Tranquillement installés sur notre chemin de vie, il arrive qu’au milieu d’un carrefour on soit bousculés de tous côtés, klaxonnés, stupéfaits, effleurés, stupéfiés, par tant de bifurquements inattendus, de sorties de routes, ou d’arrêts impromptus au milieu de la chaussée.
En quelques jours, les nouvelles des proches pleuvent comme une pluie d’été, laissant des traces sur ma vie. Autour de moi les projets se concrétisent, les décisions se prennent, les décennies se fêtent, les esprits se posent, les portes s’ouvrent. On grandit tous, on l’accepte, on sourit et on y trinque, mais on en est pas moins étourdi par cette folie ambiante.
Pourquoi à chaque bouleversement autour de soi, à chaque initiative qui prendrait un peu de forme, on ne peut s’empêcher de porter un regard biaisé et noir sur notre propre vie ? Il est bien facile de tomber dans le piège de l’auto-jugement et de croire que les autres avancent sans nous. La vie connaît de grands virages, des moments d’accélération suivis de ralentissements. Chacun emprunte ceux qu’il veut. On oublie quelques secondes, quelques minutes qu’il est libre à chacun d’avancer à son rythme sur les chemins qu’il choisit : qu’ils soient autoroutes ou chemins de traverse.
A la réjouissance pour ces autres succède la peur de ne pas être à la hauteur. A la hauteur de quoi ? de qui ? De ce nous que l’on espère être ou devenir, capable de donner de l’impulsion à sa vie, du corps à ses rêves. A la hauteur de ceux qui affichent un sourire à leurs lèvres lorsqu’ils dévoilent leur itinéraire de vie, loin du nôtre. La jalousie dites-vous ? Moi je pense qu’il s’agit là d’une peur insidieuse de ne pas savoir saisir notre chance au vol, de ne pas oser prendre des risques, la peur de se tromper. La peur qui nous empêche d’avoir confiance en nous.
Camille says
Comme tu le dis si bien, chacun avance à son rythme… Bien sûr, quand les autres connaissent des changements dans leur vie, on est tenté de jeter un regard teinté de jugement sur la notre. Je suis d’accord quand tu dis qu’il ne s’agit pas de jalousie. En fait, je suis d’accord avec tout ce que tu écris !
FleurDeMenthe says
Quels que soient nos choix, on n’a pas à les faire accepter aux autres. Tant qu’ils nous appartiennent et que l’on croie en eux, on croit en nous et c’est ce qui compte 😉
MaDys says
Ah, c’est donc ça qui me fait avancer d’un pas, puis reculer de deux la minute qui suit ! Cette « peur insidieuse de ne pas savoir saisir notre chance au vol, de ne pas oser prendre des risques, (…) qui nous empêche d’avoir confiance en nous », je vais m’en occuper, tiens !
Blague à part, je te te rejoins sur le fait que chacun avance à son rythme, à sa manière. Je pense quand même que la jalousie peut nous gagner, en plus de la peur d’oser, surtout quand on se lance et qu’on accumule les galères. A nous de nous focaliser sur notre progression, et non celle des autres…
FleurDeMenthe says
C’est lorsqu’on a trop la tête dans le guidon qu’on peut prendre le risque de la chute. Il faut réussir à prendre du recul je pense, à élargir notre champ de vision pour avoir un peu d’oxygène et voir les autres possibilités qui s’offrent à nous, maintenant ou plus tard
blanchedecastille says
On ne peut pas se comparer aux autres, nos vies sont tellement différentes ! on ne peut que se réjouir pour ce qui arrive à chacun, je pense qu’on est responsables de notre bonheur, alors il ne tient qu’à nous de nous lancer!! Comme camille, je suis bien d’accord avec ce que tu dis!! Il faudrait voir les autres comme des modèles de ce qu’on veut – ou non!- faire dans notre vie…
FleurDeMenthe says
Nous sommes les maîtres de notre vie, et les autres sont parfois des moteurs, ou des ralentisseurs, le tout est de savoir les identifier…
maviedebrune says
Tu as raison, chacun son rythme, chacun sa manière d’avancer. Ne pas regarder à côté au risque d’être frustrée, et ne pas se comparée au risque d’être malheureuse …
FleurDeMenthe says
7 milliards sur terre sommes-nous ? 7 milliards d’esprits, et chacun une voie… Ca donne le tournis, mais çà montre as=ussi à quel point nous ne sommes que des insectes, alors autant avancer comme on le désire…
Mademoiselle K says
Je pense que nous avons trop tendance a regarder les avancees des autres et a minimiser les notres. La jalousie, un peu peut-etre mais plutot cette angoisse de ne pas etre capable d’en faire autant, de ne pas oser nous lancer dans des reves un peu fous.
