Rêveries, envies, pulsions, imaginations… Les fantasmes de vies peuvent revêtir un bon nombre de mots de notre quotidien. Les mots fantasmes et fantasmagories ne sont pas des mots qui reviennent souvent, pourtant leur sonorité a quelque chose de poétique, je trouve. On classe souvent dans les fantasmes des idées que l’on s’interdit avant même d’en avoir étudié la faisabilité, comme des rêves que l’on s’interdirait de faire. Des envies intenses peuvent s’y assimiler, mais je pense que il doit y avoir une part de peur et d’appréhension pour la définir comme un fantasme. Les plus forts restent dans un coin de votre esprit le temps que l’on s’intéresse à eux. Ils peuvent ainsi attendre des années, jusqu’à mourir, fanés, et provoquer des regrets.
Quelles sont les raisons qui peuvent pousser à renier ses fantasmes de vie ?
Parce que l’on ne se sent pas capable, pas assez fort ?
Il y a encore six mois, je ne me sentais pas capable de descendre la moindre piste de ski, et donc encore moins une piste réputée très difficile. Pourtant, poussée, épaulée, et soutenue par ma moitié, je me suis mise à croire en moi et mes capacités. Au bout de trois jours, j’ai osé me lancer un défi : monter au plus haut de la station là, où deux solutions de descente s’offraient à moi : un large choix de pistes noires et les télécabines. La peur au ventre, j’ai suivi le hasard qui nous a mené sur une piste noire, précisée « pour skieurs expérimentés ». Moi, qui avait rechaussé les skis depuis 2 jours après 2 ans d’abstinence, je ne me sentais pas vraiment à ma place. Pourtant, j’ai réussi à dépasser l’angoisse, à me fermer aux craintes des autres skieurs, et j’ai descendu cette piste, qui fût la plus difficile de ma vie. Réaliser ce fantasme de descendre sans chuter, à renforcer ma confiance en moi, et pendant quelques heures, je me suis sentie invincible. Dépasser ma peur, mon angoisse, m’a ouvert les yeux sur une chose essentielle : je suis plus forte que je ne le pensais. Une pensée magique qui me suit depuis…
On ne peut pas se connaître suffisamment pour déterminer que seul l’échec nous attend.
Parce que le chemin est trop encombré, trop épineux ?
Certains pensent qu’ils ont des projets tellement éloignés de ce qu’ils sont aujourd’hui qu’ils refusent d’en étudier la faisabilité. La peur de la déception est telle qu’ils n’hésitent pas à se risquer à de futurs regrets. L’essai est-il forcément source de regrets ? Le fantasme lorsqu’il s’enfonce dans l’oubli et la poussière a tendance à prendre une telle ampleur que l’idée qu’il soit irréaliste lui donne des aspects proches d’une perfection inatteignable. Ceci en fait un cercle vicieux : le fantasme acquiert et conserve son état jusqu’à sa désintégration, sa transformation en un regret aigri. Par exemple, avoir le rêve de vivre un temps dans un pays étranger mais définir cette idée à l’état d’impossible parce que : trop compliqué, trop risqué, faire un visa, la barrière de la langue, … Alors qu’il existe des solutions, des chemins menant à la construction d’un vrai projet. Ce devrait être seulement une fois l’idée construite dans sa globalité, que l’on devrait décider qu’elle est réalisable ou pas…
Alors, et vous, comment vivez-vous vos fantasmes de vie ?
My Little Discoveries says
Chouette billet, qui incite à repousser ses limites!
Partir vivre à l’étranger, je l’ai fait parce qu’on était deux, seule je ne pense pas que j’aurais franchi le pas…et c’est bien dommage!!!
Blanche De Castille says
Ce texte me parle beaucoup, tu penses bien!! Je te félicite pour ton courage au ski, je sais que je ne l’aurais pas fait. Il a sans doute fallu beaucoup d’énergie pour surmonter cette peur… Je crois que j’aurais cédé à la panique… Bravo!!
Les fantasme ? Je suis faite de dizaines de fantasmes complètement contradictoires, enfin de vivre comme femme au foyer dans une maison à la campagne, envie de travailler dur pour une cause qui me tiendrait à coeur, envie de, envie de… Mais j’essaye de discerner de tous ces fantasmes ceux qui sont des projections d’un idéal que je me fabrique dans ma tête de ceux qui, réellement, fait partie de ce que je dois vivre pour me construire et réaliser qui je suis… Tu connais mon projet, celui-là je le vis à mon rythme, c’est dur, j’ai des moments d’angoisse et de panique car mine de rien, ma date butoir que je me suis personnellement fixée se rapproche, et je n’ai même pas de passeport valide, alors pour parler d’un visa… J’ai plein de gens à contacter mais la crainte que mon fantasme ne devienne réalité m’effraie un peu… J’essaye de m’écouter, d’écouter ce que me disent mes tripes, mais parfois c’est difficile et renoncer peut sembler si tentant… Alors il faut s’accrocher, y croire à fond, prendre tout le positif, et ne cesser de se répéter « il ne peut rien m’arriver de mieux, je le sens »…
Isa says
Ton texte m’a fait du bien ! Cela me prouve que je ne suis pas seule à tourner et retourner certaines préoccupations et idées dans ma tête.
Ceci dit, pour ma part, je connais le chemin mais il me parait bien épineux aujourd’hui…
LittleWhale says
Comme Isa, ton texte m’a apaisé.
Et puis, complètement hors sujet, mais j’ai une boutique de bijoux pas loin de chez moi, où ils font des colliers un peu dans ce style, mais peut être plus « niais ».
En tout cas, ton blog reste vraiment super cool à lire, et yipee.
Corinne (Couleur Café) says
Je me pose assez souvent les mêmes questions que toi !
L'insatiable Charlotte says
Le fantasme n’est il pas aussi fort justement parce qu’il n’est qu’idée, rêveries? Le choc avec la réalité peut parfois être tellement brutal.
L’autre fois, on m’a demandé si il était souhaitable que tous les rêves se réalisent… Sur le coup, cela m’a agacée, cela sortait pleinement de la spirale dans laquelle j’évolue en ce moment et puis en y repensant, ça continue à me questionner…
FleurDeMenthe says
@Charlotte : Oui, mais qu’est ce que la vie si on ne fait pas tout ce qui est possible pour se rapprocher de son rêve ? Ce que je pense, c’est que c’est en débroussaillant ce qui peut n’en faire qu’un rêve, pour savoir si on veut vraiment le réaliser…