J’ai confié il y a quelques temps dans cette critique littéraire sur le site collaboratif La Main Enchantée, à quel point j’avais été transportée par la plume d’Anne Marie Garat avec son roman Dans la main du diable.
A l’époque, j’avais déjà positionné dans ma bibliothèque les deux tomes qui suivait ce premier pavé. A eux trois, ils forment l’épopée appelée Traversée du siècle. Le premier tome m’avait envoyée dans les années 1913-1914. J’y avait découvert la famille Bertin-Galay. J’ai rencontré Gabrielle Demachy, et j’ai transpiré avec elle tout au long de sa quête de vérité. J’ai tremblé avec elle à l’arrivée de la guerre. J’ai pleuré en retournant le livre à la page 1293 : clap de fin.
De longs mois ont passé avant que je me sente assez libérée pour entamer la lecture eu deuxième tome L’enfant des ténèbres. J’y ai retrouvé avec émotion les personnages que j’avais quittés depuis trop longtemps, en proie aux combats des années 1933-1934. Le livre m’a suivie partout comme une extension de moi-même. Est-ce cela que l’on peut appeler un coup de foudre littéraire ? Je n’arrive pas à savoir si je suis en connexion avec l’auteur ou avec les personnages qu’elle a créés. Je ne cache pas que l’écriture d’Anne Marie Garat est difficile à saisir au début. Elle demande de la patience, du lâcher-prise, un abandon psychique. Une fois que notre oreille est suffisamment libérée pour entendre la douce musique que l’auteur nous chante, le decor de notre monde s’ efface pour nous faire redécouvrir les temps d’une époque révolue.
Anne Marie Garat se saisit de ses de ses personnages, s’ immisce dans leur esprit, nous emmène avec elle. On y explore toutes leurs pensées, leurs émotions, leurs souvenirs. Alors que certains auteurs passeraient quelques lignes pour expliquer la colère ou la déchéance, l’auteur en détaille les moindres facettes sur plusieurs pages. Pour certains lecteurs, cette approfondissement psychologique peut gêner jusqu’à peut être pousser à l’abandon. Mais personnellement, je trouve que c’est là la meilleure manière de nous plonger dans le roman. C’est peut être aussi pour cette raison que je me suis tant attachée aux personnages.
Le plaisir de lire l’épopée du siècle est également dû au moins à 50% avec la grande écriture de l’auteur, aux détails époustouflants apportés de l’Histoire. On sent une réelle recherche, une volonté d’être fidèle à tous ces petits détails du quotidien qui ne peuvent avoir été soufflés que par des vivants de l’époque. Des muses ?
Le Paris dans lequel je vis se defait de sa couverture contemporaine piur m’apparaître dans toute sa splendeur de l’époque. La grande finesse de l’écriture trouve ainsi resonnance dans les vérités de l’Histoire.
Lorsque je lis les livres d’Anne-Marie Garat, toute ma vision, de la vie jusqu’à mes rêves s’en trouve bouleversée… J’ai même très envie d’acquérir une grande partie de ses romans si ce n’est tous… L’admiration n’a pas de prix sembre-t-il.
Si vous aimez les romans historiques et les grands épopées, je ne peux que vous conseiller de découvrir cet auteur méconnu du grand public.
La photo de Une de l’article est une photo de l’actrice de cinéma muet, Gloria Swanson, prise par Edward Steichen en 1924, et couverture du tome 2 L’enfant des Ténèbres.
Nobodyknows (ou puriste du livre papier, haha) says
J’ai tellement de livres à lire que je n’aurais pas le temps de l’entamer, mais tu m’as donné vraiment envie !