Le naufrage du Titanic appartient à ces histoires qui nous marquent à vie. Le film mythique sorti en 1998 a permis à chacun de se rapprocher de cette catastrophe humaine alors même que plusieurs générations nous séparent de l’époque.
2200 passagers, 1500 disparus.
Bientôt cent ans seront entre notre temps et celui du paquebot que l’on appelait insubmersible : un siècle. Et pourtant, le naufrage du Titanic inspire encore questions, passions, et recherches. Il faut dire que l’épave, échouée dans les profondeur au large de Terre Neuve, dans l’Atlantique Nord, n’a été retrouvée qu’en 1985.
71 années de solitude dans les profondeurs marines. 71 années : le temps d’une vie à oublier des milliers d’autres englouties par les abysses.
L’exposition du Titanic à Paris Porte de Versailles n’était pas la première du genre. Elles se succèdent, s’exportent, s’enrichissent de nouveaux objets remontées de nouvelles plongées. L’exposition nous fait entrer dans les pas de l’histoire avec un grand H, nous glissant peu à peu dans les pas plus petits des histoires les plus banales, les plus proches, les plus touchantes, les plus humaines. Au fil de l’exposition, l’histoire de chacun nous enveloppe de tout notre être et pour certains, il est possible que leur âme ait fait le voyage à travers les âges, le temps de la traversée de l’exposition.
Beaucoup de témoignages, citations, histoires ponctuent la visite, participant activement au travail de transfert qui pouvait s’opérer en chacun. De nos yeux, on effleure ces objets touchés, portés, rangés, achetés : des lunettes de vue, une paire de jumelles, des billets de monnaie, des brosses à cheveux, ou des miroirs. On s’aperçoit que finalement, les réflexes humains, les sentiments, les émotions, les liens d’amour et de famille, tout ce qui touche au coeur : rien de tout cela n’a vraiment changé depuis un siècle. Cela aurait finalement pu être nous…
Un système de glace réfrigérée donne au spectateur le pouvoir d’imaginer à quelle température était l’eau au moment du naufrage, avec quelle difficulté les naufragés ont glissé dans cette eau sombre.
« L’eau si froide telle qu’elle est là-dessous, c’est comme si des centaines de lames vous poignardaient toutes en même temps. »
L’expérience est terrifiante, et déstabilisante…
L’apogée de la visite se fait dans le plus grand respect avec le mur des noms : les survivants et les victimes, tous absents de notre monde aujourd’hui. Cette exposition m’a profondément touchée, et évidemment, en en sortant, on n’a qu’une envie : revoir un film sur le sujet…