Sommes-nous toutes susceptibles de céder à la moindre envie de parler sur les autres ? Avons-nous toutes tant de mal à contenir les mots qui s’imposent à nous, à la vision d’une situation, à la facilité de porter un jugement hâtif, à l’appel des préjugés qui s’imposent si facilement dans le quotidien ? Est-ce un trait de caractère, ou comme le croient les hommes, un trait caractéristique des femmes ?
Serions-nous donc toutes prédestinées aux commérages ?
Sans être une garce prête à dégainer son fusil et ses cartouches de poison à la moindre opportunité (nous ne sommes pas toutes des vipères tout de même !!), je suis sûre que parfois certaines d’entre nous ont porté une main à leur bouche pour retenir en vain les mots partis trop vite. De ces mots qui peuvent ensuite être interprétés, redistribués, et réadaptés en fonction du contexte.
J’ai toujours eu envie d’être de ceux qui parlent peu, se dévoilent difficilement, et restent en retrait… J’envie leur sérénité, leur détachement, et les délimitations qu’ils réussissent à créer entre les gens qu’ils côtoient. J’aimerais ne pas m’épancher trop auprès des mauvaises personnes, et garder la tête froide.
Je prône souvent la clémence et le bénéfice du doute envers les autres. Ils peuvent nous sembler n’être que des ombres sur le trottoir, ils n’en sont pas moins des âmes avec histoire, problèmes, envies, projets, expériences et autres bagages. C’est si facile de lancer des boules sur les autres sans savoir le quart du millième de ce qu’ils sont. Et malgré cette envie d’être neutre, sans parti pris, il semble que ma langue elle ne se gêne pas.
Alors parfois, les pensées se traînent à ma vue, brouillent mon regard. Les râleries sur certains dépassent ma pensée, explosent en plein vol car je n’arrivent pas à les maintenir en moi.
Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler nous a-t-on appris enfant ? J’avais essayé quelques fois, mais le processus me paraissait bien long et insupportable.
C’est encore un travail sur soi-même à amorcer, à mettre en place… pour tenir cette langue en place et faire cesser la culpabilité qui découle de sa fuite.
Et vous, vous avez trouvé un moyen de faire un noeud à votre langue pour qu’elle taise ses mauvaises envies ?
Heroysa Monster says
Je viens de tomber sur ton blog grâce à Hellocoton et je trouve ton texte très beau. Il est criant de vérité, nous avons toujours du mal à retenir notre langue quand le conversation tourne sur une personne ou quelque chose que l’on n’aime pas. Je n’ai pas encore trouvé le moyen pour faire un noeud, mais j’essaye au maximum de réfléchir avant de parler.
Fanny says
Je fais partie de celles qui ne parlent pas beaucoup sur les autres, je suis dans l’empathie. En gros je fonctionne au « ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse », et même des petites remarques pas méchantes au premier abord peuvent en faire partie. Je n’aime pas l’idée de blesser les gens, peut-être car je suis trop sensible moi-même. Oh bien sûr je peux rigoler gentiment mais je privilégie le « rire avec » plutôt que le « rire de », j’ai vu trop de personnes blessées par ce type de comportement (et encore une fois, mon empathie fait le reste).
FleurDeMenthe says
Je suis aussi très dans l’empathie. Je ne me cache pas pour parler et je ris souvent avec les autres et pourtant parfois, le mot mal compris, la phrase de travers et patatra. Je deteste les messes basses et les complots et je me mets souvent a la place de l’autre. Cela n’empêche pas le dérapage de la langue parfois…
MaDys says
Je ne parle pas beaucoup, moi, au 1er abord. Mais mes mimiques en disent long… Presque aussi fortes que les mots qu’on lâche sans réfléchir ^^
Isa tout simplement ... says
Je suis quelqu’un de plutôt discret et j’essaye en régle générale de ne pas me meler des petits histoires des autres , du coup, je commére assez peu ( pas sure que cela se dise mais je trouve l’expression mignonne ;)) … mais comme tu le dis , avec de bonnes copines , de vieilles amies , je ne peux pas m’empecher d’écouter et parfois de transmettre .. je crois que nous sommes tous un peu fait ainsi 😉