Je reprends le chemin de la vie active dans 10 jours, un an après l’avoir quittée. Oui, un an ! Une chance folle que je suis bien consciente d’avoir eue.
Je me souviens de la fatigue qui envahissait tout mon corps l’an dernier, en ce début du mois de juin. La chaleur folle qui montait dans l’air et cette décision prise un soir : partir du bureau et ne pas y revenir. J’ai fouiné dans les archives à la recherche d’assez de sacs plastiques pour embarquer toutes mes chaussures à talons. Mon esprit et mon corps s’allégeaient doucement à l’idée de me consacrer entièrement à cette grossesse, à cette vie qui grandissait en moi, et à la nouvelle vie de maman qui m’attendait. J’étais enceinte de presque 7 mois.
Aujourd’hui, Rose a passé le cap des 8 mois. J’ai profité de chaque jour de ce congé maternité, comme un merveilleux temps suspendu. Si un jour on m’avait dit que je deviendrais aussi gaga une fois maman, j’aurais sûrement poussé un cri étouffé et traversé une nuit d’insomnie… Mais voilà, je suis maman, et ces 12 mois à la regarder grandir, dans mon ventre et dans la vie, m’ont changée au plus profond de moi-même.
J’ai admiré chacun de ses gestes les jours suivant sa naissance. Ses mains qui s’échappaient dans les airs comme si elles étaient en apesanteur. Ses yeux cachés pendant des jours sous des paupières lourdes. Cette façon qu’elle avait de fuir la lumière. Ses premiers cris qui m’ont fendu le cœur. La magie qui s’est créé instantanément quand son père l’a prise dans les bras. Cette magie de tous les jours. Ce « ba » sorti de nulle part, un soir d’hiver. Cette voix qui nous a abasourdis. Et ses premiers éclats de rire, assise dans son bain, alors que son père venait juste de franchir la porte d’entrée. A croire qu’elle l’attendait pour nous offrir ces quelques secondes de magie. Ses premiers jeux avec ses mains et ses pieds. Ses premiers retournements nocturnes. Ses premières purées. Ses premières roulades. Et ces jeux que nous apprenons ensemble. Les comptines que je diffuse en stéréo et qui font naître sur ses mains les petites marionnettes.
Le petit bébé s’envole. Tous les soirs, il y a ce petit bout de 3 kilos sur du papier glacé en noir et blanc, qui nous regarde de son cadre en bois. Immuable, immobile, innocent, à peine sorti de mon ventre. La vie poursuit sa route. La chenille se transforme en papillon. Chaque jour, je découvre sa personnalité et la petite fille qu’elle devient. Au fond de ses yeux bleus, je reconnais cette impulsivité et ce feu qui brûle au fond de moi depuis toujours et que je peine encore à contrôler aujourd’hui. Son visage affiche parfois cet air concentré qui semble ne jamais prendre fin, cet air que je vois si souvent chez son père. Il y a cet air amoureux qu’elle affiche quand je chante, aussi fausse soit ma voix. Les sourcils froncés qu’elle affiche une fois un livre dans les mains, et l’air de demander de quoi ça peut bien parler… Les histoires qu’elle raconte à ses peluches, dans une langue incompréhensible. Les instants de complicité qu’elle créé avec chaque membre de la famille.
Une petite merveille de petite fille, curieuse, cascadeuse, fonceuse, rieuse, charmeuse,…
Il est temps qu’elle rencontre d’autres énergumènes dans son genre, qu’elle se frotte au monde impitoyable des bébés.
Il est temps que je retrouve une vie trépidante. Avec les joies de la vie de bureau, la folie des transports en commun, les batailles commerciales, et les redoutables bruits de couloir…
Je suis désormais maman. Maman avant tout, et ça, ça change tout.
MamanChloe says
C’est fou comme en quelques mois nos enfants nous transportent et nous transforment. La vie ne sera plus jamais la même… Le mien a 20 mois et il ne cesse de m’épater ! En tout cas ton article est très beau !
Delphine - Made in Velanne says
Je n’ai pas encore la chance d’être maman , mais ça donne envie 🙂
Bon courage pour la reprise !