Le vent balaye le sable devant nous à grand souffle. Mes cheveux sortent de ma capuche pour venir se mêler aux grains de sable qui se glissent ici et là. À perte de vue, la plage s’étend. Au bord de la promenade, on ignore les montagnes de sable avant que ne viennent y grimper deux enfants, avides de descente et de coulées de sable dans les bottes. Un pas dans l’autre, nos deux paires de jambes à l’unisson, nous marchons sur les fameuses planches de Deauville. Grande première pour ces deux-là. Et ce, sans bébé en sac à dos ni engin à quatre roues à pousser à la seule force des bras. Le chemin pour venir serre mon cœur de maman. Première nuit loin de mon bébé, première matinée loin de ses réveils tardifs. Pour la première fois, des dizaines de kilomètres nous séparent, et la sensation d’être un sparadrap récalcitrant m’habite pendant plusieurs heures. Nous sommes deux amoureux, deux parents célibataires de leur enfant. Juste nous deux, et, deux jours et une nuit pour se retrouver. Une petite lune de miel entrecoupée de quelques messages et photos où on ne voie que des sourires et de la joie sur le visage de notre petite fleur qui se trouve bien dorlotée dans les bras de Papy et Mamie. Rapidement, mon coeur se desserre et nos sourires se font aussi francs que les siens… Le mois de février est bon sur la Normandie. On y croise doudounes et bonnets à pompons, bottes jaunes et accents de la capitale. Les parkings sont remplis de voiture aux numéros de plaques trop bien connus de la banlieue parisienne, comme la nôtre d’ailleurs. Mais le monde a déserté les rues. Ici, point de bousculade ou de brouhahas. La foule se glisse dans les pas des habitants, en douceur, avec au loin, seul le bruit d’une fanfare pour enfants. Alors que le besoin d’un instant romantique et amoureux se faisait de plus en plus insistant en moi, voilà que l’on me servait sur un plateau un weekend sur les plages normandes, avec une chambre à l’hôtel Royal Barrière (5 étoiles) et une matinée pour deux dans un spa. Après l’histoire du vent qui se glisse sur la grande plage de Deauville, vient la découverte de la chambre douillette. D’abord, mon regard est attiré par ce grand lit avec un matelas unique et de gros oreillers si nombreux que je ne parviens pas à les chiffrer sur l’instant. Dans ma tête ne font que s’alterner des batailles de polochons et des envies de sommeil infini. Et ensuite, la baignoire… plus grande que dans nos rêves. Nos envies de weekend en amoureux pourraient n’être que cette baignoire, qui se présente à nous, prête à nous offrir un moment de détente. Nous nous laissons convaincre par le luxe d’un bain au milieu de l’après-midi, quasi silencieux, sans regarder notre montre ou craindre un cri quelque part. Petit égoïsme luxueux qui nous avale, nous petits volontaires qui n’attendons que çà. On se laisse prendre par la mousse et l’odeur de monoï, on couvre nos oreilles du seul bruit de l’eau qui crépite, et soudain pour une poignée de secondes, le visage au fond du bain, nous n’entendons plus qu’une seule chose : notre coeur qui bat. La soirée est déjà bien entamée quand nous nous glissons dans nos habits de lumière pour un dîner au restaurant de l’hôtel, le Carré Royal. La salle brille, et des lustres d’une tonne pendent au plafond. Dire que l’on est peu habitués de ce genre d’ambiance serait peu dire. Mais on se fait vite au verre de vin qui se remplit seul et aux assiettes aussi belles que dans Top Chef. On se plaît à discuter sans rien entendre des tables voisines, avec en fond la douce mélodie d’une chanteuse et pianiste. Une soirée pleine de romantisme et d’étoiles. Alors que le vent continuait de souffler dans la nuit noire, les bras de Morphée nous ont cueillis à point. Le lendemain, réveil à l’aube par un petit-déjeuner au lit. Quelques fruits frais, des jus pressés, du chocolat et du café plus qu’il n’en faut et des petites viennoiseries toutes chaudes. Un dimanche matin coupé du monde, si on oublie le Journal du Dimanche posé en évidence. Les premières heures de la journée se présentent à nous, pleines de promesses et de douceurs, dans le cocon du spa Algotherm à quelques mètres de l’hôtel. Le spa propose également un sauna, un hammam, une piscine et dispose d’un accès direct à la piscine olympique qui jouxte le centre. Il fait chaud, et l’environnement nous incite à chuchoter. Ainsi est le privilège des premiers visiteurs de la journée. On se laisse mener de pièce en pièce, d’un nouveau bain chaud, hydromassant celui-ci, à une table chaude sur laquelle on nous laisse enveloppés de boue, les articulations abandonnées à une détente qu’elles ne connaissent pas. On terminera par une séance de douche hydrojet. Là, il n’est point question de détente mais de reprise de conscience de son corps. Un jet d’eau se propulse sur nos articulations, sur nos muscles endoloris, sur nos cuisses qui en ont bien besoin, et sur notre dos qui crie merci ! On grimace, mais notre corps sourit de tant de reconnaissance et de stimulations.
Une matinée détachée du temps, où chaque minute est une parenthèse enchantée. On se fiche du téléphone abandonné au fond du casier, on se fiche de la pluie qui menace, on se moque de ces quelques petites rides qui sont venues s’ajouter sur nos visages. Deux jours suspendus dans le temps, où émotions et sentiments se laissent vivre.
Je ne peux que conseiller ce type d’escapade dans les mois suivants la naissance de bébé… Histoire de retrouver les amoureux derrière les nouveaux parents.
Je remercie Yaël et Thalasseo.com pour cette invitation, tombée à pic (!).
Notre appareil photo a récemment rejoint notre cher aspirateur dans le cimetière de l’électronique, toutes les photos sont donc issues de smartphones. Le manque de lumière naturelle dans l’hôtel et l’absence de zones vides au spa ne m’ont pas permis de vous faire de belles photos de ces deux endroits. Je vous invite donc à consulter leur site, même si les photos promos ne valent pas l’endroit, qui reste pour moi une jolie bulle hors du temps. J’espère que l’angle d’écriture pris ne vous a pas gênés dans la lecture et vous a donné envie d’un weekend en amoureux vous aussi !