Nike viens de lancer un nouveau motif inspiré du signe V. Le signe V commence son histoire en Europe dans le contexte militaire de la seconde guerre mondiale où il est utilisé comme symbole du rassemblement allié. Sa vulgarisation se poursuit à travers sa réappropriation par les militants pour la paix, sans doute comme un symbole de victoire sur la guerre. Dans les sphères sportives, c’est assez naturellement qu’il se propage dans les décennies qui suivront…
Ce n’est qu’à partir des années quatre vingt, aux Etats-Unis, que le signe V acquiert une connotation véritablement universelle. Il est repris par un grand nombre de célébrités, pop comme hip hop, qui en usent avec fierté ou humour sur les tapis rouges, photos de presse et autres clichés de paparazzi. Le signe V devient un symbole pop fort et universel, presque dépossédé de son sens premier, si ce n’est pour affirmer une victoire personnelle ou sociale. Il devient l’incarnation par excellence de la coolness, dans un contexte ou l’entertainment américain est roi.
Aujourd’hui, le signe V est l’un des rares gestes à pouvoir être compris partout dans le monde, transcender plusieurs générations et s’imposer notamment comme l’un des éléments les plus inhérents à la photographie contemporaine, qu’elle soit sportive ou politique, qu’on fasse référence à des clichés de célébrités comme ceux de tout un chacun.
Afin de mettre en image cette saga pop, Nike a demandé à sept artistes de livrer leurs visions du signe V. Leurs travaux s’articulent autour d’une pièce centrale : un documentaire réalisé par l’équipe de Brain Magazine (www.brain-magazine.com) qui revient sur les différents sens du signe V, son histoire et son évolution.
L’exposition s’ouvre sur une fresque éclectique, pop et abrasive réalisée par le duo Check Morris (www.checkmorris.com). Ils mêlent dans un imbroglio quasi absurde les divers sens du signe V et ses illustrations tant historiques que fictionnelles.
La dimension sportive du projet est illustrée par une série photographique de Sébastien Agnetti (www.agnetti.li) qui met en scène des statues déifiées, aux couleurs de la France, où fierté et victoire prennent différents visages.
La veine pop de l’exposition est incarnée par un dispositif photographique qui met en miroir une série de photographies de soirées par Laperolog (www.laperolog.com) et un dispositif de photocall. Au centre, un triptyque qui met en scène des amazones en combinaisons guerrières, réalisé par Maroussia Rebecq et l’équipe d’Andrea Crews (www.andreacrews.com) célèbre la victoire féminine, dans une veine riot girl.
La dimension antagonique Peace/Piss Off, indubitablement liée au contexte musical, avec un mouvement pour la paix rattaché à la tradition américaine folk et un signe profondément anglais lié à la culture rock, vient clore l’exposition. Ici, le duo Pictures & Co (picturesandco.tv), à l’esthétique nostalgique, livre une interprétation moderne, douce et féminine du Peace. Dans le même espace, les clichés noir et blanc de la jeune garde de la scène rock parisienne par la photographe Sophie Jarry viennent contraster par un Piss Off ironique où les modèles jouent la carte de l’irrévérence en imposant une attitude décomplexée propre à leur génération (www.myspace.com/onstageandback).
La Eugene Track Jacket est née au début des années 70. Son nom vient de la ville d’Eugène, aux Etats-Unis, également connue sous le nom de Tracktown, en référence au créateur de Nike, Bill Bowerman, qui fut dans les années soixante-dix l’entraîneur de Steve Prefontaine à l’Université de l’Oregon, état jadis sillonné par une fameuse piste (« track ») de pionniers. La veste Eugene, qui accompagnait à l’origine le coupe-vent « Windrunner », se reconnaît à son chevron à 26°, zippé sur le devant, et aux côtes qui ornent le col, les poignets et la taille.