C’était inévitable. La nounou part en vacances alors que nous non. La petite fleur allait devoir partir quelque temps. Un première absence initiatique, non pas d’une nuit comme notre week-end à Deauville en février, mais de plusieurs jours cette fois. C’est l’esprit embrumé que nous sommes repartis de Normandie, avec des sièges arrières libérés des entraves d’un siège auto, du silence dans la voiture, et un coffre quasi vide.
La première nuit, on retient ses pas dans le couloir qui mène à sa chambre. On se raisonne, on se dit qu’on ne pas dormir avec une de ses peluches. On se mord les lèvres. On laisse filer les heures au-delà du minuit fatidique. Et sans savoir pourquoi, on dort mal.
Le premier jour…
On bosse, les yeux rivés sur le téléphone dans l’espoir d’une notification annonçant un mms de belle-maman. Au fil des heures, on reçoit des preuves de franche rigolade entre les grand-parents et la petite puce. La voir ainsi heureuse et joyeuse met du baume au coeur. Et pourtant, rien n’enlève le sentiment de vide. A la maison, on se sent comme des enfants à qui on a laissé les clés. Le manque est là, énorme. Un gouffre. Et le manque nous grise.
Le deuxième soir, on va récupérer la petite peluche rose qui sent son odeur, et elle vient se poser là, entre nos deux oreillers.
Les jours suivants,
On occupe notre temps libre de toutes ces choses plus difficiles à faire avec un enfant. Restaurant, sport, shopping, cinéma, et balades dans les parcs, on sourit en se demandant ce que l’on faisait de tout ce temps avant de devenir parents. Du temps sans aucune pression. Quand on a un enfant, il faut sans cesse surveiller l’heure des repas, réfléchir à quand remonte la dernière couche, si le petit bout a assez bu dans la journée, ce qu’il y a entre ses mains, ou dans sa bouche. Toutes les cinq secondes, notre regard se tourne vers ce petit bout de chou, prêt à noter remarquer ses efforts, ses progrès, panser ses plaies, la rassurer, la bercer, lui lire des histoires, jouer avec ses jouets, préparer les repas. On en vient à savourer ces quelques heures de liberté sans culpabiliser.
La journée sans elle
Une journée entière sans ma fille. Une journée entière sans mon bébé. Une journée sans elle à la maison. J’étais absolument ravie d’avoir une journée pour moi. Mais, subitement, le vide a tout rempli. Je me suis enfilé des épisodes de série en retard, j’ai fait du ménage, mais la mauvaise humeur m’a envahi peu à peu. Je me suis sentie triste. Triste et abandonnée. L’ennui a repris possession du temps. L’ennui et la solitude. Cette journée m’a appris que c’est avec elle que je me sens complète et entière. C’est elle qui m’anime et m’enthousiasme. Deux jours sans elle, et me voilà perdue avec moi-même.
Bilan
Je n’ai pas pleuré quand j’ai vu sa petite silhouette se rétrécir dans le rétroviseur, alors que nous la laissions pour plusieurs jours. Le manque a été intime, et s’est répandu insidieusement dans notre quotidien et nos nuits. Le petite fleur rentre dans quelques heures, et je me demande comment je vais résister à l’idée de dormir avec elle…
Du temps pour soi, du temps pour son couple : c’est absolument vital. On a bien profité de ce cadeau, de ces heures de liberté offertes. Mais finalement, sans elle, nous ne sommes que l’ombre de cette toute nouvelle famille. La nôtre.
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Blog du Dimanche says
Ton texte m’a mis les larmes aux yeux ! C’est peut-être être parce que je m’apprête à me séparer du mien pendant une longue semaine. Pourtant comme tu le dis, c’est nécessaire, ça va faire tellement de bien, et il sera entre de bonnes mains <3
Merci pour ce partage d'expérience ! (Par contre moi, pleurer, je le fais à chaque séparation ahahahah)
Julie says
Oui ! On y va proressivement, il y aura 6 jours à la fin du mois et 11 jours en janvier…
Courage !! Il est nécessaire qu’on soit aussi autre chose qu’une maman parfois 😉 et si les bouts de chou sont heureux pdt ce tps là : tout va bien…
Mais le manque… est là.
Bises !
SweetieJulie says
Oh… c’est très touchant, et on sent toute l’émotion d’une maman qui laisse son enfant quelques jours, d’une famille qui se retrouve incomplète par l’absence d’un de ses membres. C’est tout de même une belle déclaration d’amour envers ton compagnon et envers ta petite fille <3
Julie says
<3 <3 <3
ogresse&cie says
Quelle jolie plume tu as décidément. Tu m’as beaucoup émue. Pour l’instant je ne connais pas du tout ce sentiment. Depuis 7 mois je n’ai eu que 20h maximum de séparation. Et ce n’était qu’une fois. Donc j’étais plutot en mode yeahhhhhhhhhh ! Je ne sais pas du tout comment je vais réagir sur une période plus longue. Surtout qu’il faut bien que j’avoue que de temps en temps je lui pique un doudou pour mieux dormir.
Julie says
Déjà 7 mois ton bout de chou ! Merci, 😉