Les comptables, les pros du crédit, sont peut être un peu fous de s’immerger dans les chiffres autant qu’ils le font. Les chiffres sont si agressifs, angoissants, que je me demande même comment ils y survivent… Je sais que certains retiennent leur respiration le temps de leurs 40 heures de travail hebdomadaire, alors je confirme qu’ils sont bien fous…
Mais c’est d’une toute autre espèce de compteur dont je souhaite vous parler ici…
Ces gens qui courent, gaspillent leur temps, jettent leurs minutes à la première fenêtre venue, m’agacent.
Ils gâchent tout sans savourer un seul instant leur chance. Ils vivent sans prendre les inspirations nécessaires à la survie de leur esprit, sans ouvrir leur poumons. C’est à peine s’ils se rendent compte qu’ils respirent…. Plus rien ne compte sinon le temps. Le pire reste qu’en courant pour gagner deux minutes à leur montre, qu’en sautant dans un wagon de métro bondé, ils perdent finalement leur temps à compter sans cesse.
Quand ces gens se posent-ils pour vivre ? Pour manger ? Certainement pas… Les compteurs sont ceux qui ne savent plus déguster.
Savent-ils au moins ce qu’ils mangent ? Savent-ils savourer leurs aliments tels qu’ils le méritent ? Les rayons des supermarchés débordent, et pourtant certains se bornent à se priver, à ne pas honorer cette chance qu’ils ont d’avoir ce qu’il faut dans leur assiette à chaque repas.
Aujourd’hui, certains préfèrent se goinfrer de chocolat ou boire à n’en plus tenir debout. Et si on arrêtait un peu la course à la montre et qu’on prenait le temps? Parce que finalement tout se rapporte à çà…
Alors, si on réapprenait à se régaler ? Déguster par exemple un excellent morceau de chocolat plutôt que manger toute la plaquette sans s’en apercevoir…
Ne dit-on pas que c’est parce qu’on ne fait certaines choses à petites doses qu’on les aime tant ? Comme le week end à la campagne qu’on apprécie parce qu’on sait qu’il est court…
Ne plus savoir déguster, savourer…
Concernant la nourriture, compter semble être devenu un sport féminin national. Si manger ne passe pas à la trappe des moments clés de la journée, il devient obsessionnel. Ceux qui ne comptent pas leurs minutes passent leur temps à compter leurs calories. Ils ne s’accordent plus aucun plaisir dans le but d’atteindre un poids idyllique totalement utopique. Manger sain et avec plaisir devrait pourtant faire du bien à notre corps, à notre esprit… À force de frustration, et d’idioties lues dans les livres ou pire, sur internet, ces gens finissent par se nourrir sans intime conviction de se faire du bien. Les galettes de riz bio rythment leur repas à la même cadence que les soupes et le fromage blanc 0%.
Avoir la chance de vivre dans un pays comme le notre ne devrait pas nourrir des restrictions de nourriture dans un seul but égoïste et inatteignable.
Arrêtons de passer son temps à compter les minutes et aimons le temps et tout ce qu’il nous offre… C’est pas une meilleure idée ?
Zelda says
Ton article me plaît bien et je suis bien d’accord avec toi, il faut arrêter de compter, de compter les minutes et tout ce qu’on calcule et qui nous prend la tête, ça fait tellement du bien de s’octroyer des instants hors de ce comptage infernal, des instants juste pour soi et retrouver cette paix intérieure si précieuse !
Bises
Marinouaustralie says
Carpe diem !
Blanche De Castille says
Je ne peux pas rester insensible à cet article, qui me parle beaucoup. Compter, calculer, lister, checker, to-do lister… il existe des livres sur tout ça, qu’on paye cher, des livres de régime, des programmes payants pour maigrir… au secours! Quand est-ce qu’on en profite à fond, sans compter, mais sans se goinfrer n’importe comment?
J’ai besoin d’une grande dose d’introversion, de « cocooning » comme on dit maintenant, besoin de mon quant à soi afin de recharger mes batteries… Il FAUT s’arrêter, regarder autour, écouter son corps, ses envies, ses sensations, les autres. Quand je fais un truc, je me demande ‘est-ce que ça va me rendre heureuse? Non? Alors je ne le fais pas’…