J’ai bien 30 minutes à attendre ici les fesses sur une chaise rouge au milieu de deux chaises blanches. Je pourrais même me laisser aller à dire que le choix du mobilier est soigné. Je pourrais saisir dans mon sac mon cahier d’écriture pour reprendre et corriger ce texte, cette histoire née de la simple phrase « Je ne dirais jamais que 20 ans est le plus bel âge » lancée comme source d’inspiration parmi d’autres par l’écrivain-animateur de l’atelier d’écriture de Mardi.
Je pourrais faire tout çà, histoire de passer le temps, mais là sur cette chaise, je suis obnubilée par la tétanie de mes jambes. Les bruits glissent de sous les portes alentour pour venir crisper mes oreilles, traversant le casque, trahissant les notes de piano de Ludovico Einaudi. Je me mordille la lèvre inférieure pour oublier que mes tripes se retournent et mon coeur s’assèche.
Suis-je dans l’antichambre de l’enfer ?
Non, je suis, juste diraient certains, dans la salle d’attente de mon dentiste. Déjà deux fois que j’annule mon rendez-vous. J’aurais pu m’appuyer sur la devise « jamais deux sans trois », mais j’ai préféré prendre le taureau par les cornes, foncer tête baissée pour laisser plus vite l’épreuve derrière moi. Oui, je suis tétanisée, terrorisée par le dentiste. Je crois que c’est davantage tout ce qu’il y a autour que le bonhomme en lui-même qui m’angoisse. L’odeur qui vous prend à la gorge dès le pas de la porte passé, le bruit infernal des instruments, et ces manipulations faites dans ma propre bouche, ces couleurs froides, blafardes, ou vertes à me faire détester le vert !
Le gynécologue me met mal à l’aise, à avoir envie de fermer les yeux pour que çà passe plus vite. Mais le dentiste m’effraie au plus haut point tel le plus grand monstre de mon enfance.
Je ne peux pas lutter, comme j’en avais déjà parler ici. C’est ainsi, plus fort que tout le reste, à la limite du raisonné, complètement déraisonnable. La tête me tourne, et je sens mes orteils commencer à avoir leurs sursauts nerveux. Encore 18 minutes avant mon rendez-vous, après quoi j’aurai 1 an de tranquillité devant moi…
Pour finir, çà s’est plutôt bien passé, bien que j’ai annoncé au dentiste que je pouvais mordre, expérience à l’appui, à la suite de quoi il m’a dit qu’il pouvait faire pire…
Laet says
Sache que tu n’es pas la seule dans ce cas. Moi non plus je n’aime pas du tout aller chez le dentiste…
Mais aussi paradoxale que celui puisse paraitre, avec « l’age » j’ai appris que mieux vaut prévenir que guérir donc maintenant j’y vais au moins 2 fois par an… voire 3. Juste pour être sûre! Et chaque fois : tout va bien!! Pourvu que ç’ dure!
Camille says
Moi aussi je dois y aller… & je repousse. J’aime pas. J’ai peur. C’est nul.