Chaque chose en son temps et chacun son rythme, tu as raison.
FleurDeMenthe says
Nos rêves fous peuvent sembler dérisoires aux yeux des autres, mais que faire des ces regards qui sont les mêmes que nous pouvons porter sur les rêves d’autres ? Chacun sa route. Nous ne sommes pas tous faits pour réaliser les mêmes choses, mais chacun peut réaliser de grandes choses, de celles qui grandissent le coeur, simplement parce qu’elles seront importantes pour lui.
Marie May says
Ah ces peurs! J’en discutait avec ma marraine il n’y a pas 5 minutes… Super ton texte…
Peut-être un jour aurons nous la chance de ne plus voir nos vies dirigées par nos peurs… J’y bosse dur!! Nous sommes de plus en plus nombreuses à le faire, peut-être que d’ici peu ça deviendra la norme! Géniale ta citation… A très vite!
FleurDeMenthe says
J’envisage d’acquérir le livre de Christophe André (la psychologie de la peur) sur ces satanées peurs qui nous font souffrir. De celles qui sont insidieuses, cachées à celles que nous connaissons parfaitement…
Faby says
Je suis en plein dedans, ton texte me parler beaucoup. Tout le monde autour de moi avance, et moi aussi par la meme occasion, et ca m’a fait peur, je ne suis pas prete encore pour passer dans la cour des grands, mais en meme temps, c’est le moment ou le futur commence a se realiser, ou les reves commencent doucement a prendre une forme concrete. Chacun avance a son rythme, pas la peine d’y aller en courant, on risquerait de tomber. Des fois, on va se sentir spectateur de sa vie, et des fois, on sera acteur. On va aussi regarder les autres avancer, avec des etoiles dans les yeux … mais il voit aussi nos etoiles dans nos yeux quand on avance, doucement mais surement comme on dit 🙂
Des bisous !
http://jaiecrit.wordpress.com
FleurDeMenthe says
Tu parles de la cour des grands, mais cette cour n’est pas différente de celle d’avant. Là, il te faut juste te créer un espace, un monde à ton goût, définir tes priorités, tes envies, et se détacher de la pensée globale que de nombreuses personnes suivent quitte à tous se ressembler… Chacun son rythme, chacun sa bannière. Voilà 9 ans que je suis dans la cour des grands, et j’apprends encore, je me pose encore bcp de questions. N’est-ce pas la vie ?
Audrey_tdp says
En voilà un article très bien écrit qui trouve un écho en moi !
Il est pas toujours évident d’avancer avec nos doutes, nos hésitations, nos angoisses…surtout quand autour de nous les autres avancent leurs pions sur l’échiquier de la vie avec une facilité déconcertante (je parle en connaissance de cause).
Je crois qu’il faut savoir rester patient, à l’écoute de nos besoins et de nos envies, de se laisser porter par nos rêves et nos ambitions et d’avancer à notre rythme. Ce qui compte pour nous, c’est ce qu’il y a à l’intérieur, peu importe le temps que ça prendra pour s’épanouir. Un jour nous serons papillon.
Bravo encore ! Bises 🙂
FleurDeMenthe says
Que répondre, je suis d’accord avec chacun de tes mots 😉
Amarie Alice says
Ohhh, quelle délicieuse découverte que ce blog (et ce billet !)
Belle écriture, ton envoûtant, mystère bien dosé…
Merci 🙂
Amarie
FleurDeMenthe says
Bienvenue, et merci de tes mots 😉 On écrit pour soi, mais c’est toujours agréable de voir que nos mots parlent à d’autres. Ils prennent une consistance différente…