Avant de plonger dans le grand bain de la vraie vie avec les vrais gens qui travaillent, j’ai eu le temps de me recentrer sur moi. Mais qu’a-t-elle donc fait toutes ces semaines, ces mois, si ce n’est être centrée sur elle-même me direz-vous ! Et bien j’étais centrée sur mon bébé et sur la maman que je devenais.
J’ai donc eu quelques jours où j’ai pu me faire chouchouter. Pour la première fois depuis des mois, j’ai pris le temps de poser un masque sur mon visage et même me faire peur dans la glace. Et le summum a été de pouvoir prendre un bain moussant sans regarder les aiguilles qui tournent, et ça avec un livre !
Je suis de suite tombée sous le charme des livres des Éditions du Panthéon tombées à pic dans ma boîte aux lettres ! La couverture noir et blanche, les photos qui glissent un filtre de nostalgie, et qui donnent envie de plonger dans le roman la tête la première. Il me fallait un livre léger et le roman de Charlotte Brouillot, L’envolée, m’a semblé parfait. Je me suis de suite laissée séduire par les premières phrases de la quatrième de couverture.
» Le hasard a fait que nous nous sommes levés en même temps, et le hasard a encore fait que nous marchions côte à côte.
Nous allions manifestement dans la même direction.
Il devait rentrer chez lui, je rentrais chez moi. J’essayais d’accélérer le pas, il essayait de ralentir, mais dès le départ, nous aurions dû faire l’inverse. «
Rebecca est une fille comme on peut en croiser chez le boulanger, ou à la caisse du supermarché. Une silhouette floue, inconnue, anonyme, dont on ne sans se douter une seconde de la tempête intime qui s’agite en elle. Moi qui reprenait le chemin du bureau, j’étais contente de rencontrer cette silhouette de papier, frêle, fragile, perdue, pleine de questions et de contradictions. Finalement, un peu celle que l’on a toutes été à un moment de notre vie. Et finalement il m’a fallu plusieurs pages avant d’entrer dans l’histoire. Après l’heure de la rencontre, j’ai eu cette impression de tomber dans une ambiance un peu surfaite digne de l’atmosphère parisienne. Le ciel s’affichait froid et gris, presque pluvieux. Il faut dire que dans ce roman, les personnages secondaires s’agitent autour de Rebecca comme des papillons de nuit. Il m’a été impossible de m’en emparer, de saisir leur personnalité, de les percer à jour.
Malgré tout, je suis restée accrochée à ce roman. La couverture a souffert dans mon sac à mains. Certaines pages se sont cornées volontairement ou involontairement. J’ai suivi les pensées et avancées de Rebecca avec un plaisir plutôt discret. C’est bien un sourire un peu triste que j’ai laissé sur la dernière page, trsite de quitter cette petite bulle de vie…
L’envolée, Charlotte Brouillot, Éditions du Panthéon 16,30 €
Marie Kléber says
Retrouver le chemin du travail avec des mots qui murmurent de belles histoires à nos oreilles – quel délice!
J’espère que tout s’est bien passé pour cette reprise.