Il existe des sentiments incontrôlables, que l’on ne fait que subir. Parfois le hasard nous offre un moment de répit, où il se fait moins fort, où l’impression de reprendre la maîtrise de la situation et de son esprit.
Cela peut peut être des idées obsessionnelles comme la nourriture, qui occupe nuit et jour l’esprit. D’autres fois, cela peut être une sensibilité qui s’exacerbe dès qu’elle se sent touchée, ou piquée à vif.
Dans les deux cas, la sensation d’être poursuivi par un double maléfique, qui noircit le tableau d’une vie sereine, est importante, omnisciente, et peut devenir ingérable.
On peut se sentir traquée, du bureau à la maison, du petit-déjeuner au coucher. Ce double maléfique, cet ange noir nous incitant à ruminer, culpabiliser, se faire du mal, à céder à un appel trop fort contre sa volonté, nous dévalorise en prenant possession de nos tripes et en nous bâillonnant la gorge.
Toujours tapi dans notre ombre, il est prêt à nous sauter à la gorge à la moindre occasion. Il ne nous laisse bien peu de répit. Parfois même, il se permet de nous réveiller au milieu de la nuit pour nous rappeler à sa cause. Si on tente de lui résister, alors, il viendra hanter nos rêves les transformant en cauchemar.
Il se nourrit de nos angoisses et de nos obsessions. La sensation qu’il nous assèche de notre sève, aspirant peu à peu notre âme pour développer sa force et son pouvoir, est très forte.
Avez-vous remarqué que c’est toujours au moment où vous vous y attendez le moins qu’un mot, une odeur, une idée, une image va servir d’appât pour vous faire tomber dans les filets de ce double, redoublant la grandeur de l’idée obsessionnelle.
L’ange noir est si triste et si sombre que son seul contact peut nous faire chuter. Il peut faire perdre l’appétit ou même donner la nausée.
Seul un cri ou un réel exercice physique peut le faire fuir, un temps. Le reste est un combat perpétuel. L’obsession est partout…
Bonjour, je suis Julie, obsessionnelle compulsive, hyper-sensible à toute idée pessimiste, ou théorie négative…
ennA says
Rien d’autre à rajouter. Superbe texte qui, je pense, parle à tout le monde. On a tous un double maléfique prenant plus ou moins de place dans nos vies.
Pour mon cas, ce serait plutôt ma boîte de Pandore qui s’ouvre, s’entrebaille et me fait choir jusqu’à ce que je me relève et ainsi de suite.
DarkGally says
Hélas, je connais bien ce sentiment… Il est où le double ultra positif qui te mets la tête dans les nuages ?
FleurDeMenthe says
@DarkGally : Mon double ultra-positif, c’est lui m’aide à me battre, et parfois il met le diablotin au tapis, et ce de plus en plus souvent. Mais d’autres fois, il est énorme ce diablotin, et moi fatiguée, et c’est là qu’il prend de l’ampleur…
@ennA : C’est çà, sans cesse se battre, tomber, se relevr, puis chuter, et se rattraper aux branches pour rester debout… L’esprit vit une sacrée vit quand même 😉
Blanche De Castille says
J’appelle cet être maléfique « mon ombre ». Je l’ai plusieurs fois rencontrée dans mes rêves, elle me traque, sous la forme d’un homme qui veut me tuer… De jour, c’est un méchant démon qui me rabaisse par des phrases intérieures mesquines et méchantes, déstabilisantes et malveillantes. J’essaye de le combattre, de le prendre par surprise, de le réduire à néant, mais parfois, c’est lui le plus fort… comme il y a une demi heure… je ne craque jamais mais voilà, parfois, l’ombre est plus forte… saleté de double maléfique!!!!!!
Fanny says
Joliment raconté ! Mon double maléfique est malheureusement bien présent et j’envie beaucoup les gens d’une nature hyper optimiste quand je dois réfléchir et me forcer à l’être … C’est parfois épuisant moralement !
isa says
… mauvaise manip …
donc mon double maléfique apparaît quand je laisse tout filer … ce sont des moments que je n’aime pas.
Arnaud says
C’est très bien écrit. Beaucoup de poésie dans ces combats du quotidien.
Corinne (Couleur Café) says
Hélas, ce que tu dis est bien vrai. Le truc est de savoir prendre le dessus sur ce double et je suis d’accord que c’est un combat perpétuel.