Vous ne connaissez probablement pas ce film, car à ma connaissance aucune promotion n’en a été faite, ce qui est étonnant pour une production américaine.
Autant y aller directement, ce film est aussi spécial que son titre. Malgré la présence de grands acteurs américains, Adrien Brody et Sarah Polley, et un atout charme frenchy apporté par Delphine Chanéac, ce film reste dans les esprits comme un cauchemar qu’on aurait fait. Loin de la sensation de peur retenue après Paranormal Activity, on ne retient ici que du dégoût, de la gêne, et une sensation d’amer resté dans la gorge.
On peut croire que j’exagère, mais il faut le dire, ce film est très provoquant, et aborde des sujets très éloignés de son intrigue principale : la manipulation génétique et le danger de mélanger ADN animal et humain. Ceux qui ont aimé parlent du film comme une référence de science-fiction, « un vrai équilibre entre une fable horrifique de divertissement et un vrai enlisement introspectif dérangeant » (Film Actu.fr). Il paraîtrait même qu’il s’agirait du meilleur film de monstre qui soit, et du plus émouvant, Première.
La créature, à laquelle la frenchy, apporte un charme fou, et un humanisme palpable, est dérangeante surtout au début, où elle n’a pas encore de forme humaine. Delphine Chanéac a fait un pari risqué d’interpréter un tel personnage. Le rôle est certes difficile à jouer, peut lui ouvrir certaines portes, mais son image est marquée à jamais pour son public qui la connaît davantage dans des films policiers, ou fleur bleue comme les scénaristes français savent en faire.
Dren, personnage qu’elle interprète, est né de la folie de deux scientifiques autant amoureux l’un de l’autre que de leur métier. Alors qu’ils manipulent de l’ADN à des fins biologiques et médicinales, ils créent un être fait d’ADN humain et d’ADN animal, et l’assimilent, malgré eux à un être humain et non plus à l’expérience scientifique qu’elle est. Ce biais scénaristique permet au réalisateur de laisser son imagination vagabonder jusque dans des sujets malsains, et glauques. Vincenzo Attali est connu pour avoir réaliser Cube. Bien que Cube soit plus tourné vers l’horreur, je ne peux que les relier par l’esprit à l’imagination extrêmement poussée, propre à Vincenzo Attali.
Je ne peux pas vous dévoiler jusqu’où est poussé le vice et la perversion de ce film sans vous trop vous en dévoiler.
Soit vous aimerez, soit vous détesterez. Ce film semble fait pour déranger. On pourrait penser que le réalisateur a pris tous ses rêves, et ses pensées perverses pour les mettre dans un film. Alors vous devez vraiment aimer « les films de monstre » et la science fiction pour vous lancer dans l’aventure.