Difficile de donner un titre à cet article qui aurait bien pu être « Réflexions sur la famille ».
Il y a quelques semaines, je me suis étonnée de la force incroyable du lien familial… Rationnellement, il n’y a pas d’explication logique aux sentiments quels qu’ils soient. La famille est pourtant encore plus particulière. N’ayant aucune formation sur les sciences ethnologiques ou anthropologiques, ceci que mon regard sur la famille aussi large soit-il.
Quelques citations :
« Le bonheur est à votre foyer, ne le cherchez pas dans le jardin des étrangers. »
de Douglas Jerrold
Journaliste et humoriste anglais.
« La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. »
de Boris Cyrulnik
Ethologue, psychanalyste, psychologue, neuropsychiatre et écrivain français.
Construite sur plusieurs générations, ses membres peuvent s’aimer autant qu’ils peuvent se haïr, mais restent finalement rarement indifférents les uns par rapport aux autres. Il arrive même parfois de ressentir le vécu d’un autre membre que l’on a aimé, ou admiré. Sans forcément comprendre pourquoi, on se raccroche à des souvenirs d’une personne disparue, que l’on a pas eu le temps de découvrir, et on remonte un puzzle d’elle avec les souvenirs que l’on en a gardés. Respect, partage, empathie, échange, peuvent faire qu’après la disparition d’une personne chère, son environnement nous apparaît sous une toute nouvelle lumière.
Une question se pose alors : faut-il se séparer d’un lien désormais passé, ou se raccrocher à un bout de son histoire familiale ?
Cela n’a pas forcément été évident d’écrire une réflexion construite sur ce sentiment de mémoire générationnelle. Certaines personnes vont peut être se retrouver dans ces sentiments particuliers, ces situations personnelles, d’autres risquent de me trouver floue et incompréhensible… La valeur familiale existe en chacun de nous, à plus ou moins grande échelle, c’est ce que je veux croire. Elle peut nous suivre de l’enfance à la mort, ou montrer sa présence qu’à la construction de sa propre famille. Quoiqu’il en soit, je suis persuadée que c’est celle qui nous a aider à grandir qui guide notre vie, et nous aide à bâtir la nôtre…
N’avez-vous jamais pensé à des vies antérieures ? Destin, fatalité, la vie serait-elle toute tracée ? Le choix ne serait-il qu’un subterfuge nous donnant l’illusion de contrôler notre vie ?
J’ai récemment assisté chez plusieurs personnes à une prise de conscience étonnante. Alors qu’elles ont toujours tenté de fuir un état d’esprit, une terre, ou une ressemblance, elles y ont finalement succombé en connaissance de cause et en accord avec elles-mêmes. A fuir un chemin auquel on est destiné, on y reste attaché inévitablement…
Avoir un jour le sentiment que sa route avait finalement pour point de départ sa famille, n’est pas si rare. Tenter ailleurs, s’imaginer dans la peau de quelqu’un d’autre, prendre son envol, son indépendance sont souvent des choses faites loin des parents. Et puis, le travail, l’amour, ou le lien familial renforcé par le temps, nous ramène dans les jupons de notre mère. Certains ressentent de la frustration, un sentiment d’échec de ne pas avoir « réussi » seul, à 100 kms, dans un autre pays, voir sur un autre continent. Ils comprennent alors que la réussite ne dépend pas de l’endroit où elle se produit ni des kilomètres entre soi-même et sa famille. Je ne dis pas que l’on revient inévitablement à son point d’origine, mais que ceux qui y reviennent ne sont pas forcément en échec.
La découverte d’une région dont on vient sans l’avoir jamais explorée peut être également très déroutant. Nos aïeuls pourraient bien nous transmettre l’histoire familiale de génération en génération. Une expérience historique va nous sensibiliser à une période de l’histoire, ou nous rapprocher d’une communauté dont on ne se savait pas adhérent. On peut se sentir proche d’une terre et le comprendre lorsque l’on apprend que l’un de nos parents y a habité (1, ou plusieurs générations avant nous). J’ai l’exemple d’un homme qui avait un fort a priori sur une région dont était originaire sa grand-mère. Il pensait ce coin de France abandonné et triste sans y avoir jamais été. Un jour, par hasard, la recherche d’une résidence secondaire l’a mené dans cette région où il a trouvé la maison qu’il attendait. Aujourd’hui, il ne pense plus qu’à vieillir dans ce coin de France…
Comme on ne choisit pas forcément notre famille, on ne choisit pas non plus qui on est. On hérite d’un physique, d’une ressemblance, de défauts caractériels, de tics nerveux, tant de choses qu’il faudra subir et accepter tout au long de sa vie.
Nos parents, grands-parents, arrières grands-parents font finalement ce que nous sommes biologiquement parlant. Les familles ont beau exploser, elles seront toujours liées par le sang, l’hérédité, les souvenirs entre elles…
My Little Discoveries says
Ca c’est sûr, on ne choisit pas sa famille… Il y a tellement de choses à dire sur ce sujet!
Moi j’avais beaucoup aimé le film « Archipelago », qui montre qu’il est difficile de rester soi-même en famille car l’image qu’on a de soi est parfois différente de la réalité. Je m’y suis retrouvée.
Olivia says
Je vis en Belgique, je n’ai jamais vécu en Angleterre, et pourtant, chaque fois que j’y vais (rarement hélas), je m’y sens chez moi.