Entre femmes circulent toutes sortes d’histoires et de sentiments sur l’instant si particulier où l’on découvre la maternité. Les conseils et les expériences de chacune peuvent rassurer pendant la grossesse, comme ils peuvent très bien nous faire sombrer dans une abîme de panique. Alors, tel un équilibriste, on traverse les mois en tentant de ne pas se laisser happer par les souvenirs des autres, car ce qui compte, c’est bien ces instants uniques et éphémères où l’on sent son enfant grandir en soi. Chaque femme qui tient pour la première fois son enfant dans ses bras découvre un nouveau bonheur qu’elle ne pourra réellement partager qu’avec sa moitié. C’est si fort que finalement, j’ai ressenti l’envie de garder cet instant dans le secret de notre intimité.
On ne m’avait pas dit qu’une fois le baby blues passé, d’autres sentiments pouvaient faire leur entrée. Certaines parlent du ventre vide, cette sensation de manque, cette nostalgie de la grossesse. Sur ce sujet, vous pouvez lire le doux billet de July Cocoon.
Moi, ça a été tout autre chose.
Une fois les quelques semaines de réglages passées, j’ai rapidement commencé à rêver que j’étais à nouveau enceinte. Des cafouillages de contraception plus tard, et la psychose était de mise. Je me réveillais avec la nausée et l’esprit flou. je posais ma main sur le ventre et je sentais des choses remuer. Petit à petit, les rêves ont fait leur effet et j’ai commencé à croire que j’étais vraiment retombée enceinte. Je m’arrêtais devant mon profil dans le miroir, prenant le petit ventre post-partum pour un début de grossesse. Les ballonnements passaient pour des symptômes. J’avais l’idée folle que mon corps se souviendrait avoir fait grandir un petit être, et qu’il aurait vu dans ce malheureux oubli de pilule, le signe qu’il pouvait remettre çà. Un incroyable paradoxe ne cessait de me sauter aux yeux. J’ai attendu presque un an avant de tomber enceinte, avec chaque mois l’espoir que peut-être je l’étais. Et là, je blêmissais à la simple idée de l’être. Je me voyais déjà avec deux bébés, aucun ne sachant encore marcher. J’imaginais tout et n’avais confiance en rien et surtout pas en moi. Il a fallu des analyses médicales pour couper court à cette folie douce. Le problème pendant cette période, c’est que j’ai alterné des journées paisibles concentrées sur ma fille avec des moments d’angoisse concentrées sur le » et si ? « . J’en ai oublié les réflexes de la sophrologie…
Aujourd’hui, je reprends peu à peu possession de mon esprit. J’ai la chance d’avoir un congé maternité encore long, je ne reprends qu’en juin alors que j’aurais pu reprendre il y a une semaine. Je compte bien profiter de chaque instant, et vivre à fond ce temps qui m’est donné, en tant que femme, et en tant que mère.
A lire aussi :
Naître parents
Survivre à l’après accouchement
Le baby blues à la maternité
Lorelei says
ah les faux symptômes psychologiques je connais ça par coeur 😉
contente pour toi que tu sois rassurée de ce côté là
bizz
marie kléber says
C’est étrange car j’ai pendant longtemps gardé ce ventre un peu rond, comme une envie de ne pas laisser la grossesse s’échapper. Alors que mon petit homme était né depuis longtemps. Ca me rassurait en quelque sorte. J’avais l’impression de ne pas dire adieu à cette étape de ma vie. J’ai aujourd’hui fait le deuil d’une deuxième grossesse.
Contente que tu puisses à nouveau pleinement profiter de ta puce. Ces moments sont uniques.
Julycocoon says
Intéressant ! Je crois qu’on a toute cette peur de retomber enceinte alors qu’on a un tout nouveau-né dans les bras !! Merci pour le lien 🙂