Je n’ai pas l’âme d’une globe trotteuse solitaire qui parcourerait le monde avec dans son sac tout le poids de ses choix et de cette liberté tant recherchée. Et pourtant, je regarde avec une certanie admiration ces étoiles solitaires sortir du rang ordonné par la société, avancer dans des chemins de fortune fendant l’air et la terre de leurs propres pas et créant un seul et unique chemin : le leur.
Chacune d’entre elles, homme ou femme, reste pour la plupart connectée au système en nous confiant leurs mots, leur vision de la vie, et parfois leurs doutes et leurs peurs, via les réseaux sociaux, ou très souvent, via un blog de voyage. C’est ainsi que baroudeurs du dimanche, vagabonds des rues du monde, ou employés de bureau, nous découvrons ces vies qui ne sont pas les nôtres, ces vies qui sont très rarement celles de nos voisins.
J’ai lu dans ces billets jetés dans la toile un message qui m’a beaucoup touchée. Ces voyageurs solitaires saisissent l’instant présent dans toute sa magie, toute sa beauté, ne cessant de penser que tout prend fin un jour, car nous sommes mortels. Face à cela, il est tentant de penser que les âmes grises avancent jour après jour dans un monde dont ils se plaignent à chaque instant, pensant toujours que demain sera meilleur, et se croyant immortel. Immortel.
L’immortalité supposée. L’idée que la mort n’arrive qu’aux autres… et que la liberté nous attend au prochain week-end, aux prochaines vacances ou à la retraite.
Qui sait si un matin, une fois le lit défait, on reviendra se lover sous la couette une fois la nuit tombée ? Ouvrir l’oeil et e saisir de l’oxygène en sachant que tout peut s’arrêter dans la minute, voilà peut-être ce qui pousse ces voyageurs à vivre tout à 3000%, avançant dans leur rêve, et cessant de rêver leur vie.
L’audace est un carburant. Nous l’avons tous en nous.
Et ces étoiles nous rappellent juste que la vie est courte et qu’il nous faut le savoir chaque minute de chaque heure de chaque jour.
Comme beaucoup d’entre vous, je suis assise sur une chaise à roulettes, derrière un bureau, travail imposé par le système. J’ai eu envie pendant un moment de tout jeter par la fenêtre. Et puis, j’ai réussi à faire la part des choses, me levant chaque matin avec le sourire. Parfois certains me disent triste alors que mon esprit est juste resté accroché ailleurs, dans un livre passionnant jeté dans mon sac, un texte qui prend forme un peu plus chaque jour, un baiser jeté au creux du cou de l’homme que j’aime, ou encore, la fraîcheur de vent venu entortiller mes cheveux.
Je fais fi de ces remarques, j’assume mes choix et les compromis que je fais. Derrière ce bureau, je suis certes parfois dissipée, mais jamais résignée. Car j’ai saisi ma liberté. J’ai celle que je voulais et qui me correspond.
Je sais qui je suis. Et vous ?
Merci à ces sites et ces voyageurs pour leurs billets qui ont entraîné cette réflexion.
A lire !
Adeline – voyagesetc.fr
Thibault – letourdumondedemespieds.fr
et…
la page FB d’Aurélie de En Terre Andine qui vous informe toujours d’articles passionnants