Le téléphone sonne. Une seconde, une demi-seconde, on pense à tout. On espère, on redoute, on soupire, on pense à mille choses. Tout ce qu’on espère quand notre téléphone sonne, c’est le son d’une voix, une bonne intonation, des mots qui nous disent que la terre est toujours ronde et que notre vie est toujours sous un ciel clair.
Dans un coin dans notre tête, l’idée que peut-être cette fois ce seront d’autres mots. D’autres émotions.
Le téléphone sonne et c’est la mauvaise nouvelle. La respiration s’arrête et la vue se fige. Une disparition. Une fin. Ça arrive en pleine figure. Une déflagration.
Mais je n’ai pas envie d’écrire sur la tristesse de la disparition d’un proche. Je préfère écrire sur la fragilité de cette étincelle que nous sommes et qui nous anime.
C’est tellement facile de croire que la vie est une évidence. Que tous les matins, le soleil se lève, que la journée sera banale, et que la nuit tombera comme elle est tombée la veille. Jamais nous ne vivrons deux journées absolument identiques.
La vie facile, forte, et invincible, ça n’existe pas. On ne peut compter que sur le concret, le réel, l’instant présent. Le reste est une illusion. Sculptons notre vie comme nous la souhaiterions. Profitons, créons, écrivons, photographions, agissons. Car il ne suffit pas d’imaginer. Il faut vivre. Maintenant. C’est une urgence absolue.
Les regrets et les remords n’ont pas leur place. Ils viennent tout gâcher, tout fragiliser.
Les rêves ne sont pas faits pour n’être que des illusions. Ils doivent nous porter, nous soulever, nous emporter.
» Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit. »
René Char
La vie est une route qui traverse des tempêtes. Des lignes droites, des virages, des chutes, des coups, des baisers, des câlins, des revers, des impasses, des rencontres hasardeuses, des rencontres miraculeuses, des mains dans les nôtres qui sont toujours là, des gens qui partent, des naissances, des cris, des pleurs, des rires, des surprises, du plaisir, du bonheur, des dimanches, des lundis, et tous les autres jours, des folies, des risques, des cascades, des blessures, des entraves, des cicatrices, des poids aux chevilles, des chemins instables, des pluies acides, des brouillards épais, des ciels radieux. Et personne ne sait comment la route se termine.
« Vivre, c’est traverser un pont qui tremble, qui se balance, qui craque. » (src/ blogdudimanche.fr).
Rien n’est éternel.
Blog du Dimanche says
Magnifique… Et tellement vrai <3
Neurones en Eventail says
très joliment écrit et très réaliste
pensées !!
Marie Kléber says
On oublie que la vie c’est tout ça. On oublie de vivre, si facilement. Comme si il nous fallait des choses douloureuses pour reprendre le fil et se souvenir que la vie est éphémère, qu’il faut vivre intensément, là, maintenant.
Très joli texte. Affectueuses pensées.