L’écriture est une activité personnelle, intime. Chaque écrivain en herbe se croit parfois isolé dans sa passion. Il existe bien les ateliers d’écriture pour échanger, partager, critiquer, progresser, mais souvent, je pense que l’écriture reste quelque chose de très profond, presque secret. Certains poussent leur passion jusqu’au bout, jusqu’à l’écriture d’un livre.
Avant de démarcher les éditeurs, la fierté d’avoir réussi un tel challenge est palpable. Après des heures, des jours, des mois, des années à écrire, enfin, certains mettent un point final à leur oeuvre. Il n’est pas rare de ne pas trouver un éditeur. Dans ce cas, certains éditent eux-mêmes leur livre, en plusieurs exemplaires. Le résultat est là, concret, tangible… Mais alors, il reste important de savoir comment protéger tant d’années de travail, de dévotion, contre le plagiat ?
Quatre solutions s’offrent à vous.
Première solution : envoyer son manuscrit à la Société des Gens De Lettres (SGDL), avec un chèque de 45€. Cette contribution vous permettra de recevoir une attestation de dépôt, et la certitude que votre oeuvre sera protégée pour les 4 prochaines années. Vous pouvez renouveler votre demande au terme du délai.
Seconde solution : La SGDL propose également un service numérique, appelé Cleo. Grâce à lui, vous déposez une empreinte numérique sur vos écrits. Il n’est pas nécessaire d’envoyer son manuscrit (en réel, par mail, ou téléchargement). Le service propose d’authentifier directement vos écrits sur votre PC, et de les dater. Un code secret, dit Cyberclé vous est attribué, et la SGDL conserve cette empreinte pour vous, pour un délai d’1 an, en échange de 10€.
Troisième solution : Passer par un organisme différent de la SGDL : le site copyrightdepot.com. Il propose de protéger votre manuscrit de toute copie, contre un tarif très abordable, de 10€, et ce, pour une durée illimitée.
L’alternative légale, et moins chère : imprimer son manuscrit et se l’envoyer à soi-même en recommandé avec accusé de réception. Coller le bordereau AR sur l’ouverture de l’enveloppe, et une fois réceptionné, ne jamais l’ouvrir. Ainsi vous pourrez prouver que l’enveloppe n’a jamais été ouverte, mais également que vous êtes l’auteur du manuscrit (expéditeur, et destinataire), ainsi que justifier de l’historique de votre oeuvre grâce à la date de l’envoi et de réception, en cas de plagiat.
Beaucoup d’auteurs inconnus choisissent la dernière solution : rapide, facile, et économiquement intéressante. Certains d’entre eux n’attendent pas de terminer leur livre pour se protéger du plagiat. Ils s’envoient chaque chapitre, une fois terminé…
Et les blogueurs ?
Pour les blogueurs littéraires, qui, comme moi, publient de petits portraits directement sur le web, il est clair qu’il n’y a aucune protection clairement identifiée. D’ailleurs, c’est la même chose pour tous les blogueurs d’humeur, mode, et autres.
Il y a bien le code de la liberté intellectuelle, qui dit que la protection du droit d’auteur sur une « œuvre de l’esprit » s’applique, selon le Code de la propriété intellectuelle, dès que cette dernière est originale et quelque soit sa forme, matérielle ou immatérielle. A ce titre, la protection n’est pas subordonnée au dépôt légal.
Je ne sais pas vous, mais ce n’est pas rassurant, et surtout pas clair du tout.
La Bibliothèque Nationale de France est mandatée pour collecter régulièrement les données publiées sur les sites web français grâce au dépôt légal de l’Internet régi par le Titre III du Code du patrimoine depuis la parution de la loi du du 1er août 2006 relative aux droits d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information (DADVSI).
Bien entendu, le robot Heritix, utilisé par la BnF ne peut collecter l’ensemble des données Internet, tant la masse est importante. Ainsi, il est possible que certains billets passent à la trappe.
Ecrire sur le web, c’est prendre des risques : se faire copier, mais aussi se faire repérer… A vous de doser la proportion que vous souhaitez laisser en accès libre…
Je vous invite d’ailleurs à lire un très bon article à ce sujet sur le blog du modérateur, qui traite de la diffamation, des mots interdits, et bien sûr du droit d’auteur…
Delphine, de Delphine’s Books & more, m’a très justement indiqué qu’il existait les licences creative commons pour protéger toute diffusion d’oeuvre propre sur Internet (photo, video, musique, écrits, …).
Je ne vais pas paraphraser une explication toute simple que j’ai trouvé sur le site toc-arts.org, et dont voici les liens importants pour y accéder.
– Comment çà marche, et pourquoi tous les artistes devraient l’utiliser ?
– Les différents droits pour protéger et partager son oeuvre
src/ http://www.enviedecrire.com
src / http://www.bnf.fr
Blanche De Castille says
Tu as bien raison, et merci pour ces précisions. C’est vrai que ce qu’on écrit sur nos blog peut être plagié, ou peut-être un moyen de nous connaitre, dans un bon sens mais aussi dans un « mauvais sens », pour le boulot par exemple. Comme tu le dis, il faut faire attention à l’image que l’on donne en « accès libre »
Passe une belle journée!
