Je me suis affranchie du regard des autres, du mien surtout. Dans le miroir, j’ai appris à me trouver jolie, j’ai même appris à faire de mes défauts des forces. Le regard des autres, je n’en avais que faire. J’aime les gens, et si certains ne m’aiment pas en retour, peu m’importe.
Les affinités entre les individus m’ont toujours semblé être innées, brutes, entières. Elles se font ou pas, tel un coup de foudre. Il n’y a pas à se forcer, à faire semblant. Il suffit juste de les laisser glisser. Facile…
Mais, ces derniers jours, je me heurte à quelque chose auquel je ne m’attendais pas : le jugement des autres. L’image de moi que je vois dans leurs yeux m’effraie. Je suis entière, et je ne supporte pas le sur-place quand je veux avancer. J’ai eu envie d’être en paix avec moi-même, et de répondre enfin à la question « Qu’est je veux faire plus tard ? ». La quête d’une réponse qui, pour moi, est peut-être bien une quête de bonheur.
J’ai donc commencé un travail sur moi-même, pour arriver, 6 mois plus tard à au constat suivant : mon travail ne me correspond pas. Comme beaucoup direz-vous. Mais je n’ai pas souhaité me satisfaire de çà, à 26 ans. J’ai fouillé, cherché, je me suis fait épauler pour découvrir enfin quel était le métier de mes rêves. J’y ai cru fermement, avec tout l’enthousiasme qui possède quelqu’un qui vient de sortir du brouillard.
J’ai voulu croire que tout était encore possible. Même en couple, même propriétaire d’un appartement, même après 7 ans de vie active. J’ai voulu croire que je pouvais relever le défi d’un concours hautement sélectif, et supporter 4 années d’études pour enfin faire ce métier qui me correspond en tous points, qui m’appelle, qui s’est révélé comme une évidence.
J’ai travaillé, j’ai révisé, j’ai tiré un trait sur mes loisirs, mes lectures, mes sorties, pendant 6 mois.
Et un matin, je lis que ces études sont revues pour passer de 4 à 5 ans. 1 année qui a tout changé. Tel un château de cartes, le rêve auquel je me raccrochais s’effondrait. 5 ans, c’est rien dans une vie, mais tellement long dans une vie de couple, une vie de famille. Le rêve reste accessible, mais à quel prix ? Je n’ai pas voulu prendre le risque de sacrifier ma famille, mon couple, pour courir après un rêve fou.
En quelques semaines, j’ai tout recentré. Mon esprit est allé à mille à l’heure. Je ne voulais pas tirer un trait sur toute cette réflexion menée dans le but de vivre mieux. Celle-ci m’avait ouvert non pas une porte, mais deux portes. Je m’engouffre donc dans la seconde, avec moins d’enthousiasme bien sûr. Comment foncer avec la gaieté et la joie de l’inédit, quand on vient de tirer un trait sur un plus gros trésor ?
Mais, entière comme je suis, je me réjouis d’arriver petit à petit à mes fins. J’agis, je communique, je me fais connaître. Entre la réflexion et l’action, il ne se passe souvent que quelques minutes. Je ne sais pas freiner quand quelque chose m’appelle. Je suis intuitive, et un brin obsessionnelle.
J’aime croire que je suis discrète sur ma vie privée, que j’entretiens un jardin secret. L’expérience apprend vite que moins on en dit, et mieux on se porte. Une belle phrase qui n’est rien de plus que quelques mots. Car, je cède parfois aux sirènes des affinités, jusqu’à parfois me confier sur des sujets personnels. On croit parfois trouver des oreilles attentives, compréhensives. Mais dans ces moments de changements, j’ai surpris dans les yeux de ces oreilles, de la surprise, de l’incompréhension.
Ne serais-je donc qu’une girouette ? Une fille qui ne sait pas ce qu’elle veut, qui fait des caprices ? INSTABLE. Tel un tremblement de terre, je vois mon image vaciller dans leur regard. Un détachement, une totale incompréhension. Serais-je donc une éternelle insatisfaite ?
Si je m’écoute, je vous dis que non. Les gens qui n’agissent pas ne se heurtent pas aux impasses. Ils restent là, à l’abri de toute difficulté. Je réfléchis, j’avance, j’agis, je bouge. Exigeante de beaucoup de choses dans ma vie, oui peut-être. Je veux peut-être plus que la plupart des gens. Et quitte à passer pour une instable, je décide aujourd’hui à cette minute, de l’ignorer. Rester simplement fidèle à moi-même, et ignorer ces regards accusateurs. Est-ce donc si grave de rêver ? Est-ce donc si fou de prendre des risques ?
La vie est courte, et je n’ai qu’une devise : mieux vaut des remords que des regrets.
Illyria says
Et ils ont bien de tort de te juger comme étant instable, parce qu’en effet 5 années d’études alors qu’on n’a plus la petite vingtaine, ce n’est plus la même chose… Cela implique beaucoup de sacrifices, et je comprend tout à fait ton choix. Moi à 25 ans, j’hésite à faire un master en alternance parce qu’à un moment on a juste envie de pouvoir profiter de la vie sans se prendre la tête avec les études. Donc ne t’inquiète pas du jugement des autres, ce qui compte c’est toi et tes ressentis!
