Pour tout bon touriste, l’accident grave de voyageur est un aléas parisien bien enquiquinant… Bien que la notion soit pratiquement entrée aujourd’hui dans le langage commun, qu’est ce qu’il veut vraiment dire ?
Et comment la RATP a-t-elle trouvé cette formule pour parler d’une chose aussi tragique ?
On l’entend si souvent, on le lit si régulièrement, que les gens ne pensent même plus à ce qu’il a pu se passer pour le déclencher ?
Après tout, un accident grave de voyageur peut englober tant de situations différentes… Il pourrait s’agir d’une agression dans une rame, ou d’une mort sur les rails, et la différence est, je pense, facilement discernable… D’ailleurs on parle bien ici de voyageurs, et non de personnes sur les quais, alors bien souvent, il s’agit d’eux… Et même parfois, des agents fauchés… Cette formule n’est décidément qu’un écran de fumée pour nous cacher le vrai danger du métro.
Sur les écrans d’informations des bouches de métros, il serait plus « humain » d’écrire, et ce ne sont que de simples propositions :
– « Mort suspecte sur les rails – Station … »
– « Agression dans le métro – Station … »
– « Station … fermée temporairement pour raisons de sécurité »
Bon, évidemment, ce serait plus clair, et les voyageurs se rendraient vraiment compte de ce qui se passe dans les sous-terrains de Paris, chaque jour. Cela pourrait aussi provoquer une certaine angoisse du métro, qui envahirait peu à peu les habitués quotidiens. On ne peut cependant que reprocher l’extrême discrétion de la RATP à ce sujet, comme la communication du nombres d’accidents, ou le nombre de suicides aussi bien dans Paris intramuros, qu’en banlieue. La société de transports resterait discrète sur le sujet, car cela pourrait encourager les suicides selon certains psychiatres. Les conséquences de la communication pourrait, éventuellement, encourager une curiosité morbide de certains badauds.
Rue89.com parlait de ce sujet en 2007 (article), où un représentant CGT expliquait aussi brutalement que les faits » Les gens ne meurent pas sur le coup. Ils ont les membres écrasés par la rame, mais avec la chaleur des voies, les plaies sont aussitôt cautérisés ».
Bref, la formule « Accident Grave de Voyageur » cache une réelle détresse humaine, un danger permanent, une impuissance de la part de la RATP, et une angoisse quotidienne pour les conducteurs.
Pas forcément facile de trouver le juste milieu entre la rétention d’information par une formule toute faite et l’ultra transparence qui ameuterait les foules…
Missbavarde says
Je pense que de sécuriser les voies avec des baies comme il y a sur la ligne 14 par exemple ou la 13 serait une des solutions sauf pour les agressions, sauf si plusieurs agents de sécurité étaient plus présents dans le métro… enfin
Cécile says
« Pour tout bon touriste, l’accident grave de voyageur est un aléas parisien bien enquiquinant » euh y’a pas qu’à Paris que ça arrive (malheureusement) prend le TER régulièrement voir tous les jours et tu l’entends aussi
FleurDeMenthe says
@cecile Oui c’est vrai. Mais ne voyant que cela avec la RATP, je n’ai parlé que de ce que je connaissais… ce qui me choque surtout c’est l’utilisation « à tout va » de cette expression que ça soit dans le métro le train ou le RER…
Blanche De Castille says
Oui tu as raison, cette expression fourre-tout est assez dramatique quand on sait ce qui peut se cacher derrière. MissBavarde a raison, protéger les quais des voies comme ils font sur la 1 en ce moment serait bien pour toutes les lignes, ce qui est fait pour la 14 est encore mieux. Pour les agressions, en effet, plus d’agents serait tellement plus rassurant…Avec une amies, un sir très tard on s’était fait suivre par 3 mecs louches dans 2 métros, on a vraiment eu peur, on a couru comme des forcenées et on s’est planquées… Je déteste le métro
Lily2b says
Je suis allée plusieurs fois à Paris et franchement le métro me fait flipper.
La foule, les regards, les bousculades je n étais vraiment pas rassurée.
Sécuriser les lignes ne serait vraiment pas du luxe.
Bebarock says
Avant l’arivée de BabyBarock, je travaillais jusqu’à pas d’heure et rentrait parfois vers 2 heure du mat… Bah c’est glauque. Les suicides j’en ai vu, des malades qui poussent ou se battent au raz du quai aussi. C’est la raison pour laquelle j’évite au MAXIMUM de prendre les transports… Pourtant j’ai adoré avant. Les classes sociales, les cultures qui se mélangent dans le train, c’est à la fois beau, comique, mais bon dieu ça pue, et les gens sont de plus en plus énervés, de plus en plus déprimés, et de plus en plus associables. Ca ne m’intéresse plus, je préfère encore ma caisse même si c’est pour faire le pâté de maison…lol
FleurDeMenthe says
@Bebarock : Ouh, flippant tes expériences… Je comprends que tu fuis désormais ! Avec BabyBarock, t’es restée sur Paris ou tu as quitté la capitale ?
Bebarock says
Je vis en banlieue pas très loin de Paris. J’ai été une parisienne acharnée… mais là… très peu pour moi lol