On a beau avancer de l’avant, regarder devant soi, il arrive souvent que certains souvenirs nous collent à la peau, nous freinent dans notre progression. Des souvenirs qui peuvent s’apparenter à des boulets que l’on traînerait, une toile d’araignée de laquelle on se sentirait prisonnier, ou une cicatrice qui se réveillerait à des instants inattendus pour nous rappeler de ne pas oublier.
Ne pas oublier les bons moments passés, comme les mauvais. Les regarder et revenir dans un présent où tout est si différent d’alors. Les détailler et penser qu’alors, on était loin d’imaginer que des années plus tard, seules des miettes de ces instants subsisteraient…
Des espoirs de bonheur étranglés par la réalité, des relations de coeur devenues une simple indifférence. Des personnes gommées grossièrement de notre mémoire, d’autres dont on a effacé le numéro de téléphone par choix ou par colère. Des amis perdus en route, par la vie qui avance, par des chemins pris en contre-sens, ou des appels non répondus. Des affinités qui se perdent. Des souvenirs indélébiles qui se révèlent paradoxaux face au présent, des sentiments perdus, des jalousies passées qui se rappellent à soi…
De la mélancolie tout simplement.
On peut avoir choisi de tourner une page, ou plusieurs dizaines. On peut avoir choisi d’enrouler son passé dans une couverture et de l’enterrer à un endroit précis que l’on espère oublier très vite. Mais, rien ne fonctionne. Certaines choses ne partent pas, et restent ancrées en soi.
Cet après-midi, j’ai été entraînée dans un tourbillon de souvenirs que je ne pouvais plus maîtriser. Des souvenirs qui, pour certains remontent à dix ans. Des souvenirs qui j’espérais avoir laissé derrière moi, abandonnés avec mon innocence de l’époque et ma rancoeur d’aujourd’hui. Mais la preuve est que ce n’est pas le cas. Il y a des cicatrices qui ne se referment jamais, et qui sont souvent inconsciemment à l’origine de moments de mélancolie cafardeux.
Les intérêts changent, et la nostalgie du passé ne cherche finalement pas à faire revivre au présent quelque chose qui n’est plus. Il est important de laisser partir ces souvenirs lourds qui n’ont aucune raison de nous lester dans un présent où ils n’ont pas leur place. Notre regard attendri sur une photo du passé, sur une époque révolue, ne fera que nous tenter d’avancer en marche arrière, ce qui ne fera que nous fermer à grand nombre d’opportunités de bonheur à saisir.
Voilà les faits, et les idées qui doivent nous convaincre… Les voici, et c’est avec elles que l’on doit trouver la forcer de lâcher ces souvenirs, les laisser s’envoler, couper les fils qui les relient trop douloureusement à nous-mêmes…
Mais comment font ces gens à qui rien ne semble accrocher, qui semblent avancer à travers le vent sans jamais un regard dans le rétroviseur ? N’ont-ils aucun souvenir resté accroché à leur coeur ?
Corinne (Couleur Café) says
Je suis de celles qui « s’accrochent » un peu trop au passé ! J’ai besoin de me délester de pas mal de souvenirs pour pouvoir avancer sereinement ! Pas facile mais je dois le faire ! Bises.
FleurDeMenthe says
Je suis dans cette situation : je veux le faire… Mais entre la volonté et l’action il y a un pas… Je me sens comme Freudon au bord de la falaise de feu, et luttant contre lui-même pour y laisser tomber l’anneau… (*lol*)
Blanche de castille says
Nous sommes constitués de tous ces moments passés, bons ou mauvais… Comme Corinne, je peux être très accrochée à certains pans de mon passé, mais ça peut être assez torturant… COmment font ceux qui y sont indifférents? N’y a t-il pas un retour de bâton un jour?
FleurDeMenthe says
Torturant, douloureux tu peux le dire… Ils noircissent parfois le ciel présent sans nuages… Comme une tempête passagère…
Submarine says
Je ne fais pas parti des « indifférentes », mais presque…Lorsque j’étais plus jeune, j’avais un grand défaut : je vivais sans cesse dans le passé, si bien que je laissais filer entre mes doigts le temps présent. Mais, depuis près de deux ans maintenant, je vis enfin dans le bon temps. Certes, je suis parfois nostalgique, lorsque je pense à des moments, des personnes, mais cela me rend rarement triste. Car, je me dis que l’on ne peut pas modifier le passé, qu’il est tel qu’il est, qu’on ne doit pas non plus trop lui faire de reproches mais l’accepter. Car il a contribué à ce que nous sommes aujourd’hui, et que, même s’il est ancré dans le présent, c’est celui-ci qu’il faut mettre en valeur. J’ai une tonne de souvenirs, mais c’est comme s’ils étaient enfouis dans une malle, que j’aurais l’opportunité d’ouvrir quand cela me chante. Je ne vis plus en fonction d’eux, et je pense que c’est très bien ainsi.
FleurDeMenthe says
Et bien Submarine… J’aimerais croire que les liens sont aussi dans une malle, apaisés.
C’est une chance qu’ils ne reviennent pas te hanter même le temps de quelques minutes, à l’improviste…
Je crois que je vais imprimer ton commentaire et me le garder 😉
marie says
J’ai appris a mes depends que ranger les souvenirs qu’on souhaite oublier dans un coin ne fait pas avancer les choses, ils reviennent toujours, comme un boomerang, et ils font mal. Alors j’ai appris a les apprecier et a ne voir que le positif qu’ils ont apporte a la femme que je suis. Je ne vis plus dans le passe mais comme le passe fait partie de moi, je lui laisse une petite place dans le present.