Il aura juste fallu ouvrir les yeux, regarder autour de moi, voir les gens, croiser leur regard, pour que je sente à nouveau la magie s’éveiller en moi à l’idée d’écrire. L’inspiration n’est pas quelque chose que l’on peut maîtriser. Elle peut s’en aller un beau matin, allant jusqu’à devenir invisible, en disparaissant à l’horizon, tel une plume qui s’envolerait au gré du vent.
A ce moment, on espère qu’elle nous reviendra. On espère parce qu’on doute de soi, de cette croyance, de cette source magique que l’on croyait sentir vivre en nous. On espère que parce qu’on se sent démuni sans elle, parce que la vie a un goût amer.
Il m’arrive de penser que l’inspiration est en fait un nom vulgaire pour désigner en fait une muse. Cette créature mythologique qui nous soufflerait nos moments de génie et de passion, au creux de l’oreille, dans les moments les plus insolites, à 1h du matin ou en pleine réunion professionnelle.
Pendant plusieurs semaines, je me suis sentie nue sans elle à mes côtés. Je remettais sans cesse en question cette passion que je m’étais définie pour l’écriture. Se plonger dans les musiques phares pour remettre en fonction la zone imaginaire de mon esprit ne réussissait pas sa mission. Absolument rien ne me touchait. Tout se contentait de glisser sur moi. J’entrevoyais des histoires, mais entre elles et moi, je voyais un mur infranchissable. Il ne m’était alors impossible de l’atteindre, pour m’imprégner de ces personnages qui n’étaient que des esquisses. J’ai bien tenté de forcer, de grimper, de détruire cette barrière imaginaire, mais rien à faire : l’écriture était une torture. Rien ne me plaisait, tout finissait en brouillon, ou dans la corbeille à papier. L’écriture via ordinateur, ou plus ordinaire sur un carnet étaient toutes les deux bloquées.
Et puis, voilà qu’arrive ce jour où je suis dans la gare, et où les gens m’interpellent. Il y a tant et tant de gens différents autour de soi à la gare que cela en devient perturbant. Les premières minutes ont été banales, je regardais, mais comme depuis quelques semaines, rien ne me touchait. Et puis, j’ai regardé plus attentivement, et j’ai fini par croiser les regards, par entrevoir, et imaginer ce qui pouvait se cacher derrière ces allures de voyageurs…
Ma muse est revenue me chuchoter à l’oreille, et çà, çà n’a pas de prix…
Blanche De Castille says
Quel calvaire cette imagination!! J’écris depuis bien moins longtemps que toi, mais je suis aussi retombée dans une phase complètement creuse, j’esquisse des choses mais ça ne vient pas, ça tourne en rond. Je commence pour abandonner. Mais je ne suis pas sure que ça soit l’imagination qui s’enfuit, c’est une crainte autre qui m’éloigne de mes carnets, je n’essaye même plus : pas le temps, pas l’envie, pas le lieu… C’est idiot, car dès que je prends un temps pour ça, pour moi, j’écris!! (mais c’est abandonné, car je n’y reviens jamais)
Blanche De Castille says
en tout cas, ton article est très beau, c’est chouette que tu aies retrouvé ta muse un peu joueuse!!
Corinne (Couleur Café) says
Et oui, nous sommes à la merci des caprices de l’inspiration. Ma
Corinne (Couleur Café) says
Message coupé, sorry. Je disais donc que nous sommes à la merci de l’inspiration, mais comme tu dis, il auarit peut-être juste suffi de prendre le temps d’observer autour de soi, les gens, la nature, etc.
Laeti says
Heureuse que tu aies retrouvé ta muse en tout cas 🙂 Je pense que l’inspiration va et vient au fil de nos humeurs, de notre quotidien. Mais c’est vrai que c’est paralysant de se retrouver dépourvu de toute imagination lorsque l’on a l’habitude de sa compagnie auprès de nous! Belle journée à toi et vite de nouveaux posts alors 😀
Isa says
Plus que l’envie d’écrire , c’est l’envie de faire vivre mon blog qui m’anime en ce moment … et même à ce niveau, l’inspiration joue , et également l’envie de partager …