Ce soir, j’ai envoyé dans de jolies enveloppes satinées, des invitations à ma famille la plus proche. J’ai collé de timbres pleins de joie et j’ai pris ma plus belle écriture pour y noter leurs adresses. Les cartes de voeux 2018 n’ont pas encore leur place dans les boîtes jaunes, et non, ce ne sont pas des faire-part de mariage.
Quand popcarte m’a proposé de tester leur services, j’ai sauté sur l’occasion pour éditer des invitations pour la crémaillère que j’imagine depuis longtemps avec ma famille. Ce cercle restreint qui m’a vu grandir et commence à me voir vieillir.
On ne choisit pas sa famille. Je n’ai pas choisi de tomber amoureuse des yeux bleus de son père ni d’être fascinée par la force de détermination de ma mère. Je n’ai pas choisi pas les dimanches bien habillés qui se terminent par une chasse aux marrons dans les bois. Je n’ai pas choisi les grandes fêtes familiales où les rires fusent et ou les émotions se mélangent entre bulles de champagne, trou normand et crème anglaise.
De mes premiers souvenirs avec eux, il en ressort cette crise de colère quelques jours avant la naissance de mon frère. Ces minutes infernales où j’ai laissé mes larmes et mes poings se cogner comme jamais au carrelage orangé de mes grand-parents. Des souvenirs les plus récents, je garde leurs sourires, leurs embrassades chaleureuses, leurs conseils, et leurs yeux pétillants.
A chaque instant où la famille se réunit, du plus petit cercle au plus grand, il naît ce curieux sentiment qui embrase tout, et suspend le temps l’espace d’un instant. A chaque niveau, nous sommes les pièces d’un puzzle qui se reconstitue. Chaque occasion produit sa propre magie. Les dimanches dans la maison familiale. Les mariages fous aux mille étoiles. Des aventures intrépides aux expériences de la vie. Des journées de Noël enfantins aux Noël où nos âges ont rattrapé ceux de nos parents.
C’est chaque fois une nouvelle photo de famille qui se créé, avec chacun au fond des yeux un peu de son quotidien, un peu de ses doutes, un peu de ses fiertés. Et chaque fois, les épaules se serrent, les mains se croisent, les regards se renforcent, et les cœurs se remplissent. De confidences en confident, de chuchotis aux rires, de secrets en confessions, chacun change de rôle au rythme des bouchées avalées. Et quand sonne l’heure de dormir, c’est une l’esprit gonflé d’amour et d’émotions qui se laisse aller sur l’oreiller.