La vie met parfois de belles personnes sur notre chemin…
Par un beau jour de janvier, je décidai de partir en balade dans la capitale, emmenant dans mon sillage la petite fleur dans sa poussette. Je marchais, la tête haute dans le vent froid, couvant ma Rose endormie de mon regard amoureux. La journée était fraîche et claire. J’avais retiré mon écharpe pour couper l’entrée du vent dans le cosy, ce qui ne manqua pas de le faire entrer dans mon manteau. J’eus ainsi vite des frissons, et il me fallait résoudre ce problème.
Soudain, une idée. Je sortis d’une main victorieuse, mon bonnet de ma poche. J’hésitai une seconde, pensant à la valeur sentimentale que j’y accordais. C’était un bonnet de laine offert par ma grand-mère pour Noël. Ses mains légèrement tremblantes, son regard gris, son sourire fier, et cette phrase « quand je l’ai vu, j’ai su qu’il était pour toi ». Un bonnet de laine noir, une fleur rouge tricotée sur le côté, un coté rétro évident…
Mais mes mains gantées l’enfilèrent finalement sur ma tête, pendant que résonnait dans mon esprit le doux dicton d’un ancien âge « rien de tel que couvrir les extrémités pour se réchauffer ».
La passerelle Simone de Beauvoir me tendait les bras, et je ne résistai pas à courir et pousser ma poussette dans le vent, faisant apparaître comme par magie un grand sourire sur le visage de ma fille. La chaleur empourpra vite le mien, et en un instant le bonnet se révéla être l’accessoire de trop. Quelques volées de marches plus loin, des sourires, des gazouillis, une photo, et un peu d’orientation plus tard, et me voilà seule à seule avec ma poussette. Le bonnet avait disparu.
Que ne fût pas mon désarroi ! Il me fallu mener l’enquête sur le point de vente qui avait fourni ce bonnet, entendre qu’il n’était plus en stock, quémander la marque, chercher sur internet avec des mots clés dans tous les sens, se résigner avant de tenter ma chance sur la page facebook de la chapellerie Herman, designer du-dit bonnet. Les yeux embués, j’oscillai entre espoir et pessimisme. J’expliquai mon cas dans les grandes lignes, et en voyais un signal de détresse.
La nuit était tombée, et je décidai de noyer mon chagrin dans un verre de vin blanc. Soudain, la sonnerie de mon téléphone se fit doucement entendre. Dans un coin de l’écran, une bulle m’indiquait que la chapellerie Herman m’avait répondu. Je m’attendais à un message impersonnel qui mettrait définitivement fin à mes recherches mais ce fut tout le contraire qui se produisit.
Le designer de la marque me répondait en personne. A sa connaissance, aucun bonnet de laine noire avec une fleur sur le flanc n’était vendu sous sa marque. Je le remerciai et lui indiquai m’être résignée à la perte de mon précieux couvre-chef. Il refusa de baisser les bras et me demanda une photo, ce que je fit sans grande conviction.
Et la magie opéra. Il me recontacta plusieurs jours plus tard, heureux d’avoir enfin mit fin à sa quête. Le designer avait enfin retrouvé le modèle dans une ancienne collection. Herman avait encore du stock, et de ce fait, il m’indiqua le remettre en vente sur le site hatmospheres.com
Je me suis donc empressée de commander le fameux couvre-chef. Je peux sécher mes larmes, le bonnet est bien arrivé à destination. A sa prochaine sortie, attention à garder la tête sur les épaules…
Cet article n’est pas sponsorisé.
swinging-bird says
Voilà une jolie histoire! La preuve que quelques « fées » se penchent encore parfois sur nous.