Une semaine dans le vague. Une semaine sans attaches. Une semaine sans adresse. Ailleurs. Loin du monde et du bruit. Loin de la foule et du quotidien. Loin de tout. Une semaine dans une bulle.
On a voyagé. Loin. Dans des pays qui nous ont bouleversés. On a volé des heures entre deux continents. On a traversé l’Atlantique. Six fois. Avec des étoiles dans les yeux et des palpitations heureuses dans la voix.
Et on a loué un van.
Ce qu’on voulait, c’est couper nos vies. Partir là où les gens ne sont pas. Découvrir des trésors pas si loin de chez nous. Que les autres ne sachent pas vraiment où nous étions. Vivre tous les trois, sans personne d’autre. Que nos peaux se touchent aussi souvent que possible. Que nos regards se croisent par milliers. Que nos voix se mêlent à chaque heure. Que le temps s’écoule sans risque, sans peur, sans attente. Respirer, rire, et vivre ensemble.
Il y a eu la période d’adaptation. La petite fée qui grandit. Ses crises de colère, ses frustrations, et ses émotions incontrôlables. Atténuées au fil des jours. Rassurée d’être avec nous, au fil du temps passé ensemble. Il y a eu le froid. Et la peur de dormir dehors. Et puis, le bonheur d’être tous les trois qui vient recouvrir tout.
Mais rien de tout cela ne restera. Rien ne subsistera dans le temps.
Aujourd’hui, de retour dans mon quotidien, je me surprends à chercher du regard les vans autour de moi, un sourire en coin. Les souvenirs de nos bousculades dans ces 3 mètres carrés me font chaud au cœur. L’anniversaire de notre fille fêté sous les étoiles, deux sweats polaires sur le dos, à la lumière de deux bougies posées sur une boîte de macarons pourrait m’arracher quelques larmes.
Il y a les voyages qui bouleversent. Il y a les escapades qui renforcent. Il y a mille souvenirs. Mille sourires. Des émotions débordantes qui déposent leurs richesses au fond de notre cœur. Et l’amour qui grandit.