Douchka de chez CATBIBI says
ah!! ben là du coup je copie ton article!!! ahahah!! ne dis rien hein!! c’est trop intéréssant
Delphine says
Il faut aussi évoquer les licence creative commons pour les blogs !
FleurDeMenthe says
@Delphine : Je connaissais pas… Merci pour l’info, je vais mettre à jour le billet…
Delphine says
Bah oui, c’est un peu l’avenir les creative commons, c’est fou que ce soit aussi peu connu d’ailleurs !
FleurDeMenthe says
@ Delphine : Oui sûrement ! Mais j’avoue que çà ne me paraissait pas très simple, mais en fait çà l’est !! Merci pour l’info !
Amandine says
Merci pour ces infos, j’ai une amie qui a un projet de livre, elle sera sûrement très intéressée par ton article! Bonne journée. Bisous
Paumadou says
La meilleure protection contre le plagiat, c’est la publicité !
Plus un texte est connu, plus il sera difficile de le plagier.
Je sais que ce n’est pas évident (surtout si on veut passer par un éditeur) mais c’est la vérité.
Les cas de plagiat de ces derniers mois ont prouvé que même un livre publié officiellement (et donc dépôt légal et propriété intellectuelle reconnue) pouvait être plagié. C’est même plus souvent le cas ! (évidemment, c’est plus facile à trouver)
Je ne sais plus où j’ai lu que le truc de l’envoi par la poste n’avait jamais été une preuve légale… car ça n’a jamais été utilisé pour prouver une paternité dans un tribunal. Au final, je ne l’ai jamais fait : ça coûte de l’argent pour rien.
Une autre auteur m’a convaincu que c’était beaucoup pour au final rien : si ton texte est bon, un auteur n’aura pas intérêt de le plagier car un éditeur mise sur la durée (3-4 bouquins) pour rentabiliser un auteur, or s’il n’a pas été capable d’écrire le premier, il ne sera pas plus capable de le faire pour les suivants !
Pour les blogs, seuls les sites en .Fr sont censés être répertoriés par le robot BNF. Si comme moi tu es en .com, tu dois faire une demande par mail pour être référencée et le robot est censé passer tous les 3 mois… récupérer aussi les bouquins inaccessibles que tu vends (en te contactant parce que le robot ne peut pas les atteindre). Je ne l’ai jamais vu passer et mes livres électroniques sont censé faire l’objet d’un dépot légal auto ne l’ont jamais été ! (bon comme ils sont aussi sur Youscribe.fr et Amazon.fr, ça le sera sans doute un jour…)
Rien ne protège du plagiat, et finalement, les auteurs les plus copiés, sont les auteurs publiés…
FleurDeMenthe says
@Paumadou : Merci pour toutes ces infos… Après, ce sont sûrement des sécurités personnelles, comme le fait de mettre un mot de passe sur un fichier sur son ordinateur. Ça nous rassure…
Missbavarde says
Merci de ces infos intéressantes… je sais qu’il faut faire attention à ce qu’on dit et à ne citer personne quand on écrit dans les catégories humeurs comme moi… c’est pour ça que je ne mets que des initiales et si je parle d’une blogueuse je la mets en lien direct 😉
FleurDeMenthe says
@Miss Bavarde : Tu as tout à fait raison… et j’ai fait l’amère expérience des conséquences de ne pas avoir respecté çà il y a quelques temps… Mais la frontière entre liberté d’expression, et diffamation, est bien mince, et toute aussi floue.
Gaëlle says
Merci pour toutes ces infos, même si je n’ai pas écrit de livre je trouve ça très intéressant. Je ne sais plus où j’avais déjà entendu parler de l’envoi par courrier. Peut-être une intox si on en croit Paumadou. Et d’ailleurs, elle a raison, aucune de ces protections ne garantit contre le plagiat… Mais tout ça peut servir à prouver qu’on est l’auteur original du texte en cas de litige 😉
Quant aux blogs, je ne suis pas encore allée sur les sites que tu partages en lien (mais j’y file de suite !), mais la date de publication ne suffirait pas elle-même à justifier de la paternité d’un texte ?
FleurDeMenthe says
@Gaelle : Oui, ce sont surtout des outils pour contrer le plagiat, et pas l’éviter… Je vais vérifier comment j’ai écrit çà. Quand à dire que la date de publication détermine la paternité d’un texte, oui et non… Parce que c’est un espace libre, et que rien n’indique que l’on autorise ou pas la reproduction…
Océane says
J’avoue que je n’y pense pas souvent, à part quand éclate une affaire de plagiat inter blog, et il y en a eu…
Perso, pour mes textes et autres, j’ai eu recours à l’ INPI et aux enveloppes Soleau entre autre.