Ce jour-là, une fois passée la porte de la librairie, je me suis retrouvée nez-à-nez avec la couverture bleue du dernier roman d’Olivier Adam. Depuis Les Lisières publié en 2012 chez Flammarion, j’attendais son nouveau roman avec impatience. J’avais été très secouée par la lecture des Lisières. Lu très certainement au mauvais moment avec un grand manque de recul, ce livre avait fait naître en moi une certaine amertume envers l’auteur. En tant que fidèle lectrice et fervente admiratrice de sa plume, j’étais plutôt mal à l’aise avec l’éloge de ce roman dans la presse, et la mise en lumière de l’auteur qui se faisait sur une de mes déceptions littéraires.
Alors, quand Peine perdue s’est jeté sur moi dans les rayonnages de la librairie, mon cœur s’est soulevé et je n’ai pas pu décoller un sourire de mes lèvres.
J’ai finalement choisi de le lire sur la liseuse, ce qui a fait de moi une lectrice ambulante, accrochée et transportée par ce roman, lisant partout et surtout dans la rue, ce qui ne manquait pas d’allonger mes parcours d’une demi-heure.
Dans ce roman construit sur une vingtaine de chapitres, Olivier Adam nous emmène sur la côte d’azur. Chaque chapitre est centré sur un personnage différent ce qui donne au livre une grande profondeur. Une chorale de voix qu’Olivier Adam accorde avec beaucoup d’émotions, de tensions, et d’empathie. Tout part d’Antoine, légende locale du football qui va se retrouver dans le coma après avoir été violemment battu puis laissé pour mort devant l’hôpital. A partir de là, Olivier Adam donne voix aux proches, aux anonymes, aux voisins de chambre, aux ombres croisées dans les couloirs. Un chapitre chacun dans lequel la plume incisive et fulgurante d’Olivier Adam nous entraîne dans d’autres sphères, d’autres vies, d’autres choix, que celui d’un seul personnage.
Le spleen de l’écrivain, son écriture sombre et froide sur l’âme humaine est présente dans tout le roman. Chaque personnage doit affronter ses doutes et faire face à ses propres choix, traînant avec lui les chaînes de son passé. Pourtant, cette ronde de narrateurs laisse entrevoir que l’espoir est ce qui les maintient tous en vie. L’espoir de croire encore en un rêve, l’espoir de vivre une autre vie. Chacun porte encore en lui l’espoir nécessaire pour continuer d’avancer. Un souffle de vie. L’instinct de survie.
Les sentiments sont aussi très présents, écorchés vifs, extrêmement forts. D’un père à son fils, d’une mère pour sa fille, d’une soeur à son frère, d’un homme à une femme. Nostalgie, émotion, folie, abandon, courage, sont autant d’émotions qui traversent le lecteur à la lecture de ce livre, jusqu’à la dernière page, jusqu’à la dernière phrase… où une larme m’a échappée. Un grand roman.
Peine Perdue – Olivier Adam – Flammarion – 21,50€ format papier ou 14,99€ format Epub
My Little Discoveries says
Bel article, ça fait plaisir de voir que tu t’es « réconciliée » avec l’auteur 😉
FleurDeMenthe says
Oui, moi aussi, ça me rassure ! Du coup, j’ai bien envie de lire Les Falaises aussi…