoyons de le faire lors d’une prochaine visite en Basse Normandie, d’ici quelques années… Je vous invite d’ailleurs à visiter leur site.
Omaha Beach
Le site d’Omaha est très fréquenté à cause de son poids historique très lourd. Le débarquement des américains sur ces terres a été le plus meurtrier de tous, ce qui lui vaut le surnom Bloody Omaha.
Sur place, rien ne laisse indifférent.
Le sable, l’eau de la mer m’ont suffi pour tout voir : les bateaux de guerre, les cuirassiers, les destroyers, les défense anti-chars des allemandes, les canons, les troupes d’hommes avançant dans l’eau, les attaques, les balles, le feu, les ordres, les cris, les visages, le sang… Le site, situé à Colleville sur Mer, est un vivier historique, un musée en plein air, un lieu intense de l’histoire. Un monument est dressé sur la falaise, en mémoire aux disparus. Une carte nous offre des indices pour repérer ce qui était autour de nous à l’époque.
Le mémorial américain est assez poignant : plus de 9500 croix de marbre, chacune portant le nom d’un soldat mort à la suite du débarquement, des cartes immenses rappelant l’organisation des batailles, du débarquement. Le lieu est financé par l’Amérique, et quand on y circule, on se croit vraiment en Amérique : la grandeur des monuments, l’inscription dans le marbre de citations de soldats, la pelouse impeccable, ou peut-être n’est-ce que l’atmosphère…
Au retour de ce site, nous avons continué le thème en visionnant le film Il faut sauver le soldat Ryan, dont la première scène reprend de manière effrayante ce débarquement. Spielberg souhaitait la tourner en Normandie, mais suite au refus des autorités locales, la scène a été tournée au Irlande.
Se rendre sur les plages du débarquement n’est pas réjouissant, mais enrichit notre âme. Cela nous renvoie immanquablement à ce passé qui nous a conduit à aujourd’hui. Le courage de tous ces hommes, qu’ils soient français, américains, canadiens, britanniques ou polonais, réveille des questions existentielles sur l’essence de l’humanité, sur les guerres qui existent encore aujourd’hui.
Je me suis surprise à penser à la Syrie, me demandant quel débarquement aurait lieu chez eux, qui viendrait au secours des populations civiles, qui les libéreraient de l’oppression qui règne, qui leur rendrait leur liberté ?
Et combien d’autres peuples comme la Syrie ?
A quand la paix entre les hommes ?
LadyMilonguera@Talons hauts & sac a dos says
C’est un pèlerinage que je ferais bien volontiers et que nous devrions tous faire, en mémoire des hommes morts pour notre liberté !
Christie says
J’aime beaucoup cette période de l’histoire qui a changé à jamais la notre.
Si tu ne l’as pas déjà regardé je te conseil vivement la mini-série Band of Brothers de Spielberg qui retrace parfaitement ces évènements!
FleurDeMenthe says
J’ai toujours refusé de regarder cette série, car elle me fait peur. Je t’avoue que devant le soldat Ryan, je faisais pas ma fière. Les émotions accumulées au cours du week end me faisait ressentir tout puissance 10… J’avais mal, les larmes coulaient sur mes joues, et j’étais recroquevillée dans mon fauteuil…
Christie says
Comme je comprends. En effet elle est dure, très réaliste. L’épisode le plus représentatif selon moi est celui de la découverte des camps… Aucun détail n’est épargné…
Son visionnage n’est pas facile mais en l’étalant dans le temps c’est faisable enfin pas tout de suite après un tel week-end. C’est sûr!
A l’inverse je n’ai jamais regardé Il faut sauver le soldat Ryan.