Freiner des quatre fers, mettre son esprit sur pause, se reposer : tant de choses relatives aux vacances qui nous font rêvasser. C’est pas nouveau : on passe tous notre temps à courir, à multiplier les activités, à chercher sans cesse une meilleure productivité, à faire des listes infinies, … sans jamais dire stop.
Et puis, vient le jour où cela devient nécessaire de ralentir le train, arrêter son esprit, cesser de réfléchir et de faire tourner à plein régime les neurones.
On peut choisir alors de préparer ses vacances : préparer un moment éloigné de quelques mois où il n’y aura rien d’autre que du calme, de la sérénité. Pas d’internet, pas de tâches ménagères, pas d’objectifs à atteindre, ou d’heures de sommeil à respecter, pas de téléphone, pas de cuisine, pas d’informations, pas de boîte mail, pas de courses à faire, pas de coups de téléphone à passer. Se soustraire à toutes ces obligations que l’on s’impose à soi-même, pour notre bien.
Rien.
Juste du temps pour se laisser vivre, reprendre des forces pour pouvoir continuer à 300 à l’heure au retour, pour se recentrer sur soi sans d’interférences extérieures.
Tout çà peut faire rêver, voir fantasmer. Une question ne cesse pourtant de résonner dans ma tête : comment réussir à freiner sans se fracasser contre le mur ? Faut-il s’entraîner à mettre ses nerfs à l’arrêt ? Ne vont-ils pas être en manque d’activité, ne laissant jamais mon esprit en paix ?
Dire stop est facile, mais s’arrêter est le plus difficile. Ce monde qui va toujours plus vite, qui nous fait tourner la tête en nous faisant réfléchir à plusieurs choses à la fois. Ces journées qui passent trop vite, ces nuits agitées de rêves sombres ou enchantés, jamais l’esprit ne se repose. Arrivera-t-on un jour, où s’arrêter ne sera plus possible tant on poussera les limites de notre cerveau au maximum ? Arrivera-t-on un jour où le burn out sera le seul moyen de recharger ses batteries.
Burn out : se réveiller un matin incapable de faire quoique ce soit. Le cerveau a grillé. Il a été poussé au-delà de ses capacités. Le burn-out survient lorsque la personne n’écoute pas son corps lorsque celui-ci lui lance des alertes : fatigue, rhumes, courbatures, insomnies, manque d’appétit, … Si les signes ne sont pas pris en compte, alors le cerveau emploie les grands moyens, stoppant toute communication avec les autres membres du corps.
Nous sommes entièrement dépendant de cette masse dans notre tête. Etre ainsi subordonné à ses capacités à quelque chose d’effrayant… Il est pourtant le seul maître de notre vie, déterminant ce que l’on peut faire ou pas. Il nous parle sans cesse, nous initiant au plaisir, ou à la douleur. Il nous chuchote, cherchant à nous guider.
Mais qui écoute son corps aujourd’hui ? Qui a le temps de porter attention à ces murmures cachés derrière des démangeaisons, des nausées, des rhumes, des allergies, des sensations de malaise, des vertiges, des fringales, … ?
Si on s’écoutait davantage, peut-être qu’il serait plus facile de s’arrêter, que nos accélérations et nos pauses auraient un rythme plus naturel, et moins forcé…
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L'insatiable Charlotte says
J’aime beaucoup ton article! tellement vrai!!
C’est d’ailleurs le sujet du magazine Philosophies de ce mois ci…!!
Et pour être passée par le burn out, c’est l’enfer!!!
Et pourtant, je crois que je n’ai pas tiré les enseignements de ce passage en off… et que je suis toujours fragile de ce côté là… tout donner, aller au fond des choses quitte à y perdre beaucoup…
Il faut écouter son corps: c’est une expression qui prête à sourire, que j’ignore complètement et pourtant c’est tellement vrai… et mon corps ne me lâche pas… mais je n’arrive pas, je veux être plus forte que lui!!
Merci pour ce très joli article!!!
Missbavarde says
même si je cours partout (au sens propre comme au figuré) j’arrive encore à me vider la tête au sport par exemple, en sortant avec mes potes, en me reposant et prenant du temps pour moi le we… mais vivement les vacances 🙂
Blanche De Castille says
Ton article est très juste : peux-t-on RÉELLEMENT s’arrêter totalement, se laisser vivre, laisser les choses nous glisser dessus, n’être responsables de rien ?