FleurDeMenthe says
merci beaucoup, je ne cesse d’avoir sous là main les phrases des gens qui me connaissent (et qui s’avèrent ne pas être toujours ceux que l’on croit)… pour ne pas me laisser pervertir par d’autres regards ignorants…
Submarine says
Je me demandais justement ou tu en étais, vis-à-vis du concours (qui est, non seulement très difficile, & les années d’école par la suite éprouvantes, longues…) Je ne pense pas que tu sois une girouette, dans le mauvais sens du terme. Tu réfléchis à ce qui est bon pour toi, pour ton entourage, ceux qui comptent. Le regard des autres sera toujours critique… Mais comme tu le dis, la vie est courte, à toi (et pas aux autres) de faire ce que tu veux ou du moins ton possible pour la rendre plus belle !
FleurDeMenthe says
Merci pour ton message Submarine ! Où en es-tu de ta quête intérieure, la recherche du métier fait pour toi ?
Christie says
« Instable’ est un mot très dur. J’ai une copine qui a repris ses études pour 3 ans, à 26 ans. Dans l’absolu tout est possible mais il faut réunir beaucoup (beaucoup) de conditions pour pouvoir se le permettre et un entourage en or. Il est sein de se poser des questions, les bonnes questions. Je te souhaites d’y voir plus clair et je ne doute pas que cela arrive vite! C’est toujours facile à dire, mais peu importe le « qu’en-dira-t-on »…
FleurDeMenthe says
Oui, on s’aperçoit parfois que les regards vacillants sont souvent chez ceux qui ne nous suivront pas toute notre vie. Parfois, ce sont chez les proches, et c’est bien là le plus difficile à braver…
Blanche De Castille says
Je n’ai qu’une chose à dire : je suis trop fière de toi !!
FleurDeMenthe says
Re : « Je n’ai qu’une chose à dire : je suis trop fière de toi !! »
myel says
La plupart des gens ont peur de l’instabilité, ils aiment leur repères, leur vie tracée, c’est rassurant… Ils ont peur à te voir de se mettre à douter aussi, de s’apercevoir qu’ils s’ennuient dans leur job. Alors que se remettre en question est quelque chose de courageux en soi, l’instabilité une richesse !
FleurDeMenthe says
Et parfois, la fuite des repères, du chemin que la société nous destine nous renvoie un regard bien accusateur. On sort de la route, du chemin, de la voie standard. Qui dit non standard, dit soumis aux regards… Parfois, j’aimerais la cape magique d’Harry Potter !!
emi says
COURAGEUSE c’est ce que tu représente , bravo , peu de gens sont comme toi , tu assume , tu vas au bout des choses c’est une grande force
FleurDeMenthe says
Merci beaucoup, je crois que je vais conserver tous vos messages en réponse à ma confession, pour ma rassurer dans les moments de doutes !
L@ure says
Oh comme je te comprends… Tu n’es pas instable, tu veux simplement que ta vie soit en accord avec Toi, tes envies… Pour la majorité des gens, le changement fait peur, ils n’osent pas et deviennent aigris avec le temps…
Tu as bien raison de t’accrocher à tes idées et tant pis si les autres ne comprennent pas : on ne vit qu’une fois !
Des bises ^_^
FleurDeMenthe says
Courir après l’alignement intérieur est souvent vu comme un comportement nombriliste, une quête spirituelle que seuls les gens qui n’ont pas de problèmes ont le temps de faire. La génération de nos parents voit tout cela comme une lubie de névrosée qui court après un rêve, un monde idyllique, bien loin de la vie réelle : eux ne se sont pas posé toutes ces questions. La vie offre un travail, on le garde et c’est tout. Heureusement, ils ne sont pas tous ainsi 😉
Oscara says
C’est courageux de prendre un décision, peu importe laquelle. Je n’appelle pas ça l’instabilité… Bises
DarkGally says
Je ne vois pas en quoi c’est être instable que de vouloir suivre un rêve, de se sentir apaisée à la fin ?
Je trouve ça courageux perso…
Elvy says
Bonjour,
Si se lancer dans de nouveaux projets pour se rendre la vie plus belle et avancer c’est être instable, alors je crois que nous le sommes tous 😉
Les gens qui nous jugent instable sont des personnes qui ne tentent rien, qui ne prennent pas de risque et qui stagnent dans leur vie. Je pense au contraire que c’est bien de tenter de nouveaux trucs et même si on s’y casse la figure, au moins ça nous en apprend plus sur nous et nos attentes pour notre vie. C’est en faisant des choses qu’on se construit et d’ailleurs, ce n’est plus un secret, les erreurs nous font avancer alors même si on se plante, il faut se dire qu’au moins on fait des choses pour vivre mieux et avoir une vie à la hauteur de nos exigences !
je dirais donc qu’une chose : continues à te lancer dans de nouveaux projets si cela peut te rendre plus heureuse et oublies un peu le regard des autres, il faut vivre pour soi ! 🙂
FleurDeMenthe says
Bonjour Elvy !
Merci de ton point de vue qui me conforte dans ma façon de voir la vie, et s’ajoute aux autres commentaires… A bientôt !