Indétrônable Marylin… certains le diraient. Certains te parleraient en t’appelant ainsi. Ce
n’est pas sérieux. Laisse-moi m’étendre sur ma pensée, laisse-moi te dire ce que tu m’inspires,
laisse-moi être sincère et authentique avec toi. Tout ce que tu n’es pas.
Pauvre Norma Jeane… Ne trouves-tu pas ta situation dramatique ? Je n’ose dire risible, mais je
n’en pense pas moins…
A trop vouloir créer une image, à trop chercher à rester dans les mémoires, tu laisses une
trace futile dans l’histoire du cinéma.
Ton nom n’est qu’un costume, ton visage n’est que paillettes, rien n’est vrai. Rien n’est
authentique. Au fil des années, et suite à ta mort précipitée, inexpliquée, ton visage est resté.
Devrait-on plutôt dire son visage ?
Car il ne reste qu’elle finalement : cette femme exceptionnellement belle que tu as créée. Elle
t’a dépassée, elle a absorbé toute ton essence, toute ta richesse, toute ton intelligence.
Se souvient-on d’autre chose que de ta bouche lumineuse, tes yeux brillants et ton
langoureux « Pom pom pidou ! » ?
Il y a certes cette robe blanche, qui est désormais une référence à ton personnage. De même
que ta coiffure, ta couleur de cheveux. Rien que du vague, du flou, du faux.
Etait-ce vraiment ce que tu voulais : laisser derrière toi cette beauté vide, creuse,
inaccessible ?
Tout ceci n’est qu’un écran de fumée créé pour cacher le joyau Norma Jeane. Tu l’as enterrée,
assassinée, effacée de ce monde si dur, si cruel, le jour où tu as décidé de changer de nom.
C’est une âme que tu as fait prisonnière d’une image lisse.
Privée de vie, privée de la lumière qui lui était due, elle est revenue hanter cette Marilyn
inventée. Et elle, si faible, si inexistante, si volatile, n’a pas pu résister à la puissance d’une
âme comme celle de Norma. Cette opposition cérébrale et spirituelle aura mené à ta perte.
Aujourd’hui, Norma et Marilyn sont toujours aussi éloignées l’une de l’autre. Norma, dénuée
de forces, dépossédée de son aura est restée un mystère dans l’ombre.
Marylin, elle, reste. Prostituée de l’image, des médias, elle est utilisée, usée par cette incarnation
qui s’évanouit dans les airs.
Elle s’achète, se monnaye, s’expose, et ce sans aucun regard de compassion.
Aujourd’hui ce n’est plus qu’un dessin, une image. On doute parfois qu’elle ait vraiment
existé. Peut-être parce qu’elle n’a jamais été qu’un joli visage au-dessus d’une robe blanche
qui vole…
Du vent.
Blanche De Castille says
Oui, Marilyn a été créée de toute pièce, par des gens qui avaient besoin d’une icône…
Marinouaustralie says
Pauvre Marylin qui était triste et qui a déclaré un jour que les hommes s’endormaient avec Marylin et qu’ils se réveillaient le lendemain avec elle …
Tout est dit … Triste vie, triste destin