Quand on se lance dans la vente d’objets d’occasion sur internet, on imagine pas toujours des conséquences loufoques que cela peut entraîner. Chez les vendeurs novices, on peut trouver les naïfs et les paranoïaques.
Même si on peut avoir l’habitude de vendre des objets sans grande valeur ajoutée, comme des livres, ou des dvd, cela n’a rien à voir avec la vente d’objets plus importants, comme du matériel électronique.
Et oui, certains diront que c’est à cause de la crise, d’autres pointeront le développement du marché secondaire de l’occasion. Peu importe, l’évolution des sites de vente d’occasion sur le net permettent à chacun de renouveler certains matériels en économisant un peu sur le portefeuille.
C’est ainsi que complètement par hasard, je me suis lancée dans la vente de mon smartphone sur un célèbre coin bien connu pour la vente entre particuliers. Je n’imaginais alors pas m’embarquer dans une aventure qui m’a procuré un stress inattendu.
1/ Le débarquement des envahisseurs
Quelques heures après la mise en ligne de mon annonce, ma boîte mail s’est vue envahie de réponses, de propositions, de demandes de marchandage, et même d’échange contre un autre matériel électronique. Quelques heures où mon téléphone n’a pas cessé de m’alerter de nouveaux mails, et où ma boîte de réception s’est transformé en un véritable chantier commercial. Plus aucun de mes mails importants n’était visible. Et ;lorsque j’ répondais à l’un, c’était trois autres qui se présentaient.
2/ L’angoisse de la vendeuse novice paranoïaque
J’ai une imagination très fertile. J’imagine toutes sortes de choses sur les gens que je croise, sur les faits divers que je lis, sur les photos que je découvre sur Internet. Alors évidemment, la vente d’un téléphone aussi couru que le mien, a alimenté la machine infernale de mon esprit. J’ai alors mis en place un stratagème un peu azimuté :
– détournement des mails de réponse : j’ai en effet choisi de répondre via une boîte de réception qui ne contenait pas mon nom de famille.
– refus de communiquer mon numéro de téléphone : j’aurais pu choisir d’appeler en numéro privé, mais impossible de trouver le paramétrage du téléphone.
– Envoi d’un émissaire pour la remise du téléphone : je suis une fille, et j’annonce que c’est un homme qui viendra au rendez-vous.
Concrètement, ma paranoïa a été jusqu’à me cacher, ou me rendre sur les lieux du rendez-vous avec une arme. J’ai tout imaginé.
3/ L’acheteur me prend pour une arnaqueuse
Evidemment, toutes ces précautions inutiles mises en place dans l’idée que chaque acheteur est un agresseur présumé, ou un voleur, m’ont conduite à saboter toute seule mes propres ventes. Alors qu’au départ, j’étais devant une vingtaine de personnes intéressée, je finis dans une solitude extrême. Après des dizaines de mails échangés via ma messagerie fantôme, on m’accuse d’être une arnaqueuse… Un coup dur à encaisser…
4/ Attendre une heure dans le froid
Et oui, le contact avec mon deuxième acheteur présumé m’a conduite, ou plutôt, a conduit mon amoureux d’émissaire, à attendre une heure dehors… pour finalement constater que l’acheteur ne viendra pas. Pas de message, rien. Juste un lapin. Evidemment, cette aventure nous a conduits à limiter le temps d’attente au prochain rendez-vous, à 10 minutes.
Cela n’a pas manqué de susciter des interrogations chez les acheteurs suivants…
5/ Vérifier plusieurs fois la concordance des infos données avec la réalité.
Mon troisième rendez-vous, où cette fois, je suis allée en personne, et où j’ai même communiqué mon numéro de téléphone, s’est à nouveau révélé être un échec. Le désimlockage que je pensais réussi de mon téléphone, avait finalement échoué. Inutile de vous dire que le temps perdu, et pour l’acheteur, et pour moi, n’a pas manqué de nous agacer.
6/ Le retour de l’acheteur
L’acheteur a testé, essayé, retourner l’objet dans tous les sens. On le sait en bon état de fonctionnement. Mais c’est sans compter le retour en force de l’acheteur, qui souhaite annuler la vente, à cause d’un dysfonctionnement qui rendrait quasi-impossible l’utilisation du téléphone. On aimerait alors, ne pas avoir communiqué son numéro de téléphone. Ainsi, pas moyen de revenir vers nous. Mais finalement, on trouve une solution : la résolution du problème, ou un arrangement à l’amiable, en proposant de retourner une partie de l’argent versé…
Et puis, j’avoue avoir vite fait de me considérer comme une arnaqueuse, finalement… Et mon imagination folle s’est à nouveau mise en marche pour me construire de multiples scénarios morbides, tragiques, dignes des enquêtes impossibles de Pierre Bellemare.
7/ Finalement, décider de ne plus vendre sur Internet
Ne plus vendre de matériel électronique. Les magasins du type Cash Express proposent souvent un prix bien inférieur à ce que peut permettre la vente entre particulier, mais au moins, on évite tous ces problèmes.
D’ailleurs, ce n’est peut-être pas terminés pour ma part…
Christie says
Je suis passé par quelques unes de ces phases, comme je te comprends.
Être une fille et suivre l’actualité ne fait pas bon ménage mais être insouciante ne serait pas mieux. En tous les cas on est jamais trop prudent(e).