Dans de nombreux billets ici, j’ai vanté le carpe diem et l’importance de vivre chaque jour du mieux que l’on peut. Des conseils que je m’efforce moi-même de suivre, bien que ce soit parfois difficile. On est tous confrontés à nos accès de colère inutiles, nos frustrations quotidiennes, ou nos peurs intimes. Certains jours sont gris alors que l’on espérait qu’ils soient lumineux le matin au réveil.
Il y a peu, j’ai cru que ma vie allait basculer. Suite à une visite chez le médecin, je me suis retrouvée dans le tube d’une grosse machine pour un I.R.M. cérébral. Dès que les doigts de la médecin ont tapé ces lettres sur son clavier, une vieille angoisse intime est remontée en moi pour se loger dans ma gorge, et ne plus me quitter. Une peur que j’avais oubliée, et qui est venu coloniser mes nuits et mes jours, ainsi que chaque cellule de mon corps. La vie prenait des couleurs étranges. Je voyais désormais la couleur du ciel et la lune avec une grande mélancolie. Regarder ma fille, la prendre dans mes bras, sentir son odeur, me devenait difficile. La peur prenait possession de moi et me tétanisait. Je n’ai jamais eu aussi peur pour moi-même de toute ma vie. Les films les plus sombres défilaient en boucle dans mon esprit. Les nuits d’insomnies se succédaient. Mon quotidien n’était qu’une compilation d’heures d’intenses angoisses. Et au fil des jours, j’ai vidé une boîte de mouchoirs.
Je me suis finalement retrouvée dans cette machine impressionnante, où je n’avais plus qu’à attendre. 8 minutes. Des bruits fous qui sonnaient presque comme une musique. Étrangement, je m’y suis sentie sereine et apaisée. Je ne pouvais rien regarder d’autre que cette plaque en plastique et ses deux vis qui n’étaient pas alignées et écouter la machine prendre connaissance de mon cerveau. Attendre que le temps passe. Voir les ombres des radiologues se déplacer dans un coin flou derrière une vitre. Fermer les yeux, et attendre. Ecouter, souffler et enfin tenter de relâcher la pression. Finalement, l’examen a permis d’écarter les plus mauvais diagnostics, mis il est resté en moi des stigmates de ces jours d’angoisse.
Cette expérience m’a fait prendre conscience d’une chose. Il n’y a que dans l’incertitude et le doute que la vie prend vraiment tout son sens. On perçoit les vraies choses de la vie, et à quel point les gens qui nous sont proches comptent pour nous. Les barrières qui nous paraissaient insurmontables ne le sont pas : elles sont pourvues de serrures dont il nous suffit de trouver la clé. Il faut vivre vraiment. J’ai bien pris conscience de ces préceptes diffusés comme des automatismes ne valent rien si on n’y croit pas, ou s’ils sont mangés par notre petits tracas du quotidien. La vie doit être plus forte. Il faut y croire, vraiment.
Que feriez-vous si demain, on vous annonçait la pire des nouvelles ?
EmilieSunny says
Je ne sais pas…je vivrais ma vie de façon beaucoup plus intense je pense…grosses pensées pour toi, j’espère que ce n’était rien de grave <3
Julie says
Non, on cherche encore, mais le pire est écarté 😉 Merci de ta visite !
marie kléber says
J’imagine comme ça a dû être un moment délicat pour toi (et les tiens). L’incertitude crée des angoisses qu’il est difficile de maîtriser.
Le dénouement est heureux. Mais une telle expérience fait réfléchir.
PS* J’espère qu’ils trouveront vite ce que tu as.
Garance eyes says
Pessimiste que je suis, j’aurais du mal à me mettre un coup de pied aux fesses et vivre, mais je me persuaderais que je suis bien entourée et que c’est grâce à ces personnes que je dois profiter des moments.