Je trouve çà fou que la vie revête des couleurs différentes selon notre avancée dans le temps. On grandit, on mûrit, et les choses autour de nous se révèlent sous des jours nouveaux.
Partie très tôt de la petite ville où j’ai grandi, j’ai toujours envisagé la vie comme un long chemin sur lequel on ne fait jamais marche arrière. Dans cette optique, jamais je n’envisageais possible de revenir dans un endroit que j’aurai choisi de quitter à un moment de ma vie pour avancer vers des jours nouveaux.
Le prisme du temps offre de nouvelles couleurs aux tableaux, nous permet de voir les choses sous un nouvel angle. Les reflets se posent comme des mouchoirs sur des aspects auparavant détestés, et la brillance se concentre sur des aspects oubliés. La nostalgie me direz-vous ? Je n’en suis pas sûre. Ce sentiment correspond à un regard attendri sur des scènes du passées comme regarder dans le rétroviseur en sentant les larmes monter.
Non, ce n’est pas çà. Ici je vous parle d’une route quittée, qui viendrait recroiser celle sur laquelle vous êtes. A un carrefour de votre vie, une pancarte vous invite à rejoindre cette destination oubliée…
C’est ainsi que je vois ma Normandie natale aujourd’hui. Je ne l’ai jamais reniée, jamais oubliée, elle a toujours occupé une place privilégiée en moi. Je pensais pourtant ne jamais vouloir retrouver une adresse normande, me disant que je ne conserverai que les racines dans mes pérégrinations d’adulte vagabond. Mais, je me plais aujourd’hui à espérer que cela change.
On n’est jamais content de là où on est, c’est bien connu, c’est français…
Mais laissez-moi rêver qu’un jour je pourrais à nouveau ouvrir les volets de chez moi sur les colombages de Rouen, que je lèverai la tête vers la cathédrale en me disant que c’est décidémment une belle ville, que je me perdrais dans les petites rues pavées du vieux Rouen, que je prendrai encore le temps de tendre l’oreille dans la rue Eau-de-Robec, me laissant bercer par le léger flot du ruisseau…
Chaque jour, je croise des familles dans Paris. Des poussettes qui circulent mal parmi le flot de voyageurs, des enfants qui avancent tout seuls, faut de place sur le trottoir pour qu’ils tiennent la main de leur parent. Chaqsue fois, je me dis en espérant, que je n’offrirais pas cet environnement étriqué, pollué, et surpeuplé à mes enfants…
Peut-être même retrouverais-je un jour des pâturages en face de chez moi, comme lorsque j’étais enfant… Sauf que cette fois, l’enfant, ce ne sera pas moi.
Un article décousu, une fois de plus, mais que voulez-vous, lorsque je vous confie ce genre de pensée, c’est comme si je vous rapportais une conversation chuchotée entre mon coeur et mon âme… Authenticité n’est pas perfection…
My Little Discoveries says
Moi je l’aime bien, ton billet!
Il montre bien qu’il ne faut jamais dire jamais… ;o)
FleurDeMenthe says
parce qu’il y en a qui n’aiment pas ? 😉
Lydie says
Jolie photo de la rue St-Romain ! Une de mes préférées avec la rue Damiette. Quand je pense que certains rouennais n’ont jamais dépassé la rue du Gros ou la rue des Carmes…
Bises d’une presque-rouennaise (5 petits kilomètres, autant dire que ça ne compte pas).
My Little Discoveries says
Je disais ça par rapport à la fin de ton article: « Un article décousu, une fois de plus, mais que voulez-vous… » 😉
ehpad says
Bel article, bravo. J’aime bien ce style d’écriture.
investir immeuble says
Très bel article et belle vision des choses.
On ne se rend pas toujours compte que l’environnement dans lequel on vie est tout aussi important que les personnes avec qui on partage sa vie. Pour avoir passé 2 ans à Hong Kong, 3 ans à Sydney et 3 ans à Paris, on arrive à comparer et je ne retournerai pour rien au monde sur Paris, rien qu’à cause de l’environnement que tu décris… et un manque de communication impressionnant.
Je vie maintenant sur Angers à 100m des champs, et avec des enfants, on voit la différence… la vie, ce n’est pas du paraitre ! elle est courte profitons-en !