Elle en voulait plus. Plus de lui. Encore un peu. Une caresse, une larme, une poussière. Déjà elle ressentait le manque. Celui qui aspire tout.
Celui qui tenaille chaque seconde comme s’il s’agissait de la dernière. Elle quémandait quelques bouts de lui, la dernière bouchée à peine dégustée. L’envie de sentir à nouveau le goût de sa peau s’emparer de ses lèvres dirigeait chacun de ses gestes. La pensée était étouffée, son corps libéré.
Il lui fallait aller chercher son odeur, suave, salée, au cœur de sa poitrine, au bord du nombril, au creux de son cou. S’étourdir dans ses bras. Glisser ses mains dans ses cheveux, s’y attarder, s’y plaire, s’y accrocher. Indécence sublime, passion intime. La peau qui brûle. Le regard qui se noie. Le visage qui se renverse. Folie incandescente, fièvre évanescente. Tout çà pour encore un peu de temps ensemble, sans rien autour. Suspendre le temps pour un morceau d’ambroisie. Suspendre l’instant dans une seconde de bonheur infini. S’éprendre encore de son aura. Tomber amoureuse encore. Oublier l’heure du jour. Se perdre dans les baisers et le froissement des draps. Ne plus entendre le vent qui souffle, les branches des arbres qui cognent contre les fenêtres. Un instant échappé de la réalité, un plongeon la tête la première dans le tout, le rien, l’inconscience, l’inconsistance des corps.
Marie Kléber says
Une folie qui fait du bien aussi. Merci pour ce beau texte qui donne une fois de plus envie de tomber amoureuse.
petite yaye says
ça donne envie !!!