J’ai eu un très très gros craquage il y a deux ans après avoir emménagé ensemble : plus de solitude, plus de moment de déconnexion mais au contraire, un besoin constant d’être sur le qui-vive, d’être toujours belle et bien habillée, faire attention à tout, faire tout… et encore, je n’avais pas de blog…
Quelques jours toute seule à la campagne, dans une maison d’hôte où on a pris soin de moi encore mieux que ma maman aurait fait, ça m’a soulagée… j’ai retrouvé mon équilibre. Mais c’était dur au début : on m’apportait des douceurs, on me laissait seule… puis j’ai lâché prise, et là…le bonheur. Je te souhaite de parvenir à lâcher prise totalement, ça fait un bien fou, et c’est vital…
Corinne (Couleur Café) says
Tu as trop raison !! Il faut savoir dire stop, sans devoir se justifier ni culpabiliser. Bises.
Echarlotte says
Très bel article 🙂 Je me reconnais bien là. Moi, incapable de prendre de réelles vacances car je n’arrive pas à m’arrêter. Il m’a fallu une tendinite et une rhino pour m’arrêter quelques jours. Très bien écrit en tout cas 🙂
Selma says
Ah la la, avec enfant en bas âge en prime, c’est vraiment difficile de réussir à faire une pause!
Il n’y a de « vacances » que si on arrive à partir seule en trouvant moyen de garde ET en réussissant à ne pas culpabiliser d’être une mauvaise mère.
Pas évident, mais prévu pour moi en AVril, youpi!!!
Delphine says
C’est tout à fait ça !!! Moi aussi en ce moment j’ai envie de dire Stoooooooppp ! Je suis fatiguée et j’ai envie de me poser, de pouvoir réfléchir tranquillement, me retrouver… Je trouve aussi que notre vie va actuellement beaucoup trop vite, on a jamais le temps de faire les choses à fond, de les réfléchir soigneusement, de prendre le temps de les faire bien, et je trouve ça vraiment dommage.
Laeti says
Je suis entièrement d’accord avec toi! C’est tellement important de prendre du recul, de se poser, de respirer doucement pour faire le point sur sa vie ou sa semaine. On ne le fait pas assez souvent je pense. Une fois par semaine, on devrait prendre une journée pour faire cet exercice. On ferait par après mieux les choses, plus sereinement et on deviendrait même mieux organisée car on aura fait le point. Ton article est super et tu m’as un peu devancée 😉 J’avais la même idée d’article! C’est dire si cela nous concerne…
Marinouaustralie says
Même quand je suis en vacances 2 semaines, j’ai toujours un bout de ma tête au boulot ! c’est fou quand même. Et quand on est au travail, on a qu’une envie c’est partir en vacances.
Oui le monde à l’envers ; j’aimerais lâcher prise complètement et déconnecter vraiment surtout quand je suis en vacances!
My Little Discoveries says
Je prends enfin le temps de venir commenter ton billet, qui repond un peu a mon article de lundi « Une journee pour soi » ;o) Comme tu as vu, j`ai besoin de ce genre de journee de temps en temps, sans contraintes et ou je prends soin de moi. Bien sur avec nos vies a 100 a l`heure ce n`est pas facile de prendre du temps pour soi, mais ca fait vraiment du bien. Depuis quelques annees, il m`arrive aussi de prendre de temps en temps des vacances « petits plaisirs » comme je les appelle, une semaine pres de la mer ou je ne fais que des choses simples mais ou je me vide la tete et ou je me coupe de pas mal de choses. En vacances pas d`internet pour moi, et je n`aime pas le telephone en regle generale donc je m`en sers encore moins en vacances. De toute facon, comme tu le rappelles, si on n`arrive pas a decrocher de temps en temps, c`est notre corps qui va se charger de nous le rappeler… et la, ca peut faire tres mal!!!
isa says
J’aurais tendance que l’on est plus ou moins addict à ces rythmes de fou…
Je m’en plains souvent et en même temps quand je prends 2/3 jours rien que pour moi , pour me reposer , rêvasser …etc je finis par déprimer et culpabiliser de ne pas utiliser ce temps à faire avancer quelque chose dans ma vie.
Je rêve aussi des longues longues grandes vacances à l’autre bout du monde… j’ai même commencé à mettre de côté pour le jour ou cela sera possible, le jour ou je me sentirais moins contrainte par mes proches, par le boulot et que ma fille sera totalement autonome…
Ana Gnosie says
Et même quand on est en vacances on ne se met pas en stop. Toujours l’envie de découvrir le plus possible, sortir un maximum, les randonnées, les visites, les restos… En faire un max pour avoir l’impression d’en avoir profité à fond.
100drine says
j’adore la photo elle représente bien tout ton article ! je suis d’accord avec toi, le temps passe vite, trop vite et on a l’impression de ne jamais avoir le temps de rien faire. Je pense qu’il faut malgré tout ne pas rentré dans cet engrenage et parfois laissé les choses de coté pour vivre vraiment …. ca fait du bien, même si ce n’est que le temps d’une journée !!!