L’eau comme une potion magique. Depuis aussi longtemps que je me souviens, l’eau a toujours été mon élément. Plus que çà, lorsque je suis dans l’eau : elle et moi faisons un tout.
Lorsque je nage, je suis à nouveau cette petite fille blonde, sourire édentée, et ceinture en polystyrène autour de la taille, qui s’élançait du plot n°4 dans l’eau turquoise de la piscine municipale. A l’époque, au contact de l’eau sur ma peau, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Les sauts, les plongeons ont un folklore qui m’a toujours plu. Pour chacun d’entre eux, différentes façons de procéder, différentes façons d’atterrir dans l’eau : tourniquet, pierre, salto arrière, bombe, …
Jeux, joie, plaisir…
Et le fond de l’eau… Y plonger, écouter le bruit sourd de l’eau, regarder les gens qui nous apparaissent si loin, si flous, si indifférents. Disparaître aux yeux des autres derrière une couverture d’eau, évoluer au ralenti, ne plus respirer et ne plus y penser. Etre là, juste là, et apprécier le plaisir unique de ne faire qu’un avec l’élément terrestre le plus présent sur Terre.
Pour d’autres, l’immersion sous-marine est synonyme de vertige, d’étouffement, ou encore de crise de claustrophobie. Pour moi, la nage se fait sous l’eau et non à l’air libre. A entendre ces craintes intimes et inconscientes, j’adopte un sourire en coin qui cache une incompréhension. Je ne comprends pas ce rejet psychologique… je n’y parviens pas.
N’avez-vous jamais écouté le bruit de l’eau, le chuchotement des vagues ? L’eau est magique, délicate, élégante. Elle étouffe vos soucis quotidiens, apaise vos nerfs, renforce vos muscles. Lorsque je me rends à la piscine, je suis une pile électrique. L’appel de l’eau est irréel, surpuissant : il me fait courir, me changer en quatrième vitesse. Il me donne même la force de me glisser sous une douche froide sans difficulté. Une fois immergée, je laisse les pensées glisser en moi au rythme de mes brasses, ou de mes bras qui moulinent le crawl. Les idées fusent, le son de l’eau s’immisce à mon oreille, et la douceur de glisser à sa surface m’entraîne dans un défi de plaisir.
Nager peut être difficile car c’est un sport qui fait appel à de nombreux muscles. Une fois passé le célèbre cap difficile du souffle coupé et des crampes, rien n’invite le nageur passionné à s’arrêter, bien au contraire. Il est alors temps du dépassement de soi : les muscles sont oxygénés, et la respiration a trouvé son rythme. Il suffit ensuite de ne plus se laisser guider par l’esprit, mais par son corps. Souvent, je vide mon esprit pour ne plus penser qu’au plaisir de l’eau sur moi. Ainsi, la douleur disparaît, et laisse place à la douceur. Tout est une question de disposition d’esprit.
La piscine, certes, et la mer, l’océan ?
Ils sont tout à fait différents. J’avoue que j’aime l’eau bleue, et que, telle une enfant craintive, je suis parfois réticente à plonger dans l’eau sablonneuse du Nord. Mais une fois de plus, il suffit de s’y jeter pour se souvenir que l’eau fait partie de la vie…
Je n’ai jamais trahi cette première passion, la natation. Parfois, les nageurs fous ont bien failli me faire fuir. A la piscine, certains se croient seuls. Ils avancent droit devant, sur leur ligne, et si tu te trouves dans leur chemin, il te faut agir extrêmement vite pour éviter tout coup de poing (in)volontaire.
Les demi-tours au bout des longueurs se font dans une violence désolante. Le souci, c’est qu’il est bien difficile de les éviter : ils sont partout, et entre nous, ce sont toujours des hommes.
Vous souhaitez goûter ce plaisir, vous aimez la natation ? Il suffit juste de bien choisir son heure…
Submarine says
Alors c’est super contradictoire : j’aime l’eau, énormément, j’aime la regarder, l’écouter, m’y baigner, j’aime ses sons, ses couleurs… Elle m’apaise, elle est une amie précieuse. J’adore aller à la piscine, je me dépêche aussi de me changer, je n’ai pas de mal à prendre de douche froide.
Mais je ne sais pas plonger. J’ai peur d’avoir la tête sous l’eau, si je me fais éclabousser, je défie quiconque d’essayer de me la mettre sous l’eau car il aura sans doute le droit à une grosse baffe (c’est déjà arrivé). C’est p’têt dû au passé, à la fois où j’avais presque failli me noyer dans la piscine municipale à cause d’une idiote qui s’appuyait sur moi en riant comme une dinde. A côté de ça, j’aime décider de mettre ma tête sous l’eau. Je ne peux pas rester trop longtemps en apnée, à cause de mes poumons. Mais j’aime cette sensation d’être… Je ne saurais trouvé le mot exact. Seule, peut-être.
FleurDeMenthe says
Oui, tu dis la le mot qui me manquait : seule ! La solitude de l’eau n’est pas déplaisante, au contraire, elle est est profonde je crois, unique, fidèle, vraie… Tes mots me font me souvenir aussi des terribles coulées de l’enfance… mauvais souvenirs, et comme je me sépare toujours des mauvais souvenirs…
Zelda says
Comme toi, je suis une fille de l’eau !! L’eau m’a toujours accompagnée partout et j’ai besoin de vivre près d’une mer ou d’un océan. Quand je suis dans l’eau, je me sens entièrement dans mon élément, sans aucune contrainte, libre. D’ailleurs la natation m’aide beaucoup dans mon soucis de santé. J’aime particulièrement nager sous l’eau et avec des palmes. J’aime aussi regarder la mer, j’ai un grand respect pour cet immense espace rempli d’êtres de toute sorte. Et mon rêve absolu serait de nager avec un dauphin !!!
Bises
FleurDeMenthe says
C’est tout à fait çà. J’adore me promener au bord de l’eau en silence, ou dans un silence accompagné parfois de mon amoureux : il sait, il comprend, il est ma moitié. L’eau impose le respect 😉
Corinne (Couleur Café) says
Je suis comme toi : une fille de l’eau ! Elle délasse et purifie ! Je suis surtout une amoureuse de la mer 😉
Isa tout simplement ... says
Je suis aussi totalement en osmose avec l’eau et je ne me sens jamais aussi bien qu’en plongée …
Gabriel Zachsarowsky says
Je me sens aussi extrêmement bien, sous l’eau. Comme protégé, je peux m’entendre penser, ou m’entendre ne pas penser… comme la nuit, quand je me réveille en plein milieu, que je souffle et que je pense. La nuit et l’eau sont deux magies.