C’était il y a un an. Mon ventre se faisait plus silencieux. Les habituels soubresauts de la puce, ses coups de genoux, ses frappes de kickboxing étaient comme au ralenti. Alors, après une visite de routine, on m’annonce que je ne sortirai plus de la maternité.
La surprise L’attente. L’appréhension. Les douleurs. Les contractions. La piqûre nocturne qui m’a fait planer toute la nuit. Les téléfilms de tf1, à base de bébé volé et de machination.
Neuf mois. Deux jours de travail. Ce cri à peine sorti de mon ventre. Ce cri que j’ai pris pour un éclat de rire. Ce coeur qui se démultiplie dans ma poitrine. Sa peau contre la nôtre. Mille étoiles de plus dans nos yeux. Cette odeur que j’aurais aimé protéger pour toujours. Petites mains fripées, petits doigts délicats. Regard bleu océan, bleu infini. Les mots qui restent coincés dans la gorge. Chaque minute notée sur le clavier d’ordinateur. Chaleur étouffante et visites humides.
Cette peur de la première nuit. Une toux incontrôlable qui secouait ce petit corps loin de moi. Une toux qui m’a tétanisée de peur. Peur d’appeler les infirmières au secours. Au secours de cette maman que je suis devenue en une nuit, déboussolée et impuissante. Quelques minutes de flou ou je découvrais les premières angoisses de la maternité.
Il y a eu ces caresses sur ce minuscule petit nez pour faire fuir les larmes nocturnes. Les paquets de mouchoirs vidés pour essuyer mes larmes, mon déluge salé venait tout recouvrir. Parfois, juste en regardant cette petite merveille née de nous, née de l’amour.
Et il y a eu cette année. Une année fantastique. Son premier sourire offert au monde. Cet air si concentré qu’elle a très vite affiché. Ces peau-à-peau qui la faisaient s’endormir sur mon ventre et remplissaient l’air d’un amour fou. Ces échanges de sourires quand elle n’avait que çà pour communiquer. Les cris de joies que tu pousses quand elle aperçoit son père passer la porte d’entrée. Cette position impossible qu’elle prend pour dormir, toute fesses en l’air. Cette manière qu’elle a de frotter ses yeux quand elle est fatiguée. Cette fascination qu’elle a pour mes cheveux. Ce petit cri qu’elle poussait quand elle entendait le bruit du biberon en train de se préparer. Cette première dent qu’elle nous montrait absolument fière. Cette joie qui l’anime chaque jour. Cette façon de remuer sur ses fesses quand elle entend de la musique. Ce blabla infini qu’elle nous déroule tous les soirs. Ces poses qu’elle prend depuis presque toujours devant l’appareil photo. Les livres qui lui font prendre de grandes inspirations et font glisser des chuchotements sur ses lèvres.
Les éclats de rire toujours.
Je suis devenue une maman bien loin de tout ce que je m’étais imaginé : forte, sûre d’elle, et confiante. La vie, l’amour, partout, toujours.
Il y a cette sensation que la vie n’existait pas vraiment avant son arrivée. Cette sensation intime que la vie prend de vraies couleurs depuis qu’elle est là.
Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Et le nôtre aussi.
marie kléber says
Bel anniversaire à Rose! Un an c’est un grand cap.
J’aime ta vision douce et forte de la maternité.
manou says
Bon anniversaire à ta petite puce!!! A cet âge c’est vraiment chouette de les voir évoluer et grandir…