2015, année suppliciée.
2015, année amoureuse.
Si on m’avait dit il y a un an, tout ce qui allait se passer en 2015, je ne l’aurais jamais cru…
Janvier
actualités et barillets, cafard de début d’année, infos en boucle à la télé, des vies en pointillés, République piétinée, coeur émietté, marche engagée, devises scandées, deux traits roses sur un bâtonnet, un bébé annoncé.
Février
la tête ensablée, les écoutilles fermées, vie chamboulée, monde recentré, peurs irraisonnées, saucisson non autorisé, vies frustrées, endives adorées, réveils en nausée, sophrologie sacrée, vêtements trop serrés, secret confié.
Mars
un avion qui tombe, des hélicoptères qui se cognent, des vies en poussière, dans mon ventre un bébé, grossesse confirmée, sa silhouette esquissée, nos sourires émus, nos mains serrées, deux amoureux passionnés, notre monde resserré, le secret dévoilé, notre ventre affiché.
Avril
Cuba à la télé, hormones sur le fil, danse du nombril, intuitions sur le grill, réactions un poil débile, Népal en ruines, crises de larmes surprises, colosse aux pieds d’argile, esprit positif, sourires fébriles.
Mai
fait ce qui te plaît, extinction de la télé, la Savoie ensoleillée, petits bonheurs par milliers, premiers coups de pieds, l’été à deux pas, des questions au nombril,une intuition intime, finalement une surprise : une fille !
Juin
gros coups de chaud, 9 ans d’amour, quitter saint-germain, retrouver sa maison, devenir flaque d’eau, perdre ses moyens, dormir beaucoup, réfléchir peu, ranger sans fin, rigoler énormément, retourner en enfance.
Juillet
avion solaire, ventre rebondi, repos bienvenu, plaisirs d’été, mojitos sans alcool, rire pour rien et s’enflammer, se réfugier dans le Nord, le tour de France au infos, aimer le sable et la mer, se tartiner d’écran total, marcher en soufflant, mais marcher quand même, bébé à l’envers, une santé de fer.
Août
anniversaires conjugués, ne rien faire, lire des vieux livres qui sentent la poussière, menaces dans le train, sauter de joie dans une bibliothèque, acheter plus de livres que de raison, commencer une garde-robe, un gros gilet d’hiver, hésiter sur le prénom, chasser les étoiles filantes, s’émerveiller devant les constellations, frissonner mais rester.
Septembre
séance photo, la peau qui tire, le soleil orange à 20h, l’attente d’un je-ne-sais-quoi, nuits mouvementées, pliage de girafe en carton, repassage de tout-petits vêtements, bouclage des valises, décompte des jours, espoirs et questions au bout du fil, et soudain patatras, bousculades, et enfin cette rencontre, notre famille agrandie, caresses et bisous, notre cœur explosé.
Octobre
assez de larmes, plus de sourires, premiers émois, premières semaines, premiers touts, des jours, des secondes, des folies, des amours, des gestes, des nuits incomplètes, de l’amour, encore, toujours, davantage.
Novembre
automne orangé, automne déshabillé, des jours, des secondes, sommeil haché, réveils nocturnes, kilos envolés, des bisous sur une peau de bébé, des contes de fées, la télé qui s’allume, la radio qui s’anime, l’horreur à deux pas, des armes aux mains des fous, des larmes partout, une peur qui s’éveille, un monde qui change, une vie qui se resserre.
Décembre
Noël en avance, des lumières sans chaleur, la chaleur à notre porte, pas d’hiver enneigé, des jours, des secondes, de l’amour, des peurs insensées, des larmes gelées, de l’amour encore, de la confiance, de la solidarité, de l’échange, des sourires, encore, encore et toujours.