Alors que dehors, le soleil brille à en brûler la peau, que les parcs parisiens sont pris d’assaut pas les esprits vagabonds au bord de l’étouffement dans leurs deux pièces, je profite de mon balcon exposé au nord. Pour beaucoup, cela est un inconvénient, mais j’ai tout de suite vu son potentiel. Lors de chaudes journées d’été comme actuellement, il nous offre l’ombre et la fraîcheur de la brise abritée du soleil.
Au cours du mois passé, j’ai lu neuf livres,bien plus que ce que j’ai lu en un an…
Chacun a nourrit mon esprit si passionnément que je me sens vivre entre deux eaux, entre deux dimensions. Des personnages m’ont profondément touchée, des vies m’ont traversée, des destinées se sont mêlées à mon présent. Cette capacité à me souvenir de personnages forts me fait parfois redouter de sombrer dans une folie personnelle. J’ai partagé mon être avec des Julie, des Paul, des Louis, mais aussi Ludovic, Valentine, Clémence, Francis, Eva-Lind, Marie, Lise, Sarah, et d’autres personnages sans noms ni visage, héros de nouvelles. Et voilà que je replonge les yeux fermés dans un nouvel univers peuplé de Camille, Simon, Theo, Christine, Elise, et d’autres encore. Cette fougue me fait tourner la tête, me fait décoller à mille lieux de la réalité…
Avant d’écrire ce texte, j’hésitais à reprendre le fil de ma lecture. Une photo posée sur ma bibliothèque semblait me supplier de l’écouter et de noter l’histoire qu’elle chuchote. Les couleurs posées en vrac sur la table semblaient m’appeler à leur donner leur chance sur une feuille de papier Canson…
Je note mes doutes et tergiversations, et soudain le réel, le concret, le dur du jugement se pose à moi : voilà des priorités peu banales pour une fille dont les priorités ménagères ne sont pas à jour. Effectivement, j’entends la machine à laver lancer son cri signe qu’il faut la vider, je vois les amas de poils de mon chat se laisser porter par les courants d’air, je détourner le regard de mon sac à main débordant de bêtises à trier, et j’entrevois la salle de bains que je devrais nettoyer…
Stone, absente, dans la lune, je me sens comme emportée par les notes de musique envoyées dans les airs par les baffes audio de mon salon… Incapable de saisir les priorités qu’impose la condition que le monde d’aujourd’hui juge normales.
Incapable de faire autre chose que rêver, écrire, glisser dans cette dimension si proche et si loin à la fois.
ifeelblue says
j’adore quand un livre est tellement passionnant qu’il me rend dans cet état-là 🙂
bonne lecture 😉
FleurDeMenthe says
c’est le bonheur de la lecture !!!
MaDys says
Et si la priorité, c’était d’être là où on se sent bien ? 😉
FleurDeMenthe says
Ce sera drolement bien que ca s’inscrive dans le collectif !