Je ne suis sans doute pas la seule à avoir été choquée, à m’être sentie nauséeuse à la vue des images passées dans Envoyé Spécial ce jeudi, ou de ce que d’autres en ont rapporté.
A quelques milliers de kilomètres d’ici, des femmes vivent dans un climat répressif, dans leur propre pays. 83% d’entre elles auraient déjà été harcelées. Si on ajoute toutes celles qui se sont tues, le chiffre paraît encore plus énorme, plus répugant.
En Egypte, il est normal qu’une femme qui attire le regards soit touchée, déshabillée, utilisée pour assouvir les besoins des hommes du pays. Les relations sexuelles étant interdites avant le mariage autant pour les hommes que pour les femmes, le pays considère que les hommes sont frustrés et qu’il est donc concevable que ces derniers se servent lorsqu’ils en ont l’occasion, sur les femmes qui croisent son chemin. Peu importe qu’elle porte le voile, l’habit culturel, ou des vêtements classiques pour nous, la femme doit servir l’homme, tel une esclave.
Ce qui est encore plus écoeurant est la façon dont celles-ci sont vues par les autorités de leur pays. Impossible pour elles de porter plainte, cette inégalité est culturelle.
Au cours de manifestations, des femmes ont été arrêtées, les militaires ont pratiqué sur elles d’affreux tests de virginité. Cela avait un sens d’après eux : éviter que de jeunes femmes vierges portent plainte contre l’armée pour viol…
Des tortures, et des humiliations ont également été pratiquées.
Le viol n’est pas un mot qui a une définition dans le dictionnaire. S’il y a viol, il faut justifier que la femme n’a pas été provocante dans ces gestes, sa démarches ou la façon dont elle était habillée. Ce sont des mots qui sortent autant de la bouche des hommes, que de celle de la seule femme sexologue d’Egypte…
Elles ont osé se soulever, et hurler, lors des manifestations 2011, au sein desquelles, les rapports hommes-femmes, portés par une mobilisation commune, étaient de manière générale débarrassées du harcèlement sexuel habituel.
Aujourd’hui, en France, les femmes continuent encore de se battre contre les préjugés sexistes, parce que ce genre de comportement existe aussi autour de nous. Alors comment ne pas avoir les tripes nouées, la gorge serrée lorsque l’on sait que dans un pays pas si loin, la position de ces femmes en est encore à l’âge de pierre ?
J’ai bien conscience que ce billet risque d’être considéré répétitif avec les articles d’actualité, mais j’avais envie de pousser un cri, de libérer la colère qui m’a envahie à l’écoute des femmes de ce pays.
J’aimerais vous parler de Samira, qui ose porter devant la justice les actes de torture dont elle, et d’autres, ont été les victimes au cours de manifestation.
J’aimerais vous parler d’Ellen Johnson Sirleaf, de Leymah Gbowee (Libéria) et de Tawakkul Karman (Yemen), qui constituent à elles trois le prix Nobel de la pais 2011, pour leurs combats pacifistes sur les droits de l’homme.
J’aimerais vous parler de cette femme médecin de Libye, qui tente de recueillir les témoignages des centaines de femmes capturées, violentées et abusées, au cours de la croisade contre Khadafi.
J’aimerais vous parler de tous ces hommes et ces femmes qui se battent chaque jour pour défendre les droits de l’homme.
Chaque jour peut proposer son moment de cri de défense. Chaque jour peut s’imposer à vous l’instant où quelqu’un osera remettre en question l’égalité homme-femme, la responsabilité de la femme dans une agression, où un sexisme trop poussé. Devrait-on se contenter de se taire, au nom de toutes celles qui sont les victimes d’une telle discrimination ?
Sources et articles intéressants :
marieclaire (d’il y a quelques mois)
nordeclair.fr
elle.fr
liberation.fr
wikipedia.org
20minutes.fr
nouvelobs.com
DarkGally says
Je n’ai pas vu Envoyé Spécial mais je dis d’accord avec toi, tout ceci donne la nausée. Et plus loin encore que dire de ce qui se passe en Afrique Noire où les femmes sont les premières victimes des guerres ethniques, ou le viol des vierges « pour guérir le Sida » a fait des ravages.
Mais ce qui se passe en Egypte fait très peur. Les femmes se sont levées pour faire tomber le régime, elles ont osé et étaient en première ligne. Elles avaient l’espoir que les choses changent. Hélas c’est le contraire qui se passe