Les cartons se montent et se remplissent au rythme de notre emploi du temps. Nos muscles s’épuisent avant de se recharger. Des objets disparus refont leur apparition. D’autres que l’on pensait reléguées à des secondes mains sortent de leur cachette. De vieux souvenirs remontent de la cave, faisant s’envoler dans l’air cette poussière rance qui fait éternuer.
Derrière les cartons qui s’empilent, c’est le cocon que l’on s’était construit qui disparaît peu à peu.
Il y a eu ces semaines où je n’ai pas osé y croire. Il y a eu ces nuits blanches passées à lire le compromis de vente tant de fois que j’ai fini par le connaître par cœur. Il y a eu ces mails aux mille questions écrits et envoyés dans l’urgence du stress, cédant vite du terrain à l’angoisse d’une mauvaise réponse qui validerait l’hypothèse complètement hasardeuse que cette douce maison de rêve ne serait qu’un mirage.
Et puis, il y a le présent. Le temps qui avance. L’échéance qui arrive, vraiment. Et enfin, j’ose y croire. J’ose projeter notre vie dans cette maison. J’ose visualiser un quotidien routinier, joyeux, inspirant, amoureux, et un peu fou. J’imagine mille choses, un intérieur qui nous ressemble, avec des livres et des couleurs, un chat qui retrouve son état sauvage, des travaux faits avec entrain, et des expériences de jardinage ratées.
Sur les murs blancs, j’imagine nos photos, nos tableaux, nos voyages. J’y vois aussi des guirlandes, des fanions, et quelques confettis. Dans les espaces vides, j’entends des rires et des coupes qui s’entrechoquent. Sur la terrasse, je vois des bougies et la fumée d’un barbecue qui grille des sardines. J’y vois une couverture sur une chaise longue, pour couvrir mes épaules pendant que l’on regarderait les étoiles. Dans l’herbe, je vois une petite fée qui s’amuse avec son ballon, sa poupée Arlette sous le bras, son rire qui se glisse dans les boucles de ses cheveux. Je vois de belles soirées d’été, et de rudes journées d’hiver, à voir la neige se déposer dehors. J’imagine des fêtes et des anniversaires. J’ai envie d’une crémaillère à peine arrivés, alors même que tous nos cartons ne seraient pas défaits. Alors, je sillonne internet, saute d’un site de déco à un autre. Je passe des heures sur instagram et pinterest, à enregistrer des ambiances d’intérieur. Je guette des décorations temporaires sur Fetemix.fr pour inviter nos amis et notre famille, pour fêter cette maison comme il se doit.
Car cette maison est un rêve que j’ose enfin faire. Un rêve d’adulte que certains qualifieront de banal. La beauté d’une maison, c’est qu’elle demande toujours à être chouchoutée et dorlotée. On veut entretenir et préserver ce coup de foudre que l’on a eu pour ces quatre murs, lui faire une place dans notre vie pour qu’elle accompagne chaque moment, chaque épreuve, chaque décision. Elle recevra dans ses coins nos secrets, nos confessions, nos larmes, et nos disputes. Et pour ça, on veut la combler de nous, la remplir de nous, la marquer de nos empreintes.
Nous abordons un virage de nos vies, et j’ai hâte de faire sonner dans l’air des airs de fête !
source image : pexels.com
Marie Kléber says
Ca se rapproche! On sent l’excitation prendre de l’ampleur. Cette maison sera à votre image, une maison parfaite pour votre bonheur!
Alix - A tire d'Elle says
Oh trop bel article !
Je suis exactement dans la même situation que toi ! On a décidé de s’installer, de faire la crémaillère dans la foulée et d’attaquer les petits travaux après ! Bref, 26 juillet : dans un mois, on a les clés !!
Alix
http://a-tire-d-elle.blogspot.com
prettylittletruth says
Tres bel article et bon courage pour le demenagement 🙂