…Ou l’un des meilleurs romans que j’ai lus !
Ce livre et moi, ce n’est pourtant qu’une histoire qui a commencé par un hasard. Au milieu des étalages d’une librairie, j’ai entendu l’un des libraires dire que ce roman était le meilleur de la rentrée littéraire. Magnifiquement écrit, intense, excellent, …
En ajoutant à çà que le nom du roman n’avait pas été cité plus que çà dans les rubriques de la rentrée littéraire, cela y a ajouté une air d’exclusivité.
Ni une ni deux, il s’est retrouvé dans mon sac pour un nouvel approvisionnement.
Depuis l’achat, il y a un peu plus d’un mois, le roman a su conquérir le cœur des critiques littéraires, qui en parlent davantage.
Je l’ai commencé lorsque je n’avais pas beaucoup de temps, et que la fatigue encombrait mon espace libre. Les mots chantaient devant mes yeux, et je finissais par m’endormir… Ma lecture des 200 premières pages a été hâchée, bien que j’étais accro à l’histoire. Mais après une bonne récupération, j’ai enchaîné les 400 pages restantes en à peine une semaine : un vrai bonheur…
L’histoire : Ora, tout juste séparée de son mari, est mère de deux grands fils. L’un des deux ne lui adresse plus la parole, et est parti avec son père à l’autre bout du monde. Le second, Ofer, et elle sont très proches. Alors qu’il vient juste de terminer son service militaire, il s’engage volontairement dans une opération importante et risquée de 28 jours, dans une ville palestinienne. Morte d’inquiétude dans le contexte lourd et difficile de l’Israël contemporaine, elle décide d’aider son fils à survivre, en fuyant la maison, et ainsi les hommes qui viendront lui annoncer sa plus grande peur, la mort de son fils. Elle s’engage donc, avec son amour de jeunesse, dans une randonnée à l’aveugle, au coeur de la Galilée.
Pour se faire une idée de la puissance de ce livre, je vous cite simplement ces critiques, au dos du livre :
» Une femme fuyant l’annonce est un livre d’une force et d’une intensité extraordinaires, c’est LE chef-d’œuvre de David Grossman. Flaubert a créé son Emma, Tolstoï son Anna, et à présent Grossman son Ora – un être pleinement vivant, parfaitement incarné […] Sidérant, magnifique, inoubliable » Paul Auster
» Parmi tous les écrivains que j’ai lus, David Grossman est sans doute le plus doué. Doué, non pas seulement de par son imagination, son énergie, son originalité, mais parce qu’il accède à ce qu’il accède à ce qui est proprement indicible, parce qu’il sait lire à l’intérieur d’un être et découvrir la singulière essence de son humanité » Nicole Krauss
Si j’ai choisi ces critiques, c’est parce qu’elles correspondent parfaitement à ce que je pense du livre. C’est le premier livre que j’ai envie de relire encore, tant les personnages sont forts, et impressionnants. Plus intense qu’un film, ils sortent réellement des pages pour venir vous toucher le cœur, vous chatouiller les entrailles. Ils sont infiniment émouvants, intensément réalistes. Je pourrais continuer ainsi, encore et encore…
Je pourrais vous dire que la scène d’amour est terriblement charnelle. Je pourrais vous confier que les sentiments sont écrits avec des mots incroyablement justes. Je pourrais vous révéler que l’auteur sait manier le suspense sans jamais perdre le fil des confidences d’Ora, sans jamais oublier de donner une fin à un début raconté 300 pages plus haut… Le mieux reste de le lire, car jamais je ne réussirai à mettre des mots sur les mots de David Grossman…
Je suis tombée amoureuse d’un auteur et de son pouvoir sur les mots, de sa capacité à poser un ton sur une situation, un regard, aussi impalpables soient-ils…
Le mieux est que je vous dévoile quelques citations parmi les nombreuses que j’ai marquées d’une croix, parfois juste une phrase, d’autres fois davantage…
« Elle s’assure qu’elle peut négliger Ofer encore un petit moment. Un rayon interne jaillit, fouille, effleure : ventre, coeur, tétons, le petit point sensible au-dessus du nombril, la courbe de cou, la lèvre supérieure, l’oeil gauche, le droit. Vite elle le reconstitue mentalement, comme dans le jeu des points à relier pour découvrir une image, et elle s’aperçoit que oui, tout va bien. » p. 231
» Plus tard – ni l’un ni l’autre n’ayant de montre, ils perdent la notion du temps, les minutes et les heures s’égrenant par la réfraction de la lumière dans le prisme des jours […] » p. 249
« Chaque fois qu’Avram balance les bras, on dirait que sa main va venir se poser sur son épaule. Et il suffit à Ora de se déplacer un peu face au soleil pour que l’ombre du bras d’Avram lui enlace la taille. »
« Il ouvre les mains dans un geste qui peut aussi bien exprimer une prière qu’une explosion. »
p. 260 / p.261
Dernière chose : J’ai une grande admiration pour la traductrice de ce roman, Sylvie Cohen. En effet, ce roman était écrit à l’origine en hébreu… On en parle pas assez, pourtant, elle a fait un fantastique boulot…
Miss bavarde says
il a l’air pas mal du tout dis moi ^^
My Little Discoveries says
J`avais en effet deja note ce livre, mais tu acheves de me convaincre ;o) Merci pour ce billet et bonne soiree!
Blanche De Castille says
Et bien je suis conquise, après ce que tu m’en avais déjà dit, là, maintenant, je veux le lire!
marie says
Ma mère l’a mis bien en évidence sur la table du salon. J’ai jeté un coup d’œil rapide à la couverture, déjà un peu tentée, mais tu as fini de me convaincre. Merci!